Elles n'hésitent pas à faire appel à toutes sortes de magies, et sont de tailles variant de celle d'une très belle femme, à de toutes petites créatures, ne dépassant pas la taille des fleurs où elles habitent.
Présentes un peu partout dans le monde, on en parle beaucoup dans les pays celtes comme Dame Holle, mais aussi slaves comme pour la babouchka moscovite qui peut protéger les enfants du fouet de la Baba-Yaga; ou encore dans les contrées germaniques ou bohêmiennes comme Sainte Lucie; en France comme Mélusine ou les Marthes, Peïettes et Trouilles-de-Nouille du Berry; et jusqu'en Inde avec les Apsarâ
Parmi leurs habitats, nous devons spécialement noter les forêts, comme celle de Brocéliandre, où vivent les fées arthuriennes, comme à Avalon d'où peuvent venir Morgane et Viviane.
Elles sont "la rondeur lumineuse et déferlante de la vague, l'espièglerie naïve des sources, la maturité juteuse de la pomme et la fraiche acidité des cerises, le velouté et la promesse des mousses, la dérobade du feuillage, l'enlacement du lierre, l'ivresse du chèvrefeuille mais aussi la morsure des orties, le danger des ciguës, l'engloutissement des algues". Des grandes Néreïdes aux menus Naïades, les Nymphes sont belles et claires comme l'eau qu'elles représentent.
Les Dames Vertes sont toujours de vert vétues; les Vertes Velles sont tellement minuscules que certaines pourraient se cacher dans des mousses; mais les Demizelles peuvent avoir la taille d'un petit arbuste. Les Vougeotes sont gracieuses et les Verdelettes menues.
Les Dryades qui laissent derrière elles un parfum printanier, sont les nymphes des forêts. Issues de l'union des arbres et des dieux, elles embellissent les bois et protègent les forêts, à l'écart desquelles elles ne sauraient survivre.
Quand aux Florales, qui peuvent être complètement minuscules, on dit d'elles qu'elles sont les plus jolies des nymphes, vivant dans les fleurs, par les fleurs et pour les fleurs, dont elles ont l'éclat, la beauté, la grâce et l'élégance.
le philtre d'amour crée par les fées
On aime. Mais comment savoir si l'amour est réciproque ? Comment s'en assurer alors que rien encore n'a été dit… Nos grands-mères avaient quelques secrets, qui semblent parfois bien difficiles à réaliser aujourd'hui…
Créer une « pomme d'amour »
Dans le Massif Central, on conseillait de fabriquer une pomme d'amour : «Il faut cueillir un vendredi, avant le lever du soleil, la plus belle pomme d'un verger.
On doit ensuite écrire, avec son sang, deux petits papiers, sur le premier son nom et son prénom, à la ligne suivante le nom et le prénom de la personne dont on veut être aimé. Il faut avoir trois de ses cheveux, on y joint trois des siens pour lier le petit billet.
Sur le second, on écrit seulement scheva. On fend la pomme, on ôte les pépins ; à la place, on met les billets. Après quoi les deux moitiés de pomme doivent être reliées avec deux brochettes de myrte verte [symbole d'éternité].
Il faut faire sécher au four doucement pour que la pomme devienne dure, après quoi on l'enveloppe dans des feuilles de laurier et, sans qu'elle s'en aperçoive, on la met sous le chevet du lit de la personne.» (R. Crozet)
Utiliser du sang
Dans les campagnes de la Drôme, les vieilles femmes des montagnes savaient, disait-on, fabriquer des philtres d'amour avec du sang de coq ou de mouton noir. La jeune fille pouvait aussi faire boire au garçon recherché quelques gouttes de son sang dans du vin, du gâteau ou du café : une mixture radicale, affirmait la tradition populaire, pour provoquer un attachement éternel.
La même recette existait dans le Languedoc ou en Gironde, où cette pratique était encore courante vers 1900. Dans le Berry, c'était l'inverse : c'était le sang de la personne dont on voulait se faire aimer qu'il fallait parvenir à boire !
Recettes diverses
En Auvergne, on conseillait au XVIIIe siècle, aux jeunes gens soucieux de séduire, de prendre de la moelle dans le pied gauche d'un loup et d'en faire une pommade à faire respirer à la jeune fille souhaitée. Chaque respiration augmenterait son amour ! En Limousin, au cours des bals, le danseur pouvait placer dans le sabot de sa cavalière et à son insu (ou la cavalière dans le sabot du cavalier) une tige de l'herbe dite du Saint-Sacrement : les deux jeunes gens ne pourraient dès lors plus se quitter.
Autres solutions : saupoudrer l'épaule du veston du jeune homme aimé, sans qu'il s'en aperçoive, d'une pincée de «poudre de chauve-souris» (cendres d'une chauve-souris incinérée par les bons soins d'une «sorcière» de village) ; ou bien cueillir une feuille de lierre sans la regarder, la placer sur le cœur du garçon quelques instants, puis la rapporter chez soi et la glisser sous son oreiller...
On pouvait aussi écrire sur un petit papier Aumus Porte aunnus bretingué, l'entourer de beurre et le faire avaler quand le soleil est couché à l'aimé(e)... mais sans qu'il soit découvert et recraché, c'est là toute la difficulté !
Dans le Berry, c'est plus simple : la jeune fille doit simplement faire manger au garçon un morceau de galette dans laquelle elle a mis du fil, symbole du lien qui va désormais les attacher. Encore plus simple : dans les Pyrénées, le garçon doit inscrire le prénom de la demoiselle sur trois feuilles de laurier et parvenir à les glisser en secret sous son oreiller.
La recette du Petit Albert
Le Petit Albert était un livre de sorcellerie que l'on utilisait parfois dans les campagnes autrefois.
Pour se faire aimer d'une personne précise, il donnait aux jeunes gens les conseils suivants :
«Vivez chastement, au moins pendant cinq ou six jours, et le septième, qui sera le vendredi, si faire se peut, mangez et buvez des aliments de nature chaude, qui vous excitent à l'amour, et quand vous vous sentirez dans cet état, tâchez d'avoir une conversation familière avec l'objet de votre passion et faites en sorte qu'elle puisse vous regarder fixement, vous et elle, seulement l'espace d'un Ave Maria ; car les rayons visuels, se rencontrant mutuellement, seront de si puissants véhicules de l'amour, qu'ils pénétreront jusqu'au cœur, et la plus grande fierté et la plus grande insensibilité ne pourront leur résister.
Il est assez difficile de convaincre une jeune fille qui a de la pudeur de regarder fixement un jeune homme durant quelque espace de temps, mais on la pourra obliger à cela, en lui disant, en badinant, qu'on a appris un secret à deviner par les yeux, si l'on doit être bientôt mariée, ou si l'on vivra longtemps, si l'on sera heureuse dans son mariage, ou quelque chose autre semblable qui flatte la curiosité de la personne, et qui la fasse résoudre à regarder fixement