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Titre du blog : reverie-romantique
Auteur : cirella
Date de création : 12-10-2008
 
posté le 12-10-2008 à 21:58:09

Pourquoi l'homme a peur du loup?

          



                      

                                
                         
      

                                                                     
       





                                 

   






                              




                           

             
                                                          

                                                                              

       





              







                

Avant d'inspirer la terreur et de devenir un des démons du Moyen Age, le loup, craint pour sa sauvagerie mais admiré pour sa force et son adresse, joua un rôle dans de nombreuses mythologies.

Les Romains le consacrèrent à Mars, dieu de la Guerre, qui fit nourrir par une louve les jumeaux Remus et Romulus, fondateur de la Ville éternelle, et en firent un des emblèmes de la légion romaine. Si, lorsqu'un loup pénétrait dans le temple de Jupiter ou dans le Capitole, les Romains purifiaient la ville entière, ils considéraient néanmoins, aux dires de Pline, qu'apercevoir sur sa droite un loup ayant la gueule pleine était un des présages les plus favorables. A Rome toujours, de la graisse de loup frottée sur la porte de la maison des nouveaux époux leur portait bonheur. Dans l'ancienne Germanie, où les guerriers se nourrissaient de loup pour acquérir ses qualités (force, rapidité, endurance), l'animal fut également l'attribut du dieu de la Guerre scandinave Odin : un des frontons du Walhalla, séjour des guerriers les plus valeureux morts au combat, était orné d'une tête de loup. Selon la mythologie scandinave, "la fin du monde surviendra le jour où les deux puissants loups lancés à la poursuite de la lune et du soleil parviendront à les dévorer. Ces fauves sont deux des nombreux loups nés de l'accouplement d'une sorcière de la Terre et du loup Fenrir. Celui-ci, enchaîné par les dieux, une épée en travers de la gueule, se délivrera lors du Crépuscule des Dieux, annoncé par une guerre mondiale et un tremblement de terre : il engloutira alors dans sa gueule crachant des flammes le dieu Odin et son cheval Sleipnir, avant d'avoir lui-même la mâchoire écrasée par Vidarr le Silencieux". Parce que son regard transperce les ténèbres et qu'il se met en chasse au lever du jour, les Egyptiens l'associaient au culte solaire : Upuaut, dieu loup, guidait la barque de Rê. Les Grecs le consacraient au dieu de la Lumière, Apollon, appelé parfois Apollon Lokogénès ("né du loup") parce que sa mère Léto, enceinte de Zeus, aurait rencontré un loup pendant sa grossesse. Apollon, tout comme sa soeur jumelle Artémis, était invoqué pour protéger les troupeaux contre ces fauves.

Au Moyen Age, dans tous l'Occident chrétien, le loup devient l'animal le plus redouté. Pour les démonologues, le loup, synonyme de de sauvagerie et de cruauté (la louve symbolisant pour sa part la débauche ou le dévergondage), est l'incarnation du diable, et de tous les animaux, celui dont il préfèrait prendre l'apparence, notamment pour présider le sabbat. Pour aller au sabbat, les sorciers se transforment en loups et les sorcières portent des jarretières en peau de l'animal. En Espagne, il est la monture des sorciers qui le chevauchent la tête tournée vers sa queue sur laquelle ils ont placé une chandelle pour éclairer le chemin. On a accusé certains sorciers, et de nombreux bergers, de rassembler des loups pour commettre des forfaits. Parmis les magiciens capanles de se faire obéir et suivre des loups, le meneur de loups, soupçonné également de se changer en loup-garou, était le plus craint car il avait le pouvoir de les envoyer dans les bergeries et les pâtures pour dévorer les moutons. En Normandie, on le reconnaît à ses gants rouges et au fait qu'il ne prononce pas un mot. Le meneur de loup frappe parfois, la nuit tombée, à la porte des fermes isolées; qui lui refuse l'hospitalité court le risque de voir décimer tout son troupeau. On mentionne l'éxistence de loups sataniques dans de nombreuses régions : en Ardenne avec le loup blanc, a Bayeux avec le grand loup noir. Rappelons que la bête du Gévaudan, créature mystérieuse et cruelle qui fit des ravages à la fin de XVIIIème siècle dans la région du Massif central (cent personnes tuées entre 1764 et 1767) ressemblait à un loup.

Les contes, le décrivant comme le mangeur d'enfants par excellence (notamment le célèbre Petit Chaperons rouge) et des créatures sans défense (comme la chèvre de Monsieur Seguin), n'ont pas amélioré sa réputation. Sans oublier que le mythe de loup-garou renforçait son caractère maléfique.

Cependant, les rapports entre les hommes et le loup n'ont pas été uniquement fondés sur la haine, et bien que la croyance générale en ait fait une créature diabolique, les Amérindiens, quand à eux avaient une vision bien différente du loup : Dans la mythologie des Ojibwas, ce sont les loups qui ont appris à chasser à Nanabush, fils du Vent d'ouest et d'une mortelle. Il apprit leurs méthodes, mais aussi le tabou interdisant de tuer inutilement le gibier. Comme Nanabush était incapable de suivre la meute qui poursuivait un caribou, il fut laissé avec Tooth, le petit-fils de la louve qui menait la meute. Elle leur dit d'aller chasser l'élan dans la vallée mais de ne prendre que la viande qu'ils pourraient manger. Grisés par la chasse, ils oublièrent la mise en garde de la louve. Pour les punir, Manitou, le Grand Esprit, se lança à leur poursuite. Tooth, le jeune loup impétueux, fut pris et tué, mais Nanabush vola la peau de Tooth aux esprits. Comme il était lui-même un demi-dieu, il ramena le loup à la vie. Tooth avait parcouru les chemins de la mort et il en instruisit Nanabush afin qu'il transmette ce savoir à son peuple. Lorsque Tooth lui eut décrit les traîtres chemins du paradis, Nanabush le renvoya au pays des morts où, depuis, il guide les âmes qui entreprennent le voyage vers un monde meilleur. La légende enseigne donc que le loup est notre frère, notre maître en chasse, notre complice dans le crime et notre guide vers le paradis. Cette légende confirme bien que l'homme a peut-être beaucoup appris du loup.

Dès les origines, hommes et loups sont très semblables. Ce sont des prédateurs placés au sommet de la pyramide. Les tribus humaines et les meutes de loups sont formées autour d'un noyau familial. une structure sociale rigide et forte gouverne la société et organise la chasse (qui est la condition de la survie de cette société). Les chefs sont choisis parmi les plus astucieux ou parmis les plus forts. La cohésion du groupe, l'ordre et la discipline sont maintenus par divers rites complexes. La légende des Ojibwas nous offre un point de vue non européen qui tranche nettement avec les comportements de haine envers le loup des civilisations occidentales. Les Ojibwas et d'autres peuples aborigènes ont démontré que les loups et les hommes peuvent vivre les uns à côté des autres, et que les hommes qui n'ont pas pour seule ambition de "conquérir" la nature comprennent parfaitement la parenté qui nous relie à notre frère le loup. Nulle part dans la mythologie des raborigènes d'Amérique du Nord il n'y a un exemple de peur du loup.

                               


Statuts et rôles au sein de la meute

Alpha - Les meneurs d’une meute de loups sont le mâle et la femelle Alpha, qu’on peut reconnaître grâce à leur queue levée. Comme ils sont les parents de presque tous les membres de la meute, le couple Alpha est respecté par tout le reste de la bande. Ils maintiennent cet esprit de domination en affirmant constamment leur autorité sur leur progéniture, de la naissance à l’âge adulte. Pour les petites proies par exemple, les jeunes louveteaux et les autres membres subalternes de la meute ne peuvent se nourrir qu’après le couple Alpha, et ils sont souvent obligés de quémander. Les loups Alpha ont généralement atteint l’âge adulte, et ils peuvent assumer ce rang pendant 8 ans. Quand ils se déplacent, le mâle Alpha mène généralement la meute et choisit la route, mais la femelle Alpha reste à ses côtés.
le male beta baisse la tètebaisse la tête et la queue lorsqu’il se trouve à 
  proxité du couple Alpha pour leur montrer qu’il leur obéira.

Subalterne - Ce sont en général de jeunes animaux, mais quelquefois on trouve d’anciens loups Alpha qui ont perdu leur statut. S’ils restent avec la meute, les subalternes jouent un rôle très important en aidant à s’occuper des louveteaux et à les nourrir. Un observateur peu au fait serait incapable de distinguer le comportement des subalternes de celui des vrais parents s’il les observait près du repaire. Ä certaines périodes, l’aide qu’apportent les subalternes pour l’alimentation permet à un plus grand nombre de louveteaux de survivre.

Oméga ou bouc émissaire - Dans les grandes meutes de loups, il y a souvent un membre au statut inférieur sur lequel converge toute l’agressivité sociale du reste de la meute. Les spécialistes du comportement le nomment le loup oméga. Il semble être le bouc émissaire, et il arrive même qu’il soit complètement banni. C’est sans doute une des raisons qui poussent certains membres de la meute à se disperser et devenir indépendants, plutôt que de rester au bas de la hiérarchie ou en retrait de la meute. Un bouc émissaire a toujours la fourrure aplatie et les oreilles baissées, il rase pratiquement le sol, et a souvent la queue repliée entre les jambes.

Loup solitaire - C’est un jeune adulte qui a quitté la meute. Il doit trouver un nouvel endroit pour vivre et s’accoupler. Les signaux visuels du loup sont en grande partie basés sur le langage corporel. Tout comme les hommes et les chiens témoignent de leurs émotions par les expressions de leur visage, les loups ont leur propre langage. C’est la raison pour laquelle les faciès de loups mettent si bien en valeur les expressions de visage. Les hommes sourient lorsqu’ils sont heureux, et nos chiens ont parfois une "expression heureuse". Parmi les expressions heureuses du loup et du chien, on compte la bouche ouverte, la langue qui pend et les oreilles qui pointent.

Le langage corporel

 

Les émotions qu’un loup exprime par le langage corporel sont la suspicion, la menace, l’anxiété et la soumission. Une attitude menaçante est assez différente. Un animal menaçant - chien ou loup - fronce le nez, ouvre la gueule, montre les dents, sort les babines, et dresse les oreilles. Cette expression est généralement accompagnée par un grondement ou un féroce grognement. Le chien ou le loup inquiet face à la menace a une toute autre expression. Il garde la gueule fermée et les babines en retrait, a les oreilles baissées et gémit.

Une des expressions les plus utiles d’un loup Alpha est le "regard fixe", ou le regard furieux. Souvent, il suffit à un loup Alpha de fixer un loup subalterne pour que l’animal immédiatement recule, se retourne et disparaisse. Le loup Alpha utilise ce moyen pour contrôler les membres subalternes de la meute.

Le loup ou le chien utilise également certaines positions corporelles et bouge la queue d’une certaine manière pour communiquer. Ainsi, un loup menaçant non seulement grogne et montre les dents, mais il se hérisse aussi, du cou à la queue et augmente de volume. Ä l’inverse, le loup menacé rentre les babines dans une sorte de "grimace" défensive, se replie sur lui-même, a la queue entre les jambes et peut même se laisser rouler sur le côté ou sur le dos, pour paraître plus petit. Les loups émettent quatre types de bruits distincts : ils hurlent, aboient, gémissent, et grognent. Tout le monde connaît le hurlement du loup. Lorsque les loups hurlent à l’unisson, ils ne hurlent pas sur la même note, mais plutôt en harmonie, ce qui donne l’impression qu’ils sont beaucoup plus nombreux. Les loups n’ont pas besoin d’être debout pour hurler, ils peuvent aussi bien être assis ou couchés. Apparemment, ils hurlent pour rassembler la meute (particulièrement avant et après la chasse), pour donner l’alarme (surtout sur le lieu de leur repaire), pour se repérer les uns les autres pendant une tempête ou lorsqu’ils sont sur un territoire inconnu, et pour communiquer à distance. Rien ne prouve que les loups hurlent à la lune, ou que leurs hurlements sont plus fréquents durant la pleine lune.

Communiquer

 

Les loups n’aboient que rarement, et leurs aboiements ressemblent alors plus à un "ouaf" tranquille qu’à un aboiement de chien. Ils n’aboient pas d’une manière continue comme les chiens, mais laissent échapper quelques aboiements discontinus et se retirent, quand un étranger s’approche de leur tanière par exemple. On a observé que lorsque la meute est surprise dans son repaire, un des loups, en général une femelle, se dresse et lance un aboiement pour avertir le reste de la bande.

Les loups grognent lorsqu’ils se battent pour le partage de la nourriture. Tout comme l’aboiement, le grondement est la manifestation d’un comportement menaçant ou bien d’une revendication de droits dans un contexte social. On le rencontre plus fréquemment chez les louveteaux quand ils jouent, et quand ils mordillent le cou des adultes qui sont allongés. Ils grondent de la même façon, et d’une manière assez comique, lorsqu’ils essaient de voler des morceaux de viande aux adultes. Il existe un autre type de grognement, un son aigu qui commence comme un gémissement et précède souvent une brusque attaque envers un autre loup.

Les sons les plus intéressants sont sans doute les gémissements et les glapissements aigus qui relèvent d’un contexte social : manifestations d’accueil, alimentation des louveteaux, parades amoureuses, et manifestations de peur, de curiosité, et d’interrogation. Ces sons expriment l’intimité du loup.  territoire de chasse, qu’elle parcourt à la recherche de proies. Les loups peuvent parfois faire 65 à 95 km dans la journée pour chercher leur nourriture. Cependant, la plupart du temps, ils n’ont pas besoin de couvrir une telle distance pour trouver quelque chose à manger. Lorsqu’ils ont un territoire, les loups passent moins de temps à se battre contre les autres meutes, et ils ont donc plus de temps pour élever leurs petits et chasser. Les territoires peuvent s’étendre de 80 à 240 km carrés, et parfois plus. Les loups balisent leur piste en urinant pour en marquer les limites. Ä l’approche de la saison des accouplements, le mâle et la femelle Alpha se montrent de plus en plus tendres l’un envers l’autre. Ils dorment de plus en plus près l’un de l’autre, et le mâle tend à se rapprocher de la femelle lorsqu’ils voyagent. Le couple Alpha adopte un comportement agressif envers les challengers, en les menaçant d’un regard, une grimace ou un grognement. Pendant ce temps, le mâle et la femelle se nettoient mutuellement, placent leurs pattes avant sur les épaules de l’autre et se touchent l’un l’autre de plus en plus fréquemment. Souvent, quand ils sont sur le point de copuler, les couples qui se sont formés s’éloignent de la meute pendant quelques jours, sans doute pour éviter que les autres membres de la meute ne s’immiscent dans leur intimité. Quelquefois, les membres de la meute tentent de s’interférer, ou bien ils harcèlent le couple pendant l’accouplement.

Marquer le territoire

 

L’accouplement

 

Les loups copulent de la même manière que les chiens, le mâle montant sur la femelle par derrière.

Quand la période des accouplements est terminée, les loups de la meute reprennent une attitude amicale les uns envers les autres. Ils sont maintenant occupés à choisir et à aménager une tanière pour la femelle Alpha qui attend ses petits.

Les louves ont une parade nuptiale, une union monogame, un comportement de reproduction et des caractéristiques hormonales complexes. Elles peuvent se trouver dans un état de reproduction appelé "pseudo-gestation". Apparemment, une fois que la femelle est en âge de concevoir, chaque année elle est en gestation ou pseudo-gestation. Pendant la pseudo-gestation, les hormones réagissent de la même façon que si l’animal était réellement en gestation, bien qu’il ne le soit pas. La louve peut donc avoir du lait et s’occuper de la progéniture d’une autre femelle. C’est aussi le cas des chiennes, qui peuvent se trouver en état de pseudo-gestation.

La gestation dure environ soixante-trois jours de la conception à la naissance. Pendant tout ce temps, la meute va nettoyer un ancien repaire, ou elle va trouver un nouvel endroit et aider la femelle Alpha à creuser une nouvelle tanière. En général, cet endroit domine les alentours, de façon à ce que la meute puisse surveiller une large étendue de territoire. Il doit également se trouver à proximité d’une source d’eau, car la louve se déplace rarement loin du repaire une fois que ses petits sont nés, du moins pas avant qu’ils soient âgés de quelques mois.

L’entrée de la tanière est en général assez étroite, permettant l’accès uniquement à la femelle en gestation. Le tunnel peut s’étendre de quelques centimètres à six mètres et se termine par un espace à peine plus large, dans lequel la louve en gestation mettra bas.