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Titre du blog : reverie-romantique
Auteur : cirella
Date de création : 12-10-2008
 
posté le 12-10-2008 à 23:47:01

La Femme ce mystere qui dure à toutes les époques et dans toutes les cultures2

        




















Le personnage de la femme indienne mariée à un Blanc est le plus utilisé et le plus creusé. Il s’agit, dans La Captive aux yeux clairs, de la belle Teal-Eye qui parvient à séduire l’aventurier Boone, dans la Flèche brisée de Sunsiharé dont tombe amoureux le capitaine Jeffords, dans Au-delà du Missouri de la jeune pied-noir qui convainc le héros d’abandonner son ancienne existence, dans La Dernière Chasse, de la mystérieuse Indienne dont s’éprend Sandy, et de "Look", l’épouse indienne que Martin Pawley achète sans le savoir dans La Prisonnière du désert. Ajoutons à ce personnage celui, unique, de la femme de l’Indien Massaï dans Bronco Apache, qui par de nombreux traits ressemble à nos héroïnes et justifie qu’elle trouve sa place parmi elles.

Ce personnage a un rôle très fort et légitime qu’il soit souvent interprété par de très belles actrices hollywoodiennes, qui lui donnent une consistance à la hauteur de son importance. Toutefois ces actrices sont rarement véritablement indiennes, Hollywood ne disposant pas à l’époque de star d’origine amérindienne. Le rôle de l’Indienne est jouée par des actrices typées (à l’image de l’actrice latino-américaine Maria Elena Marquez dans Au-delà du Missouri) ou des stars hollywoodiennes, assez maquillées pour que soit crédible leur teint basané (Elizabeth Threatt dans La Captive aux yeux clairs, Jean Peters dans Bronco Apache ou Debra Paget, si fréquemment solicitée qu’elle jouera une "autre" Indienne dans Le Tigre du Bengale de Fritz Lang).

Le rôle de l’Indienne dans chacun des films où elle est apparaît dans un des rôles principaux est très important. Très souvent, il motive l’action : c’est la recherche de Debbie qui fonde la quête d’Ethan dans La Prisonnière du désert, c’est son amour pour Sunsiharé qui incite Jeffords à redoubler d’efforts pour conclure la paix entre Blancs et Indiens (La Flèche brisée). Parfois, la femme indienne représente le seul intermédiaire possible entre le Peau-Rouge et l’homme blanc, et cela certainement par le fait même de sa féminité, qui, une fois reconnue, oblige l’homme blanc à lui témoigner un minimum de respect.

Quels sont les traits de caractère de l’Indienne ? Traditionnellement, celle qu’on appelle parfois la "squaw" par mépris et dédain, est discrète, obéissante, prête à tous les sacrifices. On peut compter sur elle, car elle est d’une grande noblesse.

le mythe de Pocahontas

 Le western entend revenir aux origines de l’Amérique voire aux origines du monde : sa conception de la femme est celle d’une "Eve reconnue dans sa condition organique et pour les motivations spécifiques de sa féminité même" (Astre et Hoarau, Univers du western). L’Indienne au cinéma, comme Pocahontas, représente donc la femme originelle, modèle de féminité authentique. Elle est le symbole de la pureté des terres que les Anglais découvrent. Dans la Captive aux yeux clairs, le vieux roublard Calloway fait ainsi l’éloge du "Haut-Missouri, sauvage et joli comme une vierge. Aucun Blanc ne peut souiller [ce] pays".

L’héroïne indienne, à l’image de son territoire, se doit donc d’être vierge. La jeune Sunsiharé de La Flèche briséeLa Dernière Chasse n’est pas réellement son fils. Ce fait est important dans le film : c’est la première chose que demande le sanguinaire et raciste Charlie à la jeune femme lorsqu’il voit qu’elle a échappé à son massacre ; il insiste plusieurs fois sur la question. L’Indienne, pour sauver l’enfant, le fait effectivement passer pour son fils ; et Charlie y voit la liberté de la séduire puisque sa virginité n’est plus en cause, et qu’il ne risque pas de souiller une "terre" pure. Quant à l’autre héros, Sandy, qui est sincèrement amoureux de la jeune femme et ne tente jamais d’abuser d’elle, il ne se satisfait pas de sa réponse. Son insistance est récompensée : ayant confiance en lui, l’Indienne lui révèle la vérité. L’amour entre les deux héros sera donc possible, puisque la pureté de la jeune femme est en fait assurée. vient juste de passer le cap de la puberté, et on apprend que l’enfant qui accompagne l’Indienne de

Les métaphores symbolisant pureté et virginité sont constitutives du genre. Comme dans les cérémonies de mariage chrétiennes, l’Indienne qui se marie est habillée en blanc. L’Indienne est bien la nouvelle Eve de l’Amérique : Charlie la surprend se baignant nue dans la Dernière Chasse et elle déclare dans La Flèche briséeAu-delà du Missouri, elle n’hésite pas à montrer ses jambes du genou à la cheville lorsqu’elle monte à cheval, et à dénuder ses épaules jusqu’à la poitrine dans La Captive aux yeux clairs, alors qu’il serait inconcevable pour une femme blanche de sortir en public sans ses lourdes jupes. L’Indienne semble faire partie de la nature sauvage des Etats-unis et sortir des eaux telle une Vénus américaine. Elle est l’image même de la sensualité, telle Teal-Eye qui perd sa jupe après être tombée dans l’eau ou qui serre contre son corps nu celui, gelé, de Deakins, pour lui redonner vie. qu’elle a lavé deux fois ses vêtements dans la rivière en attendant son amant... La nudité, pourtant prohibée par le code Hays, semble naturelle pour représenter la femme indienne. Dans

"On représentait d’ordinaire la Princesse comme une femme d’une vingtaine d’années, belle et vigoureuse. Son visage et sa démarche sont empreints d’une grande noblesse ; elle a le teint basané et la chevelure longue et noire" (L. Fiedler, Le Retour du Peau-Rouge). Cette description de Pocahontas fait de la plupart de nos héroïnes ses descendantes. Celles-ci sont parfois de véritables princesses dans le récit : Kammah dans Au-delà du Missouri et Teal-Eye dans La Captive sont respectivement petite-fille et fille de chef. Kammah est décrite comme une indienne de sang pur, "fière, forte et belle" ; elle n’est pas comme les autres jeunes filles, facilement attirées par les colifichets qu’on leur offre.

Cette origine princière donne aux jeunes Indiennes le droit au respect dû à leur rang. Ainsi, dans La Captive, lorsque les explorateurs parviennent au village indien, Teal-Eye se fait attendre quelques jours avant de faire son apparition, habillée richement. Calloway ordonne alos à ses compagnons de se lever : "Teal-Eye a un rang élevé ici", il faut respecter les coutumes. Kammah, dans sa première scène est accompagnée par une sorte de chaperon, peut-être une dame de compagnie (Au-delà du Missouri). Les héroïnes des autres films ne sont pas des princesses, mais elles en ont l’aspect : toutes ont de très longs cheveux noirs, souvent nattés ; elles sont jeunes alors que leurs époux paraissent souvent beaucoup plus vieux (ce qui fait dire à Sunsiharé, âgée de seize ans, qu’elle ne sait rien du monde et n’a pas d’expérience). Elles sont également très belles et remarquées pour cela. Dans La Dernière Chasse, l’Indienne qui accompagne Sandy est décrite comme une "good-looking" squaw. Dans La Captive, Boone, dont on connaît le racisme anti-indien, découvre le visage de Teal-Eye et déclare : "Jolie, pour une Indienne !" Cette remarque est intéressante car elle montre aussi à quel point l’Autre, celui dont le physique apparaît différent et étrange, est souvent d’abord qualifié de "laid", la beauté semblant être une caractéristique unique à la civilisation dont on fait partie.

Mais ces Indiennes-ci sont séduisantes, et elles attirent la concupiscence des hommes, parmi lesquels elles sont souvent seules. Ainsi Teal-Eye, Kammah et l’Indienne de La Dernière Chasse sont, dans chacun des films où elles apparaissent, la seule femme au milieu d’un groupe d’hommes pendant une durée indéterminée (mais souvent très longue) : elles sont l’objet d’un désir que les hommes ont du mal à réprimer, d’autant plus qu’en sa qualité d’Indienne, elle serait moins respectable qu’une femme blanche. L’Indienne est à l’origine d’une compétition entre les hommes pour gagner ses faveurs, et encore une fois, elle est donc ainsi au coeur de l’avancée du récit. Kammah est littéralement vendue aux enchères par son père adoptif au début d’Au-delà du Missouri ; Sunsiharé préfère le Blanc Jeffords à l’Indien qui l’a demandée en mariage, ce qui provoque la colère de celui-ci. L’Indienne exacerbe la haine entre Sandy et Charlie dans La Dernière Chasse et détruit leur amitié, qui se révèle entièrement factice ; Teal-Eye provoque la jalousie de Deakins envers Boone : le premier désire plus que tout au monde avoir le bonheur qui est offert au second, car il comprend la valeur de l’amour. Devant l’irrespect avec lequel Boone traite sa nouvelle épouse, Deakins se retient de le tuer. La femme est ainsi l’objet d’une nouvelle "guerre", mais cette guerre met au jour les conflits larvés entre deux hommes ; mieux encore, elle éclaire les luttes intérieures d’un homme.

La princesse Pocahontas, par le biais de sa légende d’"amour entre les bois", traduit le mythe de la réconciliation des races et celui de l’équilibre avec l’Amérique originelle. Par l’alliance avec l’Indienne, le colon européen devient réellement américain et les héritiers du couple seront à l’image du territoire. Dans La Captive, "le pionnier découvre dans le visage de cette Indienne aux yeux clairs, l’image de celui qu’il est devenu" (Veillon, Le cinéma américain). L’amour qu’éprouve l’homme blanc pour cette femme qui l’obsède au long de l’histoire lui permet de se découvrir, et de remettre en cause tous ses préjugés. Admettre le bouleversement de son identité est parfois difficile. Boone refuse les sentiments qu’il éprouve pour Teal-Eye à cause de ce qu’elle représente pour lui : sa haine est tenace, mais pour elle, il accepte de détruire le scalp de l’Indien qu’il portait sur lui depuis le meurtre de son frère. L’amour agit ainsi comme une rédemption.

C’est le cas également pour Flint Mitchell (Au-delà du Missouri), qui découvre petit à petit les sentiments qu’il éprouve pour sa femme indienne, épousée parce "qu’elle ne pouvait pas [lui] faire du mal et pouvait [lui] faire beaucoup de bien", et notamment lui servir d’intermédiaire pour faire du commerce avec les Pieds-Noirs... D’abord instrumentalisée, l’Indienne devient vite le point de repère par rapport auquel le héros va se définir et se découvrir. L’incompréhension qui règne souvent dans le couple, puisqu’aucun des héros ne parle la lnague de l’autre (mis à part Jeffords dans La Flèche brisée et l’Indienne de La Dernière Chasse, qui a été éduquée par des missionnaires), n’empêche pas la conversion rapide du Blanc au mode de vie indien. Flint Mitchell quitte ses amis pour élever son fils parmi ceux qui sont devenus les siens, Boone accepte de rester avec Teal-Eye, et cet amour lui permet de découvrir sa vraie dimension d’homme. Sandy, dans La Dernière Chasse, abandonne la chasse au bison qu’il finit par voir comme un crime, à la lumière de son amour pour la jeune Indienne. Quant à Massaï, le guerrier indien de Bronco Apache, c’est à la tenacité et au courage de sa compagne qu’il doit son revirement total : il renonce à la lutte désespérée qui le condamnait pour se consacrer à la vie familiale, à laquelle il devra sacrifier sa liberté pour rester en vie. Cet amour-rédemption est un sentiment presque religieux, mais d’une religiosité quasiment païenne. Flint Mitchell le souligne lorsqu’il déclare à sa femme qu’elle est "pleine de magie", et donc un peu sorcière, puisqu’à elle seule elle révise son opinion des Indiens. C’est pourquoi cet amour est toujours consacré par un mariage, qui témoigne de la pureté des relations amoureuses qui doivent exister entre l’Indienne et le Blanc.

Enfin, ce personnage de princesse indienne est très haut en couleurs, et se définit de façon originale par sa double appartenance féminine et indigène. Elle est l’Eve de l’Amérique, la Femme par excellence. Elle rend possible la vie commune entre civilisation blanche et civilisation indienne, événement que l’on ne saurait imaginer après une simple paix entre guerriers. Bien que dans chaque film, elle soit individualisée par un rôle déterminé, elle est souvent plus qu’un simple personnage. Elle est constituée comme un archétype. A la manière de son homologue masculin, l’Indienne n’a souvent qu’un prénom, parfois même elle reste anonyme tout au long du film, comme pour mieux renforcer son caractère universel. Lorsqu’elle a un prénom, il n’est jamais anodin : "Sunsiharé" signifie "Etoile du Matin". "L’étoile signifie l’espoir" : Sunsiharé symbolise à elle seule l’esprit idéaliste du film, la réconciliation entre deux peuples qui se sont voués une haine tenace pendant des décennies.

Dans ces westerns, l’Indienne est d’un courage sans égal, capable d’endurer la même vie que les hommes blancs ; à elle seule, elle peut mener des hommes à leur destination, et montre l’exemple lorsqu’ils hésitent (Kammah franchit ainsi la première un obstacle dangereux). Enfin, elle leur sauve la vie, telle Teal-Eye qui part seule à la recherche des hommes de sa tribu pour sauver les explorateurs blancs. L’Indienne observe une dévotion totale et sans réticence à l’égard de l’homme qu’elle aime - parfois aussi de ceux qui l’entourent - et qu’elle veut sauver. Le western est coutumier de cette situation, qui, paradoxalement pour le genre, renverse tous les arguments misogynes : l’homme menacé ou blessé est protégé ou soigné par la femme, et cela est d’autant plus étonnant quand il s’agit d’une étrangère qui ne devrait pas se préoccuper de celui qui n’appartient pas à son peuple.

La femme indienne peut aussi à l’inverse être d’une très grande violence, mais elle n’en est que plus respectable et noble dans un univers auquel elle ne fait que s’adapeter. La véritable princesse ne peut être comme Look (La Prisonnière du désert) totalement soumise à son époux. Alors que Look supporte sans rien dire l’agressivité de son époux, Kammah jette des casseroles à la tête de son mari ivre et refuse qu’il la touche, et Teal-Eye tente de récupérer le scalp que détient Boone, armée d’un couteau et luttant contre lui. Quand il le faut néanmoins, l’Indienne accepte les humiliations : ainsi de l’héroïne de La Dernière Chasse, qui endure les coups de Charlie par sacrifice pour l’enfant qu’elle veut pouvoir nourrir ; en échange de cette brutalité et pour conserver sa dignité, elle refuse de parler à Charlie, ce qui le rend fou. Quant à Teal-Eye, elle accepte le départ de son époux et ne le retient pas, car elle comprend l’importance de sa liberté.



Le statut des femmes hindoues                                                

 

 

Au moment où l'Occident vote des lois en faveur de l'égalité hommes-femmes, la position de la femme hindoue en Inde reste aujourd'hui précaire.

Toute l'éducation des filles est tournée vers le seul jour important de leur vie : le mariage, date à laquelle elles deviennent des femmes respectables. La société hindoue est régie depuis plus de 2000 ans par les lois de Manu lesquelles stipulent : "Dieu attribua à la femme la colère, la malhonnêteté, la malice et l'immoralité. De la naissance à la mort, elle dépend d'un homme, tout d'abord de son père, puis de son mari, et après le décès de celui-ci, de son fils." Le mariage serait donc le moyen de juguler le vice porté par les femmes.

La conversation entre Shiva et Umâ, rapportée dans le Mahabharata défini le rôle de l'épouse hindoue. Umâ répond au dieu de l'ascèse :

"les devoirs de la femme sont crées par le rite des noces quand, en présence du feu nuptial, elle devient l'associée de son seigneur pour l'accomplissement de tous actes justes. Elle doit être belle et douce, considérer son mari comme son dieu, le servir dans la fortune comme dans l'infortune, la santé et la maladie, obéissant même s'il lui commande des actes contraires à la justice ou des actes qui peuvent conduire à sa propre destruction. Elle doit, levée tôt, servir les dieux, entretenir la propreté de sa maison, soigner le feu sacré domestique, ne pas manger avant les besoins des dieux et des hôtes soient satisfaits. Elle est dévouée à son père et à sa mère et au père et à la mère de son époux. La dévotion à son seigneur est l'honneur de la femme. C'est son ciel éternel."

Par le mariage, la femme devient la servante de son époux. Gardienne du foyer, elle veille à la satisfaction des besoins de son mari. En respectant le pativrat (voeux de consécration à l'époux), la femme accompli son dharma. Le mariage n'autorise donc aucun épanouissement personnel des femmes. Elles sont comme une propriété que transmet le père à la belle famille.

La naissance d'une fille, au sein d'une famille hindoue, est vécue comme une calamité. A tel point que dans certaines cliniques, lorsque l'échographie révèle une fille de sexe féminin, les mères préfèrent avorter. De nombreux bébés filles sont tuées dès la naissance. Le sex ratio sur l'ensemble du territoire est de 927 filles pour 1000 garçons. Il atteint même un chiffre alarmant au Pendjab de 793 filles pour 1000 garçons. Les filles sont de véritables fardeaux puisqu'il faut les élever, les nourrir et payer la dot au moment du mariage, celle ci atteignant parfois des sommes faramineuses. Pourtant interdite par la loi de 1961, elle est toujours exigée par la belle famille.

Le pays est en train de mesurer l'ampleur de la catastrophe qu'il a lui même engendrée. L'Inde compte aujourd'hui des milliers de "branches nues", des jeunes hommes qui ne pourront pas se marier et donc avoir des enfants, faute de trouver une épouse. On estime leur nombre à 30 millions d'ici 2020, soit 12 à 15% de la population adulte.

La femme mariée est soumise à l'autorité de ses beaux parents et de son mari. De nombreux rapport révèlent que les violences faites au femmes sont croissantes. On note une augmentation de 75% des crimes commis envers les femmes dont le viol, l'attentat à la pudeur et la torture par la belle famille. L'assassinat des jeunes mariées est fréquent mais de plus en plus dénoncé. On compte chaque année en Inde plus de 7000 femmes brûlées vives dans de savantes mises en scène pour cause de dot impayée. Les lois de Manu le précisent "un mari même ivrogne, lépreux, sadique ou brutal doit être vénérée comme un dieu".

A la mort de son époux, la femme perd encore plus de sa considération sociale. Les veuves héritent rarement de leur mari défunt bien que la loi prévoit le partage entre la veuve et les enfants. La croyance hindoue indique que la femme ne mérite pas de survivre à son époux et doit s'immoler sur le bûcher funéraire. Cette pratique appelée sati a été interdite pendant la colonisation britannique en 1829.

Cependant la vapeur semble aujourd'hui se renverser. Depuis une vingtaine d'années, les mouvements féministes ont fait leur apparition et leur statut s'améliorent. Certaines femmes accèdent désormais à des postes traditionnellement réservés au hommes.

Un moyen pour les femmes d'accéder à la reconnaissance sociale est de pratiquer le culte d'Amman. Cette divinité du sud de l'Inde est un autre aspect de la déesse mère. Symbolisée par une pierre à l'entrée des villages, elle représente les forces élémentaires de la forêt. Lors des fêtes, les femmes absorbent du bétel, de la marijuana et de l'alcool pour entre en transe. Après avoir accompli les rites purificatoires, le pujari brise une noix de coco sur la pierre d'Amman. A ce moment, les femmes emportées par le son des tambours entrent en transe. Possédées par la déesse, les participants veulent les toucher pour absorber une partie du pouvoir d'Amman.

En Inde, moins de 10% des sâdhus sont des femmes, la plupart sont veuves. Appelées "sadhvi", elles sont peu acceptées dans les sectes de sâdhus en raison de leur "influence corruptrice". La croyance hindoue veut que les femmes renaissent d'abord en homme pour être libérées du cycle des réincarnations.

LA FEMME AFRICAINE; égyptienne

Les femmes dans l’antiquité et la femme africaine

 

<dl><dt>JPEG - 46.4 ko </dt><dt>Ahmés-Néfertari REINE d’Egypte </dt></dl>

INTRODUCTION

Première publication le 19 novembre 2004

Aujourd’hui, dans les trois religions qui sont présentées comme monothéistes, judaïsme, christianisme et Islam, la femme ne fut jamais considéré comme Dieu. Le concept d’un Dieu masculin semble avoir toujours existé. Pourtant, la prédominance très ancienne de la déesse-mère est un fait indiscutable. Dieu fut d’abord une femme. Soyons plus clair : Dieu fut d’abord Déesse. En effet les Vénus stéatopyges (aux fesses grasses) furent les premières divinités (ayant visages humains) de l’histoire de l’humanité (voir aussi les statuettes aurignaciennes stéatopyges). Dieu en tant que potentat unique et masculin n’a pas de tout temps existé dans nos croyances.

Avant de parler des femmes de l’antiquité, jetons un coup d’œil sur une catégorie de femmes persécutées à la fin du Moyen Age : Des guérisseuses, diabolisées par une Église à la recherche de boucs émissaires pour confronter son unité face aux hérésies, deviennent ces sorcières qui vont connaître l’enfer sur terre. Ces hommes misogynes de l’Inquisition vont exorciser leur haine de la femme, coupable selon eux d’un péché originel. Le pape Innocent VIII (qui porte mal son nom) promulgue en 1484 la bulle Summis desiderantes affectibus où il exhorte les prélats à réprimer encore plus durement la sorcellerie. Il était admis que la femme était davantage tournée vers les pratiques magiques et qu’elle était plus souvent « un monstre ». Les femmes représentent plus de 80% des persécutés et lorsqu’elles sont reconnues coupables de sorcellerie, elles sont brûlées. « Elles sont plus méchantes » dit un ouvrage de l’époque. L’occident médiéval est donc très marqué par une domination totale de l’homme sur la femme. La femme est d’abord sous l’autorité de son père et lors d’un mariage éventuel, sous l’autorité de son mari. L’épouse doit obéir à son mari ; c’est lui qui gère les biens. La répression de l’adultère est au détriment exclusif de la femme : sur la plainte du mari, la femme convaincue d’adultère est enfermée à temps ou à perpétuité dans un couvent et perd sa dot ou son douaire. Le discours, souvent antiféministe, découle en partie du statut d’Ève dans la Bible. En effet, la Bible donne à la femme la responsabilité du péché originel : « La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit (défendu par Yahvé) et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. »

Après ce rappel, nous proposons de comparer la condition de la femme africaine de l’époque pharaonique avec la condition des femmes mésopotamiennes, grecs, romaines, hébreux et arabes de l’Antiquité.

LA FEMME MÉSOPOTAMIENNE

Les lois babyloniennes, réunies pour la première fois en 1750 avant J.-C. dans le Code d’Hammourabi, précisent que le chef de famille (évidemment un homme) est propriétaire de son épouse et de ses enfants. La femme ne peut pas disposer de sa dot librement. La dot est transmise aux enfants mâles après son décès. Pour l’épouse, un divorce relève d’un véritable « parcours du combattant ». Les lois, écrites en Mésopotamie, proclamaient la supériorité de l’homme.

L’Historien Hérodote a écrit à propos d’une loi de Babylone : « la plus honteuse des lois de Babylone est celle qui oblige toutes les femmes du pays à se rendre une fois dans leur vie au temple d’Aphrodite pour s’y livrer à un inconnu ...Celles qui sont belles et bien faites sont vite de retour chez elles, les laides attendent longtemps sans pouvoir satisfaire à la loi ; certaines restent dans le temple pendant trois ou quatre ans ».

LA FEMME HEBREU

Yahvé créa l’homme à son image mais la femme est tirée de l’homme.(Gn 1/26, Gn 2/18, Gn 2/22) Puis la femme commet le premier péché de l’histoire de l’humanité (Gn 3/6), celui qui coûtera la vie à l’homme. A Sodome, c’est encore une femme qui désobéit (la femme de Lot, Gn 19/26). Puis dans la montagne, les deux filles de Lot font boire du vin à leur père pour coucher avec lui ( Gn 19/30 à 19/38 ). Pour la purification de la femme accouchée, on précise : si elle enfante une fille, elle reste deux fois plus longtemps impure que pour l’accouchement d’un garçon. ( Le Lévitique 12 ).

D’après Yahvé : un homme entre vingt et soixante ans vaut 50 sicles d’argent alors qu’une femme n’en vaut que 30. La valeur d’un individu est fonction de son sexe et de son âge. ( Le Lévitique 27 ) Lorsque Miryam, ainsi qu’Aaron, parla contre Moïse à cause de la femme kushite qu’il avait prise, seule Miryam est punie, bien qu’Aaron se reconnaisse lui-même aussi coupable qu’elle ( Les Nombres 12 ). Samson, un héros local, est consacré au Dieu Yahvé dès le sein de sa mère, et son "naziréat" est la source de sa force. Il est trahi par une femme, Dalila. Athalie (841-835 avant J.-C.) entreprend d’exterminer toute la descendance royale.(2 R 11/1)

On peut rajouter ce que dit l’Hébreu Paul : (Paul est un homme qui déteste les femmes. Il suffit de lire ses épîtres pour s’en convaincre) Paul est celui qui dit : « Le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; et le chef du Christ, c’est Dieu. », « Ce n’est pas l’homme, bien sûr, qui a été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. », « Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur : en effet, le mari est le chef de sa femme... », « Pendant l’instruction, la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de faire la loi à l’homme. Qu’elle garde le silence. C’est Adam en effet qui fut formé le premier, Ève ensuite. Et ce n’est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui, séduite, se rendit coupable de transgression » (1Cor 11/3, 1 Cor 11/8 à 11/9, 1 Cor 14/34 à 14/35, Ep 5/21 à 5/24, Col3/18, 1 Tm 2/11 à 2/14, Tt 2/5).[nb : Paul est aussi appelé Saul dans la Bible ] Remarques : Paul est un Pharisien, Hébreu fils d’Hébreux ( Ph 3/5 à 3/6 ) et il est citoyen romain de naissance ( Ac 22/22 à 22/29 ).

Or les pires ennemis de Jésus d’après les évangiles sont les Sadducéens et les Pharisiens. Pour Jésus, les Pharisiens sont des hypocrites ( Mt 15/1 à 15/7, Mt 22/15 à 22/18, Mt 23/15, Mt 23/27, Mt 23/29, Mc 7/5 à 7/6, Mc 12/13 à 12/15, Lc 12/1 ). La justice des pharisiens n’est pas bonne : « Car je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. » (Mt 5/20) Pour Jésus, les Hébreux n’ont pas la foi car ils ne croient pas en lui. (Mt 8/9 à 8/12) Les épîtres de Paul sont en contradiction totale avec le message humaniste et universel de Jésus. D’après plusieurs évangiles apocryphes c’est une femme, Maria la Magdaléenne, qui était l’apôtre principal de Jésus.

Simon Pierre contredit aussi Jésus quand il dit dans l’Évangile apocryphe de Thomas : « les femmes ne sont pas dignes de la vie »

 

LA FEMME ARABE

                             


Période préislamique : La femme bédouine était considérée comme un être faible irresponsable. L’absence de statut mettait bien souvent la femme au même niveau que les chameaux chez les Bédouins. La naissance d’une fille n’était guère appréciée. Avant l’Islam, la coutume était souvent de tuer les filles à la naissance, en les enterrant vivantes. La volonté de la femme ne comptait pas dans le choix de son futur époux.. C’est son père, son frère ou son tuteur qui décidait à sa place. Il y a achat de l’épouse. Le mariage pouvait se faire aussi par échange. La femme était une partie du patrimoine, un bien. Les épouses et les filles d’un défunt faisaient partie des biens à partager. Inversement, l’homme hérite de ses épouses. L’homme répudiait sa femme comme bon lui semblait.

Période Islamique : Bien que le Coran consacre une Sourate entière (la sourate 19) à Marie (la mère de Jésus), il est dit dans le Coran : « Les maris sont supérieurs à leurs femmes » Sourate 2, Verset 228 « Les hommes sont supérieurs aux femmes à cause des qualités par lesquelles Dieu a élevé ceux-là au-dessus de celles-ci ...Vous réprimanderez celles dont vous aurez à craindre l’obéissance ; vous les reléguerez dans des lits à part, vous les battrez ; mais aussitôt qu’elle vous obéissent, ne leur cherchez point querelle... » Sourate 4 Verset 38 Néanmoins l’islam, unificateur des Arabes, a tenté d’améliorer le statut de la femme bédouine (par exemple la fille hérite de biens mais moins que son frère). L’homme, qui veut divorcer, n’a besoin d’aucun motif mais si la femme décide de divorcer, elle doit fournir de très bonnes raisons.


LA FEMME GRECQUE




Dans la Grèce Antique, les femmes sont inférieures aux hommes. Elles ne sont pas citoyennes. Le mari a « le droit de vie et de mort » sur l’épouse et les enfants. La domination masculine étouffait la voix des femmes comme on l’a rarement vérifié ailleurs. L’identité personnelle de la femme est niée. Elle est « fille de » ou « épouse de ».

Aucune civilisation ancienne n’a accordé une place aussi visible, aussi tranquillement officielle, aux relations homosexuelles que celle de la Grèce antique. Le statut privilégié de l’homosexualité masculine est plus valorisant que la fréquentation des femmes dans la société grec. Les grecs allaient jusqu’à mettre de jeunes garçons à la disposition des hommes de leur entourage. Examinons les pensées de deux Grecs, Platon et Aristote :

Platon (429 - 347 av.J.-C.) Platon soutient que les hommes qui, dans leur première vie, « étaient lâches ou qui passaient leur vie dans l’injustice...furent changés en femmes à la seconde naissance », attestant ainsi de ce qu’être une femme est une punition du sort. Platon affirme que les femmes sont en toutes choses « moins bonnes » que les hommes. L’érotique homosexuelle masculine est valorisée dans la mesure où elle est le support de la transmission du savoir et de la pensée, de l’ancien au jeune (selon la pratique pédérastique de la cité grecque).

L’hétérosexualité quant à elle est associée au registre de la procréation. L’ homosexualité masculine est justifiée par une procréation intellectuelle et morale (accoucher les esprits). La procréation de l’esprit (homme avec homme) est supérieure à la procréation physique (femme avec homme). Chez Platon est suggéré une infériorité de la raison féminine par rapport à la raison masculine. Le père est ressource, la mère est pénurie. Les hommes qui cherchent la sagesse préfèrent la procréation par l’esprit, et se tournent vers les hommes ; ceux qui cherchent la procréation par le corps se tournent vers les femmes.

Aristote (384 - 322 av.J.-C.) Aristote situe la femme aux limites de la cité et de la sauvagerie, de l’humain et de la brute. La capacité délibérative de la femme est nulle. Elle ne partage pas la position constitutive du citoyen. Il n’y a même pas de mot pour désigner la citoyenne ou l’Athénienne dans la cité. Aristote rapproche le destin de la femme à celui de l’esclave. Les femmes sont une menace pour la vie harmonieuse de la cité. Le « désordre » des femmes est pire que celui que sèment « les ennemis eux-mêmes ». Pour Aristote, la femme est un être « plutôt inférieur » alors que l’esclave « un être tout à fait médiocre ». La femme et l’esclave sont « des êtres faits naturellement pour obéir ».

Les différences physiques ou « psychologiques » entre hommes et femmes ne sont pas seulement pensées en termes de supériorité-infériorité, mais définissent la « femelle » en termes de défectuosité, de manque, voire de monstruosité. Si le sperme du mâle dépérit, il engendre une femelle, qui ressemble à sa mère. Si le sperme de mâle est fort, comme c’est la règle, il génère un mâle. Présentée comme une défectuosité, cette dissemblance qu’est la naissance d’une fille constitue pour Aristote le premier écart de l’humanité parfaite, la première manifestation de monstruosité. La femme est donc pour Aristote la première manifestation de la monstruosité. Le monstre est l’enfant qui ne ressemble pas à son père. Si il n’y avait que des géniteurs mâles, l’ humanité serait parfaite.

<dl><dt>JPEG - 56.5 ko </dt><dt>LA PROCREATION DE L’ESPRIT CHEZ LES GRECS </dt></dl>

(Cf. pour Platon : La République ; Le Timée ; Le Banquet) (Cf. pour Aristote : Politique ; De la génération des animaux) (Cf. F. Collin, E. Pisier, E. Varikas : Les Femmes de Platon à Dérrida)

LA FEMME ROMAINE




La femme romaine est une mineure perpétuelle. L’homme a droit de vie et de mort (uitae necisque potestas) sur sa femme (par exemple, le fait que sa femme boive du vin pouvait suffire !). La femme romaine reste sous la tutelle de son père jusqu’au mariage. Dans tous les cas, l’épouse a besoin du consentement de son tuteur. Dans le droit romain, la condition des femmes est pire que celle des hommes, elles sont inférieures aux hommes. D’après D. Gourevitch (directrice d’études à l’École pratique des hautes études) et M-T Raepsaet-Charlier (professeur à l’Université libre de Bruxelles) : « Trois incapacités principales frappent la femme : la puissance paternelle (patria potestas) du père de famille (pater familias), la tutelle (tutela) qui en est le substitut pour les pupilles et pour les femmes après le décès de leur père, et la manus ( littéralement « la main », mais on emploie traditionnellement le terme latin pour désigner cette autorité maritale) du mari dans le cadre du mariage sous sa forme ancienne. » La femme n’a jamais eu sur ses enfants cette « puissance paternelle ». « Les femmes sont donc des mineurs perpétuelles » Le femme n’a aucun droit politique. Elle « ne peut exercer aucun des droits essentiels du citoyen romain ». Elle est écartée de toutes les fonctions civiques ou publiques.


« L’obligation de fidélité conjugale n’existe à Rome qu’à charge de la femme. » Et pour la sociologie du mariage : « la charge la plus importante des femmes est de recevoir (le sperme) et de protéger le produit de la conception » Selon Pierre Brulé (Professeur d’histoire grecque à l’Université Rennes-II) : « Les Romains ne donne même pas de nom à la femme, qui n’est normalement désigné que par le nom de la famille de son père mis au féminin. » Selon Paul Veyne (Professeur au Collège de France) : « l’homosexualité active (masculine) est partout présente dans les textes romains. Cicéron a chanté les baisers qu’il cueillait sur les lèvres de son secrétaire-esclave...Virgile avait le goût exclusif des garçons...Horace répète qu’il adore les deux sexes. » Plutarque écrivait : « La femme mariée idéale est muette et ne s’exprime pas en l’absence de son mari » Une autre phrase de l’époque qui veut tout dire : « Si nous pouvions vivre sans femmes, nous nous passerions volontiers de ce fardeau ».