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Titre du blog : reverie-romantique
Auteur : cirella
Date de création : 12-10-2008
 
posté le 12-10-2008 à 23:43:02

La Femme ce mystere qui dure à toutes les époques et dans toutes les cultures

        






osté le 02.06.2008 par grandiose

osté le 15.11.2007 par grandiose
























 

  

 

 

 











                             






 

 

 

Posté le 23.11.2006 par imagesfolies62

 

Posté le 16.11.2006 par imagesfolies62

Posté le 17.03.2008 par sandy07

 

 


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Selon certaines féministes, inspirées par les travaux de Marija Gimbutas, les sociétés de la préhistoire auraient connu des formes de pouvoir matriarcal, fondés sur le culte de la "Grande Déesse". Ce sont les femmes qui auraient inventé l'agriculture. Pourtant, elles auraient pâti de la seconde révolution néolithique, à l'origine de la sédentarisation, mais aussi de la guerre livrée à la nature et aux autres peuples. Surtout, les envahisseurs indo-européens auraient porté un coup fatal au matriarcat. Claudine Cohen remarque cependant que le culte de la mère peut exister dans des sociétés misogynes, et que rien ne permet vraiment de dire "ce qui dans les rares vestiges de la préhistoire ressortit à l'activité de l'un ou l'autre sexe". L'anthropologue Françoise Héritier a travaillé sur ce point.

Les sociétés méditerranéennes de l'Antiquité ont donné à la femme un sort peu enviable, à l'exception des Étrusques. Au IIe siècle ap. J.-C. l'empereur Marc-Aurèle délivre la femme romaine de l'institution de la manus, qui en faisait jusque là une mineure perpétuelle. Sans jouir d'aucun droit politique, elle peut désormais divorcer et se remarier, et elle a droit à la même part de l'héritage paternel que ses frères. Des appellations comme celle de "matrone" sont l'indice d'un statut social sans commune mesure avec celui de la femme grecque, enfermée dans le gynécée.

 

Ouvertures et fermeture 

Le christianisme confère à la femme un statut ambivalent. Comme la Vierge Marie, il lui faut, au fond, allier la pureté et la maternité.

Ce furent leurs épouses qui convertirent les rois barbares au christianisme. Apparu au VIe siècle, le couvent, garant de sécurité matérielle, représente aussi la possibilité d'une vie spirituelle et intellectuelle. Les abbesses exercèrent un pouvoir égal à celui des abbés, et parfois des évêques. Cependant, l'Église, dès le XIe siècle et les réformes grégoriennes, s'efforça de limiter le nombre des religieuses et d'éliminer le pouvoir des femmes en son sein. Si l'émiettement de l'empire carolingien avait permis à un grand nombre de femmes nobles d'accéder au pouvoir politique et économique, voire militaire, la centralisation de l'État du XIIe siècle leur ferme cette perspective, note A. Michel. Éléonore d'Aquitaine (1133-1204) joua cependant en Angleterre et en Aquitaine un rôle politique, puis culturel, essentiel.

Surtout, du XIVe siècle au XVIe siècle, les femmes se voient confisquer par les hommes la plupart des professions et fonctions auxquelles elles avaient accès, en particulier l'exercice de la médecine populaire. Les guildesmisogynie des traités de théologie morale des XIVe siècle et XVe siècle est féroce ; la persécution contre les "sorcières" fait des dizaines de milliers de victimes. Christine de Pisan (1364-1430) plaide dans ce climat la cause des femmes, en particulier celle de Jeanne d'Arc. d'artisanes sont éliminées. La

Ni l'humanisme ni la réforme n'améliorent le statut de la femme. Luther dissout les communautés religieuses. Sa propre épouse, Katherine von Bora, donne l'exemple du retour de la femme au foyer. En France, au XVIe siècle, la femme mariée devient juridiquement incapable. Marie de Gournay (1566-1645), fille adoptive de Montaigne, exprime sa colère dans L'Égalité des hommes et des femmes et Le grief des femmes.


 

La période moderne et contemporaine 

Du dix-septième au dix-neuvième siècle, l'importance accrue accordée à la vie de famille et à l'enfant a des conséquences contradictoires sur le statut de la femme. Son rôle dans l'éducation est clairement reconnu. Au thème du péché se substitue celui de la nature féminine, plus portée aux sentiments, à l'amour, qu'à la raison. Mais cela signifie également que la femme se doit de se cantonner à son rôle d'épouse et de mère (Rousseau, Kant). Dans les Salons, les dames de l'aristocratie comme la marquise de Rambouillet règnent sur la vie intellectuelle. Apparaît le type de la femme de lettres ou de sciences, mais aussi du bas-bleu ou de la précieuse. Condorcet théorise l'égalité des sexes.

Si les femmes participent activement à la Révolution française, ramenant en particulier de Versailles à Paris "le boulanger, la boulangère et le petit mitron" (journées du 5 et du 6 octobre 1789), les revendications de certaines, comme Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme, ne sont pas prises en compte par les Conventionnels - elle finira d'ailleurs sur l'échafaud. Le Code civil français de 1804 reflètera ce conservatisme. Comme le note G. Fraisse, certaines femmes auront cependant eu l'occasion d'exprimer une volonté politique, de prendre conscience de leurs problèmes propres, en même temps que de leur désir d'appartenir à la nouvelle société en qualité de membre actif. Le féminisme aura désormais partie liée avec la gauche, républicaine, utopiste puis socialiste. Pourtant, le thème bourgeois de la femme au foyer se répand dans les milieux populaires. Les syndicats se révèlent surtout soucieux d'interdire toute concurrence des femmes sur le marché du travail. Léon Blum accorde certes en 1936 quatre secrétariats d'État à des femmes, mais pas le droit de vote. Ce n'est qu'à partir des années soixante-cinq que les femmes font triompher en Occident l'idée de l'égalité des sexes ; certains estiment que la possibilité de maîtriser leur fécondité a représenté de ce point de vue la principale avancée.


Si certaines féministes entendent dissocier radicalement la révolution des mœurs impulsée par la lutte des femmes à partir des années soixante-cinq de la "révolution sexuelle", il y a, plus généralement, convergence de l'individualisme et du féminisme.


Dans le tiers-monde, femmes politiques (souvent les héritières de quelque héros national) et écrivaines jouent un rôle politique essentiel dans la lutte contre les régimes autoritaires et corrompus, qui prennent appui sur l'armée et le conservatisme des mœurs. Le statut et l'éducation de la femme sont une des clés de la sortie du sous-développement. Plus autonome et mieux éduquée la femme saura maîtriser sa fécondité, éduquer ses enfants, participer plus efficacement à la vie économique, où elle joue presque toujours un rôle essentiel.

  les femmes sont plus diplômées que les hommes (en 1996, on comptait en France 1 133 900 étudiantes pour 928 000 étudiants), sans que les disparités disparaissent, tant en ce qui concerne les filières d'études que la vie professionnelle et le niveau des salaires. Depuis le début des années 1970, le nombre des femmes actives a augmenté de plus de trois millions en France, mais D. Kergoat note que de 1962 à 1992 ouvriers et ouvrières ont vu leur qualification suivre des mouvements inverses. Les classifications supérieures se masculinisent, les catégories d'ouvriers non qualifiés se féminisent encore davantage. Dans les autres domaines d'activité, cependant, le meilleur niveau de formation initiale va de pair avec l'accès aux postes d'encadrement et de commandement, tout spécialement en Île de France (Jacques Scheibling). Faut-il en conclure qu'il suffit, pour que les femmes de pays moins développées aient accès aux postes de responsabilité, d'améliorer leur formation ? C'est malheureusement moins simple.

La femme, grande oubliée du développement ?

Si, au moment de la décolonisation, les stratégies de développement des pays nouvellement indépendants se sont orientées en premier lieu vers l'éducation, il faut attendre les années 1970 pour que les organismes internationaux et les administrations des pays du tiers-monde prennent conscience du rôle fondamental de la force de travail de la femme dans la survie des populations rurales de ces régions. « Pivot essentiel de la vie des familles, c'est elle qui devrait être au centre de la formation », considère Willy Randin[6]. De nombreux projets d'éducation informelle (non scolaire) à destination des femmes rurales se limitent aux conseils domestiques. Les femmes ont pourtant d'autant plus besoin de formation agricole qu'elles se voient souvent confier les champs les plus difficiles à cultiver, au Niger par exemple. La femme doit encore assurer des activités commerciales ou artisanales, complément d'autant plus nécessaire que, parfois, le mari utilise pour lui-même ses propres revenus, la femme devant acheter seule les biens pour la consommation familiale. L'éducation des femmes joue enfin un rôle économique indirect. La femme est chargée d'éduquer les enfants, elle peut leur transmettre une mentalité mieux adaptée à l'économie moderne, «l'idéologie de la réussite individuelle » (Anne Guillou). L'hygiène permettra aussi de pallier les conséquences économiques de maladies trop fréquentes qui diminuent la productivité des agriculteurs. La contraception comme le recul de l'âge du mariage soulagera l'économie du poids de la démographie. Ainsi, la politique volontariste de la Tunisie à l'égard des femmes, amorcée dès 1966, leur a donné accès à l'enseignement et à l'emploi (selon les chiffres de l'Unesco, les étudiantes représentaient en 1996 44,5% des 121 700 étudiants tunisiens). Cela a pu contribuer à la baisse du taux de fécondité, aujourd'hui voisin de celui de l'Occident.

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La femme, grande oubliée du développement ?

La charge même de travail qui pèse sur la femme rend particulièrement difficile le suivi assidu d'une formation. Les petites filles sont souvent considérées comme une force de travail d'appoint, domestique en particulier, voire mariées précocement. De plus le garçon continue le lignage, quand le capital culturel et professionnel de la fille appartiendra pour ainsi dire à son mari, c'est-à-dire à un autre lignage. Au Bénin, on tolère plus facilement la scolarisation des cadettes que celle de l'aînée, mais seul le garçon sera soutenu financièrement. Notons pourtant que c'est au plus fort de la vague islamique que l'alphabétisation des femmes a connu des progrès fulgurants au Maghreb, passant en Algérie, selon l'Unesco, de 24% en 1980 à 49% en 1995 (Tunisie, 32% et 55%; Maroc, 16% et 31%). En 1998, le taux d'activité des femmes marocaines de plus de 15 ans atteignait 33%. Si l'éducation des femmes est rendue difficile par la lourdeur même des tâches de reproduction et de production qui leur incombent dès l'enfance, elle peut finalement être facilitée par des investissements modiques : en Afrique, construction de moulins à mil ou de puits. Le défaut de moyens de transport peut gêner tant l'accès à la formation que l'engagement de la femme dans des activités rémunératrices, commerciales et artisanales. Mais selon Ester Boseru, insister uniquement sur le rôle économique traditionnel de la femme pourrait bien conduire à la cantonner dans les tâches les moins productives et les moins rémunératrices.

Dans les villes des pays peu développés, l'alphabétisation des femmes est devenue monnaie courante. Mais les jeunes citadines reçoivent rarement une éducation qui leur offre des débouchés professionnels dans le secteur moderne, sauf en ce qui concerne les carrières commerciales. L'école ne cherche guère à stimuler leur intérêt pour les matières liées à la vie professionnelle, ou sinon les oriente vers un champ restreint d'activités, comme le secrétariat, l'enseignement ou les métiers médico-sociaux. E. Boseru remarquait que lorsque les Universités s'ouvrent aux jeunes filles, elles se rassemblent d'abord dans les facultés de Lettres, puis en Médecine et dans les branches apparentées. Selon elle, les jeunes filles auraient intériorisé la coutume qui veut que les femmes s'occupent des enfants et des malades. Il y a cependant des pays, comme la Thaïlande, où il est de tradition que la femme exerce un métier. Elle entre alors directement en compétition avec les hommes sur le marché général du travail. Il n'y a pas en fin de compte de lien direct entre le niveau d'étude des femmes et celui de leur activité, comme le montre le cas de la Grèce. À l'inverse de ce qui s'est passé en France, l'emploi féminin diminue en Grèce depuis le tournant des années soixante. Les femmes grecques ne constituent qu'une force de travail d'appoint, au moindre coût. Elles seront aussi les premières licenciées. En Afrique, la déconfiture du système scolaire rend difficile la réussite scolaire des jeunes filles. Même lettrée, la jeune fille n'aura que bien peu de chance de trouver un emploi salarié qualifié, domaine monopolisé par les hommes. Selon Anne Guillou, l'instruction marginalise la femme par rapport à l'ordre traditionnel. La classe lettrée s'étoffe, mais ces femmes ont bien du mal à s'intégrer socialement et économiquement, en raison justement du sous-développement comme de la structure toujours très traditionnelle de la société.

 

Le féminisme

Le féminisme désigne d'abord un courant d'idées lié à la dénonciation de l'oppression subie par la femme. Parce que les revendications des femmes sont inséparables d'une critique globale de la société et des représentations, le féminisme a depuis 1965 calqué sa rhétorique sur celle des partis ouvriers ou de libération des peuples colonisés (Women Movements). Actuellement, les thèmes féministes, très diffus, sont plutôt intégrés à une vision démocratique et libérale des rapports entre les individus.

Le féminisme et l'image de la femme.

Le corps de la femme constitue le terrain privilégié de la confrontation des féministes et de leurs adversaires. Dans la théorie féministe, pour celui qui est considéré comme paternaliste, la femme ne serait au fond que l'instrument de la reproduction, ou de la jouissance. Pour les féministes, les femmes ont dû revendiquer et obtenir, contre cette représentation, certains "droits" : le droit de se cultiver et de travailler en dehors de la maison, ou de disposer de leur salaire, la liberté de disposer de leur corps (droit au divorce, à la contraception, sans oublier la levée des restrictions concernant la recherche de paternité, en 1993). Elles ont également lutté pour que le viol soit systématiquement condamné.

Selon Bourdieu[7], cependant, l'aliénation de la femme se fait aussi de façon plus subtile, lorsqu'elle croit par exemple se reconnaître dans les activités de séduction, se définissant ainsi par et pour le regard de l'autre, et non comme sujet autonome. Plus généralement, s'agit-il, comme le croyaient certains romantiques allemands, de libérer le propre de la femme, afin qu'il nourrisse enfin la culture et la société dans son ensemble, influence et civilise le comportement des hommes ? (Différentialisme) Ou bien cette prétendue nature féminine n'est-elle que le sous-produit de la domination masculine ? C'est là la problématique essentielle que le féminisme contemporain se doit de résoudre, en pratique comme en théorie.

La lutte des sexes ?

Malgré le radicalisme sectaire qu'on leur prête, les féministes post-soixante-huitardes n'ont pas fait de leur mouvement une structure fermée. Elles ont opté pour une multitude de petits groupes très réactifs. C'est que les femmes ne constituent pas une classe économique, encore moins une nation. Elles ne peuvent pas espérer construire une société par exclusion des hommes. Il s'agit plutôt pour elles de créer les conditions sociales de leur épanouissement. Cette stratégie a permis indiscutablement une bonne diffusion des thèses de la critique féministe dans les partis, les syndicats et la société entière. Historiquement, les premières féministes ne séparaient pas leur action des mouvements d'émancipation comme les Lumières, puis, au dix-neuvième siècle, les partis politiques républicains ou les socialismes utopique et marxiste. Des femmes comme Louise Michel se sont battues lors de la Commune aux côtés des hommes. Pour certaines féministes, c'est la gauche politique qui n'a pas été à la hauteur de ses idéaux universalistes et égalitaires. Selon Edith Thomas, la cause des femmes a réuni tous les hommes, ou presque, contre elle, y compris ceux de gauche ; quand ils en parlent, les historiens marxistes ne voient dans la "question féminine" qu'un aspect de la "question sociale".

Sociologues et surtout anthropologues comme Françoise Héritier considèreraient plutôt que la domination de la femme par l'homme n'est pas propre à une époque ni à une société données. Selon cette dernière, cette domination s'enracine dans les structures de l'imaginaire symbolique, ce qui ne veut en aucun cas dire que la femme est par nature réellement inférieure à l'homme.

Pourtant, quelle que soit la réalité de ces invariants structuraux, dans une perspective féministe, la fausse évidence de la supériorité masculine serait inséparable du fonctionnement d'institutions historiques, comme l'Église, la famille, l'école, qui entendraient persuader la femme de son infériorité. Les féministes considèrent que le succès des femmes dans tous les domaines, dès lors qu'elles y ont accès, suffit à le démontrer. Il y aurait donc bien une lutte entre les sexes, qui constituerait une constante de l'histoire et de l'anthropologie, lutte larvée ou ouverte, parfois sanglante, lutte qui s'expliquerait par la volonté des hommes de maintenir la femme dans un état perpétuel de tutelle et de s'approprier le contrôle de sa fécondité. Ainsi, les hommes des sociétés traditionnelles seraient bien moins ouverts que les femmes à la modernité : ils auraient beaucoup de privilèges à y perdre.

 

L'émancipation sociale des femmes et ses limites.

Du moins en Occident, le succès des idées féministes est plus éclatant que celui du féminisme politique, qui ne s'est finalement manifesté dans l'histoire contemporaine que de façon épisodique. Ce succès, même relatif, est sans doute une des raisons de la désaffection à l'égard du militantisme féministe. Outre l'action militante, l'émancipation de la femme s'expliquerait par le déclin de l'influence de l'Église, par la généralisation du travail féminin salarié et son contrecoup sur la cellule familiale, par les progrès des conceptions libérales des mœurs et de l'individu. En France, les femmes obtiennent le droit de vote en 1944, le planning familial est créé en 1956 par Mme le Dr Veil.

La loi Simone Veil (janvier 1975) qui dépénalise l'avortement est définitivement adoptée en 1979. En 1992, Véronique Neiertz fait voter la loi qui pénalise le harcèlement sexuel au travail, les violences familiales et les commandos anti-I.V.G. Mentionnons enfin le principe de la parité politique, inscrit dans la constitution en 1999. La loi donne souvent l'impression de courir après les mœurs, mais traduit aussi la volonté politique de lutter contre les inégalités entre les sexes et de promouvoir la dignité de la femme.

Mais certaines questions sont plus complexes : la garde des enfants, généralement attribuée à la femme en cas de divorce, reproduit la division traditionnelle des rôles. Si les femmes ont le droit de travailler et de disposer de leur salaire, cela n'entraîne pas un partage équitable des tâches domestiques, qui alourdissent leur journée et entravent de fait leur carrière professionnelle. Le libéralisme a joué un rôle important dans l'émancipation de la femme, mais il tend aussi à restreindre les protections contre les discriminations salariales ou celles qui concernent l'emploi et la carrière. Ainsi, le temps partiel est souvent contraint et tend à devenir la norme chez les femmes. La réussite des femmes se fait surtout dans des domaines qui subissent une certaine désaffection de la part des hommes, comme la fonction publique ou l'enseignement. En revanche, les femmes occupent moins de 5% des postes de direction en science de l'Union européenne, et environ 2% des postes de numéro un ou deux des entreprises françaises de plus de 500 salariés. Certaines professions se sont cependant féminisées sans trop perdre de leur "valeur sociale": droit, médecine, journalisme.

Ailleurs dans le monde, l'accès des femmes aux études supérieures n'a pas toujours conduit à l'égalité avec les hommes, ni même à la remise en cause des statuts traditionnels. Dans nos régions, un certain culte de la violence et des conduites viriles, en particulier dans les milieux populaires, pourrait selon les féministes conduire à une remise en cause de l'égalité des femmes et des hommes

L’Indienne dans le western américain des années 1950

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Dossiers > 11 septembre 2007

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Le western est un genre plutôt masculin ; mais dans cet univers d’hommes, la femme réussit à trouver sa place. Anthony Mann disait ainsi qu’"en fait, on ajoute une femme dans la balade parce que sans une femme, un western ne marcherait pas" : la femme a donc une fonction spécifique, elle est un "signe". "Ce qui est important c’est ce que l’héroïne a provoqué, ou bien ce qu’elle représente. La femme en elle-même n’a pas la moindre importance", disait Budd Boetticher. Retour sur le personnage particulier mais fondamental de la femme indienne dans le western américain des années 1950, symbole de l’impossible médiation entre l’Homme Blanc et le Peau-Rouge dans des oeuvres aussi essentielles que La Dernière Chasse (Richard Brooks, 1955), La Flèche brisée (Delmer Daves, 1950), La Prisonnière du désert (John Ford, 1956), La Captive aux yeux clairsBronco Apache (Robert Aldrich, 1954) et Au-delà du Missouri (Howard Hawks, 1952), (William Wellmann, 1950).

Diversité des nouvelles héroïnes

Le fait d’introduire des femmes indiennes dans le western révèle par de nombreux aspects l’intention qu’on a pu qualifier de "pro-indienne" des réalisateurs du genre dans les années 1950. En effet, l’Indienne ne peut représenter l’ennemi contre lequel on se bat directement : elle n’est pas un guerrier, ne possède pas d’armes, ne revendique rien dans un univers totalement machiste. Elle va donc soit être complètement ignorée, faire partie des foules anonymes qu’un plan furtif découvre dans le village indien, et ne représenter que la femme du guerrier sauvage et mère de ses enfants, ou au contraire personnifier une relation spécifique du héros blanc avec la civilisation indienne. Dans le premier cas, elle n’est qu’un élément du décor qui lie l’homme indien à un environnement familial. Grâce à la présence de femmes - et d’enfants -, l’Indien n’apparaît plus comme surgi de nulle part, mais bien comme un sédentaire, installé sur un territoire et chargé de subvenir aux besoins de ses proches. Il acquiert alors un statut humain plus digne, car sa lutte est dictée par l’amour qu’il éprouve pour les siens et le souci de les protéger. Dans La Flèche Brisée, le héros blanc Tom Jeffords a cette remarque intéressante devant le jeune guerrier qui lui explique qu’il doit retrouver sa mère pour la rassurer sur son sort : "Je ne me serais jamais douté qu’une femme apache puisse pleurer son fils [...]. j’ai appris quelque chose ce jour-là". Par ces personnages éphémères, se dessine un véritable statut pour l’Indienne de manière générale, celui d’une femme méritant le même respect qu’une Blanche.

Dans le second cas, l’Indienne est surtout vue dans ses rapports avec le héros blanc. Rares sont les films, comme Bronco Apache, qui montrent la vie, ou même un simple dialogue, d’un couple spécifiquement indien. Dans La Prisonnière du désert, on apprend que le chef indien Scar est polygame, et Ford nous donne à voir une coutume, celle de faire pleurer aux différentes femmes la mort d’un des fils du chef. Mais lorque Scar s’adresse à l’une de ses épouses afin qu’elle s’approche de lui, il s’agit de Debbie, la jeune Blanche qu’il a épousée.

Il n’en reste pas moins que les westerns des années 1950 montrent un réel intérêt pour le personnage tout à fait original de l’Indienne, même si celle-ci n’est vue qu’à travers son contact avec la civilisation blanche. Premièrement, elle opère la fusion de deux "minorités" westerniennes, la femme et l’Indien. Ni totalement l’une, ni totalement l’autre, elle surmonte le handicap avec d’autant plus d’aisance qu’elle constitue souvent l’un des trois personnages principaux du film. Elle équilibre - ou déséquilibre - le rapport entre les deux autres personnages masculins, qui peuvent être un Indien et un Blanc (La Flèche Brisée, Au-delà du Missouri, La Prisonnière du désert) ou deux Blancs (La Dernière Chasse, La Captive aux yeux clairs).

L’univers féminin du western est extrêmement divers. De même, la complexité du rapport homme/femme mêlé au rapport Blanc/Peau-Rouge permet aux récits de présenter deux différentes "Indiennes" : la femme blanche enlevée par les Indiens et vivant parmi eux, la Métisse, mi-Blanche, mi-Indienne, et l’Indienne qui épouse un Blanc. Dans La Prisonnière du désert, le personnage de Look, la femme indienne de Martin Pawley, équilibre celui de Debbie, la "prisonnière".

Premier personnage, celui de la femme enlevée par les Indiens, et devenue Indienne par ce contact. Comme Debbie, elle est souvent captive depuis sa petite enfance, ce qui est d’ailleurs la seule façon de permettre une assimilation par une facile adaptation à une nouvelle culture. Debbie déclare ainsi : "Maintenant, ce sont [Les Comanches] ma famille". Ce personnage fait ainsi référence à un des mythes originels de la nation américaine : celui de la "femme blanche au tomahawk", dont les récits de captivités connurent un grand succès lors de leur publication. Mais la captivité n’est pas toujours aussi facile. "La Prisonnière du désert montre d’autres captives qui n’ont pas su garder leur culture comme Debbie et n’ont pas eu la malchance - ou la chance - d’être tuées par leur "libérateurs" : à peine sorties de l’enfance, elles ont sombré dans une nouvelle enfance" (J.L Bourget, John Ford). La Prisonnière du désert nous donne ainsi à voir d’autres femmes blanches, vêtues à l’indinne, "libérées" par la cavalerie américaine, mais que la captivité a rendues folles. Le soldat qui introduit le héros Ethan devant ces femmes remarque : "On a du mal à croire que ce sont des Blanches." Et Ethan de répliquer : "ce ne sont pas des Blanches. Ce sont des Comanches." L’analogie est claire : parce qu’elles sont folles, elles ne sont plus des Blanches, et ayant vécu comme les Indiennes, elles sont devenues comme leurs femmes (les femmes indiennes seraient-elles donc plus "primitives" ?). Le choc culturel que représente la captivité est aussi symbolique du drame d’une identité incertaine : la captive a parfois du mal à savoir qui elle est, de quel groupe elle doit se réclamer.

Le choix ne lui est pas facilité par le "camp" auquel elle est liée par sa naissance. Du fantasme de la captivité chez les Indiens découle aussi celui de la femme blanche objet de la concupiscence des sauvages et victime de viol. Il n’est pas anodin que la cérémonie de passage à la puberté pour la jeune vierge Sunsiharé . Le fait d’avoir été touchée par un Indien - consentante ou non - est un déshonneur pour la famille entière.