Dans la mythologie des Indiens Hopis et Zuñis du Nouveau-Mexique et de l'Arizona, au Sud Ouest des États-Unis, les kachinas sont des esprits : esprits du feu, de la pluie, du serpent, ou encore esprits farceurs, espiègles, bienfaisants ou malfaisants... Une sorte d'inventaire du monde visible et invisible. Six mois par an, à l'occasion de fêtes rituelles, ces esprits s'incarnent dans des danseurs masqués et costumés. Des poupées de bois peintes de vives couleurs, également nommées kachinas et représentant ces danseurs, sont offertes aux enfants, à l'issue des fêtes, pour qu'ils se familiarisent avec le monde des esprits.
Leur confection commence par la recherche d'une racine de peuplier américain (cottonwood). Les premières kachinas, les Püch tihu, étaient plates et d'un seul tenant : les bras faisaient partie intégrante du tronc et les jambes étaient inexistantes. Des transformations ont eu lieu à partir de 1870, notamment la séparation des membres inférieurs, l'apparition d'avant-bras. Année après année, les modifications se sont affinées pour aboutir aux poupées modernes, fidèles imitations des danseurs masqués, comme celles qui sont exposées dans les musées américains du Sud-Ouest des États-Unis (Heart Museum de Phoenix et Museum of Northern Arizona de Flagstaff).
La peinture des kachinas est d'importance car les coloris sont associés aux six points cardinaux : le nord est figuré par le jaune, l'ouest par le bleu-vert, le sud par le rouge, l'est par le blanc, le zénith par le noir, le nadir par le multicolore ou le gris. Un ton peut symboliser la provenance de l'esprit kachina, un autre révèle sa fonction, un troisième témoigne de son appartenance à tel ou tel groupe d'esprits. Quant aux accessoires, ils sont la touche finale du créateur. Les plumes en sont l'ultime ornement. Le commerce aurait pu, en la banalisant, transformer la poupée kachina en un gadget mais ce n'est pas le cas. Le tihu reste le lien qui unit les Indiens à la terre de leurs ancêtres et le danseur kachina conserve son rôle d'éducateur privilégié et de gardien de la culture des Indiens Hopi et Zuni.
Les Kachinas viennent pour vivre avec les hopis à la période du solstice d'hiver et demeurent jusqu'à juillet. Pendant cette période, on observe les danses suivantes :
Le dernier semestre se compose de cérémonies non-masqué :
Le Windigo est une créature maléfique du folklore amérindien d'Amérique du Nord.
Dans les profondeurs de la forêt, existent des contes qui feraient trembler le plus courageux des hommes, des contes de choses surnaturelles, inhumaines et atroces.
Parmi toutes ces histoires, une créature semble hanter à jamais les grandes et profondes forêts de son empreinte maléfique, le Windigo.
Le mot qui décrit la créature n'est pas un nom propre car il reste flou et correspond à plusieurs créatures, le Windigo est en réalité une sorte de référence. Le mot lui-même s'orthographie de différentes manières selon les périodes et au sein des différentes tribus indiennes :
La légende du Windigo est bien connue parmi les tribus parlant l'algonquin en Amérique. Aucun "monstre" ou "esprit mauvais" n'évoque une telle crainte superstitieuse chez les indiens.
La légende change dans les détails, mais son contour est resté fondamentalement toujours le même : les chasseurs ou les personnes perdus qui sont restés trop longtemps dans l'état de famine (particulièrement pendant l'hiver), se tournant vers le cannibalisme comme dernière ressource, deviendront des windigos ou seront habités par son esprit et devront inéluctablement manger d'autres personnes. Leurs caractères connaissent de profondes transformations et ceux-ci tendent vers un caractère anti-social et violent et se verront peu à peu contrôler par l'esprit et l'horrible appétit du windigo qui vit en eux.
On pense que la seule manière de tuer un windigo est de brûler le corps de son hôte dans de la cendre.
Comme on l'a dit précédemment, la légende change dans les détails selon la manière de se transformer ou d'être habité par un windigo. Cette transformation peut précéder la malédiction d'un chaman ou bien être la résultante d'une morsure de windigo.
La plupart des contes mentionnent que le windigo est en réalité une sorte d'ogre ou d'affreux géant qui grandit à chaque victime qu'il dévore. Cependant, ceux-ci ne sont pas immortels et peuvent être tués de différentes façons, dont la plus efficace semblerait être une balle en argent, ainsi que le relate de nombreux contes et légendes indiennes.
En général, le Windigo est associé particulièrement à l'hiver, lorsque la nourriture se fait rare et que les hommes sont poussés davantage au cannibalisme en cas de grande famine ou disette. La plupart des contes indiquent que le windigo fait son apparition lors de la montée des grands vents froids d'hiver, poussant des cris percants et autres terribles hurlements. Certains prétendent même que le windigo est fait de glace et de froid, ou au moins son cœur. Bien que la plupart des contes aient présenté le windigo comme étant cannibale, dangereux et violent, l'« hôte » peut encore essayer de vivre loin de la civilisation, profonde dans les bois, pour empêcher quiconque d'être sa prochaine victime. Quelques personnes Windigo-habitées se suicideraient même pour éviter de blesser quelqu'un.
Cependant le phénomène du windigo est devenu plus qu'un simple mythe, certains psychologues nomment « Psychose du windigo » le fait pour un patient de montrer des signes de tendances cannibalistiques et faisant preuve d'un comportement violent et anti-social.
Mais le Windigo devrait-il être classé comme cryptid ? Il semble ainsi. Selon tout ce que nous savons sur le sujet, il existerait trois catégories de Windigo ; nous avons vu deux jusqu'ici : un esprit mauvais qui hante la plupart du temps les bois subarctiques à la recherche d'un centre serveur (hôte) pour l'aider à satisfaire son envie physique de chair humaine, et une psychose dont des patients montrent des signes relatif au cannibalisme et ont un comportement antisocial. Le troisième type est un genre de créature hominidée, grande, légèrement comme Sasquatch. Il semble être nocturne, parce qu'on dit de lui qu'il cherche ses victimes pendant l'aube et les dévore dans l'obscurité. La chair pourrait être son principale régime, mais on dit qu'il mange le bois, les mousses de marais et parfois des champignons putréfiés. Le windigo est donc solidement ancré dans l'esprit des legendes indiennes et tient une place importante dans le folklore Américain. De nombreux lieux et lacs portent son nom, tel le Parc national du Windigo.
Pour conclure, que ce soit un démon surnaturel des bois, l'esprit du cannibalisme, un zombi subarctique, le fantôme de la faim, un désordre de personnalité, une créature vile et sauvage ou simplement la solitude qui hante les bois pour les chasseurs perdus, personne n'est le même après la rencontre du Windigo.L'oiseau-tonnerreThunderbird) est une créature fantastique en forme d'oiseau, commune aux religions de plusieurs populations Amérindiennes d'Amérique du Nord. C'est un concept populaire dans l'art amérindien de la côte nord-ouest de l'Amérique du nord, qui apparaît souvent sur les totems. Le nom de l'oiseau-tonnerre proviendrait du bruit (semblable au tonnerre) que feraient ses ailes en volant. (en anglais :
Les croyances relatives à l'oiseau-tonnerre sont différentes selons les tribus. Il peut s'agir soit d'une créature unique, soit d'une espèce comportant plusieurs individus distincts.
Autrefois, il y avait un faucon très puissant mais bon avec ceux qui l'approchaient. Les créatures du tonnerre décidèrent alors de lui donner donner le moyen de les appeler s'il en avait le besoin ou l'envie. Elles lui expliquèrent le rituel (tracer un cercle, apporter des offrandes, inviter des animaux, remercier le Grand Esprit) et le chant nécessaires. Le faucon fit un jour appel à elles en respectant le rituel et il devint encore plus puissant. Tellement qu'il fut de plus en plus orgueilleux. Tant qu'un jour il invita tous les animaux à le voir invoquer les créatures du tonnerre. Il ne respecta rien du rituel mis à part le chant. Les créatures virent quand même mais avant que le rituel ne s'achèvent, le Grand Esprit enleva le grand faucon et le punit. Au lieu de se servir des pouvoirs des créatures du tonnerre, il devint leur serviteur. Toujours à les suivre là où elles vont, il apparaît à certains comme une formation nuageuse, parfois comme une langue de feu et seulement à ceux qui ont une très bonne vue, il apparaît tel qu'il est, l'« oiseau-tonnerre ». Ce châtiment durera tant que le faucon n'aura pas appris le plaisir de rester à sa place dans l'univers.
Selon des croyances amérindiennes, les Thubderbirds auraient disparus peu avant l'arrivée des Européens en Amérique. Pourtant de nombreuses observations de Thunderbirds ont été signalées à travers l'Amérique du Nord. Selon les témoignages, ces oiseaux seraient relativement intelligents, solitaires et dotés d'une grande force. Les Thunderbirds auraient peut-être été observés grâce à des phénomènes environnementaux ou par des personnes inexpérimentées. Malgré cela, il reste des témoignages de pilotes d'avions qui disent avoir croisé la route de Thunderbirds, des photos et des vidéos encore inexpliqués.
Autrefois, il y a environ 6 à 8 millions d'années, des oiseaux géants appelés Teratorns (Argentavis magnificens)sillonaient le ciel. Des fossiles d'énormes oiseaux ayant une envergure de 6 mètres ont été découverts en Amérique du Nord. Une hypothèse veut que les Thunderbirds soient des rescapés de l'ère des dinosaures. Une autre hypothèse, plus plausible, associe les Thunderbirds aux condors des Andes, oiseaux qui ressembleraient aux Teratorns mais en plus petits.
Le Maymaygwashi était une créature aquatique, décrite comme une sorte de « siréneau », au corps enfantin et au visage velu habitant dans des crevasses le long des rives escarpées du lac. Appelé aussi Nebaunaubaewuk, on disait que cet être attirait les mortels dans les profondeurs où ils étaient transformés à leur tour en êtres mi-hommes mi-poissons. Sur les falaises qui bordent la rive nord du lac Supérieur, en plusieurs endroits on peut voir des peintures rupestres, représentations d’animaux, réels ou fantastiques, de canoës, d’hommes et d’astres, situées souvent dans des anfractuosités ou sous des abris rocheux naturels, accessibles uniquement par la voie des eaux, au moyen d’une embarcation. Certaines de ces œuvres ont plusieurs millénaires et sont sans doute contemporaines du début de l’exploitation des gisements de cuivre dans la même région. On y voit aussi des empreintes de mains, peintes à l’ocre rouge sur le roc. Pour les Ojibwas, ce sont les Maymaygwashis qui ont fait ces empreintes en élevant leurs mains hors des eaux.
Il existe un récit provenant d’un Euro-canadien qui prétend avoir vu une créature semblable au Maymaygwashi. Venant Saint-Germain, habitant de Repentigny (Québec), avait fait carrière dans le commerce des fourrures avec les autochtones de l’Ouest. Le 13 novembre 1812, à la Cour du Banc du Roi pour le district de Montréal il raconta sous serment, devant les juges P. L. Panet et J. Ogden, l’histoire suivante :
<dl><dd>Le 3 mai 1782, St-Germain prenait le chemin de l’ouest pour se rendre au fort Kaministikwia (aujourd’hui Thunder Bay) à l’extrémité occidentale du lac Supérieur, à bord d’un canoë avec un équipage de trois hommes et une femme âgée de la nation Ojibwa. Ce soir-là l’équipe s’arrêta à l’île Pâté (Pie Island), pour passer la nuit. Une fois le campement installé, Saint-Germain décida d’aller tendre des filets pour pêcher quelques poissons. </dd><dd>Au crépuscule, alors qu’il repartait vers le bivouac, il aperçut, à 150 ou 200 pieds une créature inconnue dans les eaux du lac. L’être avait un torse semblable à celui d'un enfant de huit ans. Le visage avait un teint sombre et des cheveux crépus, décrit par Saint-Germain comme ceux d’un « jeune Noir ». L’être se tenait à moitié sorti de l’eau, un des bras levé, l’autre appuyé sur la hanche, posture traditionnellement attribuée au Maymaygwashi. Le bas du corps, immergé, paraissait être celui d’un poisson. Saint-Germain appela ses compagnons qui purent voir la créature. St-Germain courut chercher son fusil mais quand il pointa l’arme chargée vers la créature, l’Amérindienne s’interposa, s’accrochant à ses vêtements et l’empêchant de viser. </dd><dd>L’être plongea lentement pour ne pas reparaître. La femme tança alors vertement Saint-Germain, pour avoir voulu tirer sur le « dieu des eaux et des lacs », le Manitou Niba Nabais. Elle prédit que la créature leur enverrait une tempête. Ce qui ne manqua pas de se produire. Vers onze heures du soir, une tempête commença, qui fut bientôt d’une telle intensité que les voyageurs durent tirer leur canot plus haut sur la rive et se réfugier sur les hauteurs de l’île. L’orage dura trois jours, les immobilisant sur l’île. Saint-Germain dit n’avoir vu qu’une coïncidence dans le déclenchement de la tempête. Le quatrième jour, ils purent reprendre leur route. </dd><dd>Selon Saint-Germain, un autre voyageur aurait prétendu qu’une créature semblable avait déjà été vue près de l’île Pâté, le lieu de résidence du Manitou Niba Nabais selon les Ojibwas. </dd></dl>Signalons que, chez les Ojibwas du nord du Minnesota, on craignait les Memegwicios, sortes de pygmées des terres désertiques, de la taille d’enfants de dix à onze ans avec des corps couverts de poils et nichant sur les hautes corniches rocheuses des Badlands. Les Memegwicios semblent être des cousins du Maymaygwashi dont le nom est étymologiquement proche.