La diversité des tribus nord-amérindiennes se manifestait dans la diversité de leurs croyances et divinités. Bien que les différentes tribus partageassent parfois des rituels communs, les divinités étaient le plus souvent spécifiques à chaque groupe.
Mythologies Amérindiennes - Nous ne mentionnerons ici que trois mythologies parmi la multitude de celles qui sont nées en Amérique : la mythologie du Pérou; la mythologie du Cundinamarca; la mythologie de l'Amérique Centrale et du Mexique.
1° Mythologie du Pérou. La mythologie du Pérou présentait un caractère surtout solaire et météorologique. Le dieu suprême était Inti, le dieu du Soleil, dont Manco-Capac, l'ancêtre légendaire de la lignée royale des Incas, était considéré comme l'incarnation. Auprès de Manco-Capac, son épouse mythique, Mama-Oello, passait pour une incarnation de la déesse de la Lune. Les autres divinités péruviennes étaient: Viracocha, la déesse de la pluie et de l'élément aquatique en général; Catequil, le dieu du tonnerre; Pachacamac, «le vivificateur du monde», probablement le dieu du feu. La religion péruvienne paraissait tendre au monothéisme, lorsque les Espagnols s'emparèrent du pays.
2° Mythologie du Cundinamarca.
Les habitants du Cundinamarca adoraient surtout un grand dieu solaire, Botchica, créateur de la civilisation et de tous les arts connus; le mythe de ce dieu contient le récit d'une vaste inondation, qui n'est peut-être qu'un souvenir lointain de la période diluvienne. Botchica avait pour compagne la déesse de la Lune, Huythaca, à laquelle était attribuée une puissance plutôt malfaisante. Ce n'étaient pas là les seuls dieux du pays : on y révérait aussi la déesse Batchué, qui régnait sur les eaux et qui protégeait la végétation; le dieu Chucavira, maître de l'atmosphère et de l'arc-en-ciel; enfin une divinité d'aspect terrible, Fomagata ou Thomagata, en qui il faut voir sans doute un dieu de l'orage, puisque ses adorateurs se le représentaient sous la forme d'un esprit de feu traversant l'atmosphère et tyrannisant les hommes.
3° Mythologie de l'Amérique centrale et du Mexique.
Cette mythologie est plus complexe et plus confuse que les deux précédentes. Ce que nous en connaissons n'est peutêtre que le mélange de plusieurs mythologies différentes, particulières aux divers peuples qui habitèrent l'Amérique centrale et le Mexique avant l'arrivée des Européens. On y distingue d'abord deux groupes de divinités. Certains dieux paraissent se rattacher au culte du ciel et des phénomènes célestes ou météorologiques : ce sont Tlaloc, le maître suprême du ciel; Mixcoatl, le dieu spécial de l'orage; surtout Quetzalcoatl et Huitzilopochtli, les deux êtres divins les plus populaires parmi les tribus du Mexique. Quetzalcoatl était à la fois le dieu de l'atmosphère et le héros mythique qui personnifiait le peuple toltèque tout entier. Huitzilopochtli, honoré de préférence par les Aztèques, avait de même une double physionomie : il était le dieu de l'orage et le dieu des combats. Le second groupe de divinités se composait de déesses, d'un caractère spécialement chthonien : c'était Tzinteotl, la déesse des origines, qui présidait à l'agriculture et à la génération; Toci, la mère des dieux, la grand-mère des humains, dont l'influence s'exerçait sur la croissance des herbes; Cihuatcoatl, que l'on invoquait au moment des couches, tantôt propice et tantôt farouche; Chicomecoatl, la Cérès mexicaine proprement dite, la déesse de l'abondance agricole et de la fécondité.
La mythologie mexicaine comprenait un grand nombre de divinités masculines et féminines. Sans les énumérer toutes, citons encore: Opochtli, le patron des pécheurs et l'inventeur des filets; Chalchihuitlicue, déesse de la pluie, protectrice du mariage et des amours honnêtes; Tlazolteolt, la Vénus mexicaine, déesse de la volupté; Tezcatlipoca, le dieu ennemi de Quetzalcoatl, dont le mythe a parfois été interprété comme le souvenir de quelque grande lutte ethnique, etc. (A19).
Les Algonquiens | <dl><dd> <dl><dt>Les Algonquins étaient nomades </dt></dl> <dl><dt>(Revue 7 jours, mars 1999) </dt></dl> </dd></dl> |
Leur habitation Les wigwams servent aux Algonquiens pour se mettre à l’abri. Ils peuvent habituellement loger quelques familles. Leur alimentation Pour se nourrir, les Algonquiens pêchent et chassent. Les animaux les plus chassés pour leur chair sont : l’orignal, le chevreuil, le caribou, le wapiti, l’ours, le castor, le porc-épic, le lièvre, la perdrix, l’anguille, la truite et le saumon. Ce que les Algonquiens mangent le plus, c’est le poisson et la viande, mais ils se nourrissent aussi de plantes et de fruits sauvages. Les vêtements Les Algonquiens fabriquent leurs vêtements à partir des animaux comme le chevreuil, l’orignal, le lièvre, le castor, la loutre, la martre, le caribou et même l’ours. En hiver, l’homme porte des bas sans pied appelés mitasses qui protègent les jambes. "Les pieds sont recouverts de mocassins et les mains de mitaines." 1 Leurs coutumes religieuses Les Algonquiens sont religieux, mais leur Dieu n’est pas Jésus. Il s’appelle Manitou. Pour eux, les objets et les animaux ont un esprit et du pouvoir. Avant d’aller à la chasse à l’orignal, les chasseurs veulent entrer en contact avec l’esprit pour ne pas lui déplaire. Les enfants Les enfants algonquiens ont une très grande liberté. Ils ne vont pas à l’école. C’est en regardant leurs parents ou les autres adultes que les enfants apprennent. À dix ans, les garçons ont une éducation plus forte. Ils vont à la chasse avec les hommes. Pendant ce temps, les jeunes filles font l’apprentissage des tâches plus générales. Les divertissements Les Algonquiens aiment bien danser, chanter, raconter des récits et des légendes, pratiquer des sports et se livrer à des jeux d’adresse pour se divertir. |
Les Iroquoïens | <dl><dd> <dl><dt>L'intérieur d'une habitation Iroquoise </dt></dl> <dl><dt>(Revue 7 jours, mars 1999) </dt></dl> </dd></dl> |
Leur habitation Grâce à l’agriculture, les Iroquoïens peuvent se servir d’autres choses que les poissons et les animaux pour se nourrir. Alors, ils n’ont pas à se déplacer tout le temps pour trouver de la nourriture. Puisqu’ils vivent plusieurs années au même endroit, ils peuvent se construire des abris plus solides et plus confortables que ceux des nomades. C’est pourquoi ils habitent des maisons faites à partir de matériaux plus solides. Des familles de huit à dix personnes peuvent habiter sous le même toit. Dans des cas spéciaux, trente personnes peuvent habiter dans la même maison. La charpente de la maison est faite de troncs d’arbres et les murs d’écorces de cèdre. "L’intérieur est toujours en deux rangées de compartiments, séparées par une allée." Chaque famille a un compartiment et des lits privés. Au dessus de chaque lit, on entrepose les récoltes d’automne et les vêtements. "L’allée centrale permet aux familles de circuler, mais aussi de faire des feux pour cuisiner et se chauffer." Les Iroquoïens vivent dans de petits villages. Leur alimentation Les Iroquoïens ne vivent pas seulement de pêche, de chasse et de cueillette de fruits sauvages. Ils font aussi de l’agriculture. Ce qu’ils cultivent le plus c’est le maïs, mais ils cultivent aussi le haricot, la courge et le topinambour. Le plat habituel des Iroquoïens est la sagamité. La sagamité est une bouillie de farine de maïs avec des morceaux de viandes, de poissons ou d’haricots. Ils mangent aussi du mingan. Le mingan consiste à faire bouillir le maïs et le poisson. En hiver, les Iroquoïens ne souffrent pas de la famine car en été, ils font des réserves de maïs. Quand il n’y a plus beaucoup de nourriture, les membres du même clan se la partagent. Les Iroquoïens, font cuire leurs aliments dans des vases faits de terre cuite. Leur habillement La façon dont les Iroquoïens s’habillent ressemble beaucoup à celle des Algonquiens, c’est à dire qu’ils portent des peaux d’animaux sauvages. Quelques fois, ils portent des souliers faits de feuilles de maïs. Ces souliers n’ont pas de talon. Le vêtement que porte la femme est la jupe et les hommes un brayet. En été, tout le monde est torse nu. Les vêtements sont recouverts de motifs. Les Iroquoïens portent aussi des bijoux faits d’aiguilles de porc-épic ou de coquillages. Chez les Amérindiens, c’est la femme qui fait les vêtements. Les divertissements Pour se divertir les Iroquoïens chantent, dansent, racontent des exploits, jouent à des jeux de hasard ou pratiquent des sports. Les hommes aiment jouer au jeu de la crosse. Les femmes jouent à un jeu de deux balles qui ressemble au jeu de la crosse. |
Les Inuits |
Articles confectionnés par les Inuits |
Leur habitation Les Inuits du 16e siècle construisaient des habitations bien faites pour la vie nomade. En été, les Inuits aimaient vivre sous la tente et en hiver dans un igloo. Dans une tente, la première partie sert de couloir d’accès. Il est recouvert d’une mince peau de phoque. Cette tente peut facilement se démonter ou se transporter. Ce n’est pas nécessaire de transporter l’igloo. Il faut être très habile pour le construire. Leur alimentation La base du régime alimentaire des Inuits est la viande et le poisson. Les Inuits mangent principalement du caribou, du morse, du phoque, du béluga, du lièvre et du lagopède. Ils mangent aussi du saumon, de l’omble chevalier et du touladi. L’été, les Inuits accompagnent leur nourriture de baies sauvages, d’algues, de moules et d’œufs d’oiseaux aquatiques. Ils font cuire leurs aliments dans un pot de stéatite de forme allongée. Leur habillement Les hommes et les femmes Inuits portent le même habillement. Ce vêtement comprend des bottes, des bas, un pantalon et une tunique. Ces vêtements sont faits de peaux d’animaux. Les bas sont faits dans des peaux de lièvre et les bottes dans des peaux de phoque ou de caribou. On peut confectionner certains vêtements dans la peau d’ours polaire et de morse. L’hiver, les Inuits portent deux pantalons et deux tuniques. En arrière de leur tunique, les femmes ont une poche pour transporter un jeune enfant. Leurs divertissements Les Inuits aiment les jeux basés sur l’agilité, le hasard et l’endurance. Il y a un jeu qui consiste à prendre sans regarder un osselet avec un lasso au fond d’un sac. Les Inuits aiment chanter, danser et raconter des légendes. Dans leurs légendes, ils parlent de chasse et d’exploits de toutes sorte. Les femmes chantent très bien. |
Quelques croyances autochtones | |
L’attrapeur de rêve Les attrapeurs de rêves ont un effet bénéfique autant sur les enfants que sur les adultes. Que ce soit le pouvoir du Grand-Esprit ou le pouvoir de suggestion, vous trouverez que les mauvais rêves semblent disparaître des cycles du sommeil. La légende nous dit que l’attrapeur de rêve était utilisé par les autochtones et qu’il était suspendu dans le quartier de sommeil de la demeure. Son usage est d’attraper tous les rêves, bon ou mauvais. Les mauvais sont pris dans la toile et tenus jusqu’à la première heure du matin, qui les brûle.Les bons rêves retrouvent leur chemin et reviennent par les plumes. Les animaux Pour les Autochtones une corne d’orignal représente la noblesse, une corne de chevreuil la chance. La patte de faucon porte leurs prières à Dieu. La plume de malard signifie la beauté ou la bonté intérieure. Les poils, les dents et les griffes de l’ours représentent l’énergie positive . La fourrure d’une queue de vison représente la protection des enfants et des adultes et le coyote la rapidité d’esprit.L’aigle représente le symbole universel pour tous les Autochtones. Les couleurs <dl><dt>Le rouge : le feu – les peaux rouges </dt><dt>Le blanc :l’air – nous </dt><dt>Le noir : la terre – les gens de race noire </dt><dt>Le jaune : le soleil – les asiatiques </dt></dl>Les éléments de la nature <dl><dt>Le feu : les battements du cœur </dt><dt>La terre : la mère </dt><dt>Le ciel : le père </dt><dt>L’eau : la grand–mère </dt><dt>L’aube rassemble les ancêtres. </dt><dt>L’esprit du soleil fait pousser les plantes. </dt><dt>La lune éclaire la nuit. </dt></dl> |
Dans la mythologie des Indiens Hopis et Zuñis du Nouveau-Mexique et de l'Arizona, au Sud Ouest des États-Unis, les kachinas sont des esprits : esprits du feu, de la pluie, du serpent, ou encore esprits farceurs, espiègles, bienfaisants ou malfaisants... Une sorte d'inventaire du monde visible et invisible. Six mois par an, à l'occasion de fêtes rituelles, ces esprits s'incarnent dans des danseurs masqués et costumés. Des poupées de bois peintes de vives couleurs, également nommées kachinas et représentant ces danseurs, sont offertes aux enfants, à l'issue des fêtes, pour qu'ils se familiarisent avec le monde des esprits.
Leur confection commence par la recherche d'une racine de peuplier américain (cottonwood). Les premières kachinas, les Püch tihu, étaient plates et d'un seul tenant : les bras faisaient partie intégrante du tronc et les jambes étaient inexistantes. Des transformations ont eu lieu à partir de 1870, notamment la séparation des membres inférieurs, l'apparition d'avant-bras. Année après année, les modifications se sont affinées pour aboutir aux poupées modernes, fidèles imitations des danseurs masqués, comme celles qui sont exposées dans les musées américains du Sud-Ouest des États-Unis (Heart Museum de Phoenix et Museum of Northern Arizona de Flagstaff).
La peinture des kachinas est d'importance car les coloris sont associés aux six points cardinaux : le nord est figuré par le jaune, l'ouest par le bleu-vert, le sud par le rouge, l'est par le blanc, le zénith par le noir, le nadir par le multicolore ou le gris. Un ton peut symboliser la provenance de l'esprit kachina, un autre révèle sa fonction, un troisième témoigne de son appartenance à tel ou tel groupe d'esprits. Quant aux accessoires, ils sont la touche finale du créateur. Les plumes en sont l'ultime ornement. Le commerce aurait pu, en la banalisant, transformer la poupée kachina en un gadget mais ce n'est pas le cas. Le tihu reste le lien qui unit les Indiens à la terre de leurs ancêtres et le danseur kachina conserve son rôle d'éducateur privilégié et de gardien de la culture des Indiens Hopi et Zuni.
Les Kachinas viennent pour vivre avec les hopis à la période du solstice d'hiver et demeurent jusqu'à juillet. Pendant cette période, on observe les danses suivantes :
Le dernier semestre se compose de cérémonies non-masqué :
Le Windigo est une créature maléfique du folklore amérindien d'Amérique du Nord.
Dans les profondeurs de la forêt, existent des contes qui feraient trembler le plus courageux des hommes, des contes de choses surnaturelles, inhumaines et atroces.
Parmi toutes ces histoires, une créature semble hanter à jamais les grandes et profondes forêts de son empreinte maléfique, le Windigo.
Le mot qui décrit la créature n'est pas un nom propre car il reste flou et correspond à plusieurs créatures, le Windigo est en réalité une sorte de référence. Le mot lui-même s'orthographie de différentes manières selon les périodes et au sein des différentes tribus indiennes :
La légende du Windigo est bien connue parmi les tribus parlant l'algonquin en Amérique. Aucun "monstre" ou "esprit mauvais" n'évoque une telle crainte superstitieuse chez les indiens.
La légende change dans les détails, mais son contour est resté fondamentalement toujours le même : les chasseurs ou les personnes perdus qui sont restés trop longtemps dans l'état de famine (particulièrement pendant l'hiver), se tournant vers le cannibalisme comme dernière ressource, deviendront des windigos ou seront habités par son esprit et devront inéluctablement manger d'autres personnes. Leurs caractères connaissent de profondes transformations et ceux-ci tendent vers un caractère anti-social et violent et se verront peu à peu contrôler par l'esprit et l'horrible appétit du windigo qui vit en eux.
On pense que la seule manière de tuer un windigo est de brûler le corps de son hôte dans de la cendre.
Comme on l'a dit précédemment, la légende change dans les détails selon la manière de se transformer ou d'être habité par un windigo. Cette transformation peut précéder la malédiction d'un chaman ou bien être la résultante d'une morsure de windigo.
La plupart des contes mentionnent que le windigo est en réalité une sorte d'ogre ou d'affreux géant qui grandit à chaque victime qu'il dévore. Cependant, ceux-ci ne sont pas immortels et peuvent être tués de différentes façons, dont la plus efficace semblerait être une balle en argent, ainsi que le relate de nombreux contes et légendes indiennes.
En général, le Windigo est associé particulièrement à l'hiver, lorsque la nourriture se fait rare et que les hommes sont poussés davantage au cannibalisme en cas de grande famine ou disette. La plupart des contes indiquent que le windigo fait son apparition lors de la montée des grands vents froids d'hiver, poussant des cris percants et autres terribles hurlements. Certains prétendent même que le windigo est fait de glace et de froid, ou au moins son cœur. Bien que la plupart des contes aient présenté le windigo comme étant cannibale, dangereux et violent, l'« hôte » peut encore essayer de vivre loin de la civilisation, profonde dans les bois, pour empêcher quiconque d'être sa prochaine victime. Quelques personnes Windigo-habitées se suicideraient même pour éviter de blesser quelqu'un.
Cependant le phénomène du windigo est devenu plus qu'un simple mythe, certains psychologues nomment « Psychose du windigo » le fait pour un patient de montrer des signes de tendances cannibalistiques et faisant preuve d'un comportement violent et anti-social.
Mais le Windigo devrait-il être classé comme cryptid ? Il semble ainsi. Selon tout ce que nous savons sur le sujet, il existerait trois catégories de Windigo ; nous avons vu deux jusqu'ici : un esprit mauvais qui hante la plupart du temps les bois subarctiques à la recherche d'un centre serveur (hôte) pour l'aider à satisfaire son envie physique de chair humaine, et une psychose dont des patients montrent des signes relatif au cannibalisme et ont un comportement antisocial. Le troisième type est un genre de créature hominidée, grande, légèrement comme Sasquatch. Il semble être nocturne, parce qu'on dit de lui qu'il cherche ses victimes pendant l'aube et les dévore dans l'obscurité. La chair pourrait être son principale régime, mais on dit qu'il mange le bois, les mousses de marais et parfois des champignons putréfiés. Le windigo est donc solidement ancré dans l'esprit des legendes indiennes et tient une place importante dans le folklore Américain. De nombreux lieux et lacs portent son nom, tel le Parc national du Windigo.
Pour conclure, que ce soit un démon surnaturel des bois, l'esprit du cannibalisme, un zombi subarctique, le fantôme de la faim, un désordre de personnalité, une créature vile et sauvage ou simplement la solitude qui hante les bois pour les chasseurs perdus, personne n'est le même après la rencontre du Windigo.L'oiseau-tonnerreThunderbird) est une créature fantastique en forme d'oiseau, commune aux religions de plusieurs populations Amérindiennes d'Amérique du Nord. C'est un concept populaire dans l'art amérindien de la côte nord-ouest de l'Amérique du nord, qui apparaît souvent sur les totems. Le nom de l'oiseau-tonnerre proviendrait du bruit (semblable au tonnerre) que feraient ses ailes en volant. (en anglais :
Les croyances relatives à l'oiseau-tonnerre sont différentes selons les tribus. Il peut s'agir soit d'une créature unique, soit d'une espèce comportant plusieurs individus distincts.
Autrefois, il y avait un faucon très puissant mais bon avec ceux qui l'approchaient. Les créatures du tonnerre décidèrent alors de lui donner donner le moyen de les appeler s'il en avait le besoin ou l'envie. Elles lui expliquèrent le rituel (tracer un cercle, apporter des offrandes, inviter des animaux, remercier le Grand Esprit) et le chant nécessaires. Le faucon fit un jour appel à elles en respectant le rituel et il devint encore plus puissant. Tellement qu'il fut de plus en plus orgueilleux. Tant qu'un jour il invita tous les animaux à le voir invoquer les créatures du tonnerre. Il ne respecta rien du rituel mis à part le chant. Les créatures virent quand même mais avant que le rituel ne s'achèvent, le Grand Esprit enleva le grand faucon et le punit. Au lieu de se servir des pouvoirs des créatures du tonnerre, il devint leur serviteur. Toujours à les suivre là où elles vont, il apparaît à certains comme une formation nuageuse, parfois comme une langue de feu et seulement à ceux qui ont une très bonne vue, il apparaît tel qu'il est, l'« oiseau-tonnerre ». Ce châtiment durera tant que le faucon n'aura pas appris le plaisir de rester à sa place dans l'univers.
Selon des croyances amérindiennes, les Thubderbirds auraient disparus peu avant l'arrivée des Européens en Amérique. Pourtant de nombreuses observations de Thunderbirds ont été signalées à travers l'Amérique du Nord. Selon les témoignages, ces oiseaux seraient relativement intelligents, solitaires et dotés d'une grande force. Les Thunderbirds auraient peut-être été observés grâce à des phénomènes environnementaux ou par des personnes inexpérimentées. Malgré cela, il reste des témoignages de pilotes d'avions qui disent avoir croisé la route de Thunderbirds, des photos et des vidéos encore inexpliqués.
Autrefois, il y a environ 6 à 8 millions d'années, des oiseaux géants appelés Teratorns (Argentavis magnificens)sillonaient le ciel. Des fossiles d'énormes oiseaux ayant une envergure de 6 mètres ont été découverts en Amérique du Nord. Une hypothèse veut que les Thunderbirds soient des rescapés de l'ère des dinosaures. Une autre hypothèse, plus plausible, associe les Thunderbirds aux condors des Andes, oiseaux qui ressembleraient aux Teratorns mais en plus petits.
Le Maymaygwashi était une créature aquatique, décrite comme une sorte de « siréneau », au corps enfantin et au visage velu habitant dans des crevasses le long des rives escarpées du lac. Appelé aussi Nebaunaubaewuk, on disait que cet être attirait les mortels dans les profondeurs où ils étaient transformés à leur tour en êtres mi-hommes mi-poissons. Sur les falaises qui bordent la rive nord du lac Supérieur, en plusieurs endroits on peut voir des peintures rupestres, représentations d’animaux, réels ou fantastiques, de canoës, d’hommes et d’astres, situées souvent dans des anfractuosités ou sous des abris rocheux naturels, accessibles uniquement par la voie des eaux, au moyen d’une embarcation. Certaines de ces œuvres ont plusieurs millénaires et sont sans doute contemporaines du début de l’exploitation des gisements de cuivre dans la même région. On y voit aussi des empreintes de mains, peintes à l’ocre rouge sur le roc. Pour les Ojibwas, ce sont les Maymaygwashis qui ont fait ces empreintes en élevant leurs mains hors des eaux.
Il existe un récit provenant d’un Euro-canadien qui prétend avoir vu une créature semblable au Maymaygwashi. Venant Saint-Germain, habitant de Repentigny (Québec), avait fait carrière dans le commerce des fourrures avec les autochtones de l’Ouest. Le 13 novembre 1812, à la Cour du Banc du Roi pour le district de Montréal il raconta sous serment, devant les juges P. L. Panet et J. Ogden, l’histoire suivante :
<dl><dd>Le 3 mai 1782, St-Germain prenait le chemin de l’ouest pour se rendre au fort Kaministikwia (aujourd’hui Thunder Bay) à l’extrémité occidentale du lac Supérieur, à bord d’un canoë avec un équipage de trois hommes et une femme âgée de la nation Ojibwa. Ce soir-là l’équipe s’arrêta à l’île Pâté (Pie Island), pour passer la nuit. Une fois le campement installé, Saint-Germain décida d’aller tendre des filets pour pêcher quelques poissons. </dd><dd>Au crépuscule, alors qu’il repartait vers le bivouac, il aperçut, à 150 ou 200 pieds une créature inconnue dans les eaux du lac. L’être avait un torse semblable à celui d'un enfant de huit ans. Le visage avait un teint sombre et des cheveux crépus, décrit par Saint-Germain comme ceux d’un « jeune Noir ». L’être se tenait à moitié sorti de l’eau, un des bras levé, l’autre appuyé sur la hanche, posture traditionnellement attribuée au Maymaygwashi. Le bas du corps, immergé, paraissait être celui d’un poisson. Saint-Germain appela ses compagnons qui purent voir la créature. St-Germain courut chercher son fusil mais quand il pointa l’arme chargée vers la créature, l’Amérindienne s’interposa, s’accrochant à ses vêtements et l’empêchant de viser. </dd><dd>L’être plongea lentement pour ne pas reparaître. La femme tança alors vertement Saint-Germain, pour avoir voulu tirer sur le « dieu des eaux et des lacs », le Manitou Niba Nabais. Elle prédit que la créature leur enverrait une tempête. Ce qui ne manqua pas de se produire. Vers onze heures du soir, une tempête commença, qui fut bientôt d’une telle intensité que les voyageurs durent tirer leur canot plus haut sur la rive et se réfugier sur les hauteurs de l’île. L’orage dura trois jours, les immobilisant sur l’île. Saint-Germain dit n’avoir vu qu’une coïncidence dans le déclenchement de la tempête. Le quatrième jour, ils purent reprendre leur route. </dd><dd>Selon Saint-Germain, un autre voyageur aurait prétendu qu’une créature semblable avait déjà été vue près de l’île Pâté, le lieu de résidence du Manitou Niba Nabais selon les Ojibwas. </dd></dl>Signalons que, chez les Ojibwas du nord du Minnesota, on craignait les Memegwicios, sortes de pygmées des terres désertiques, de la taille d’enfants de dix à onze ans avec des corps couverts de poils et nichant sur les hautes corniches rocheuses des Badlands. Les Memegwicios semblent être des cousins du Maymaygwashi dont le nom est étymologiquement proche.
LES DÉESSES ET LEURS SIGNIFICATIONS
AMPHITRITE Amphitrite, la souveraine de l'océan, est l'une des figures d'une antique triade de déesses grecques. Employé par Homère comme synonyme de la mer, son nom signifie "la troisième qui entoure". Déesse lunaire, Amphitrite conserva sa personnalité même auprès des Grecs d'une époque plus tardive, qui en firent l'épouse de Poséidon. Elle veille d'une façon toute spéciale sur l'ensemble des créatures marines et couvre la mer de moutons d'écume. À l'instar d'Amphitrite, qui détient le pouvoir de calmer les vents et les flots déchaînés, nous pouvons apprendre à apaiser nos tempêtes intérieures. |
THÉTIS Divinité marine de la Grèce, Thétis personnifie la fertilité. Déesse créatrice, puisque la mer est le berceau de toute vie, Thétis est généralement associée aux Néréides (nymphes de la mer), de jeunes et belles divinités mineures éprises de musique et de chant. Thétis éleva le dieu-artisan Héphaïstos et donna asile un jour à Dionysos. Elle se rendit célèbre par ses nombreuses méta-morphoses, se transformant en feu, en eau, en lion et en serpent pour échapper à Pélée qui voulait l'épouser. Thétis personnifie les eaux calmes, ce qui lui confère le pouvoir d'apaiser la mer. Déesse sachant apprécier les plaisirs de l'existence, Thétis correspond à ce centre de paix et de silence auquel il est toujours possible d'accéder, même au coeur de |
KALTES Déesse lunaire, Kaltes est vénérée par les populations yougriennes de la Sibérie occidentale. Maîtresse dans l'art de la métamorphose, elle apparaît ici sous l'aspect du lièvre, un animal qui lui est consacré. Cette apparence témoigne de sa nature lunaire, car le lièvre appartient à la lune : les peuples de différentes cultures la contemplent afin d'apercevoir la silhouette du lièvre qui y habite. Puisque le lièvre est souvent considéré comme un intermédiaire entre les déités lunaires et les êtres humains, la manifestation de Kaltes sous cet aspect particulier confirme qu'elle est une divinité et accessible. Reconnue comme une déesse de la fertilité et du rajeunissement, Kaltes est invoquée par les femmes en couches et vénérée tout spécialement en tant qu'instigatrice du cycle de la vie. Même si elle inspire certaines craintes parce qu'elle peut déterminer le sort des êtres humains, Kaltes est surtout vénérée pour sa sagesse bienveillante. Kaltes est une initiatrice compatissante aux mystères de la vie. |
TLAZOLTEOTL Déesse-Mère de la terre chez les Toltèques, Tlazolteotl personnifie le désir et l'amour charnels. Bien qu'elle soit dépeinte comme un personnage horrible et féroce, à l'image de la déesse indienne Kâli, elle est également vénérée en tant que principe créateur et évolutif. Parfois représentée sous les traits de quatre soeurs (les quatre âges de la femme) présentes aux carrefours importants de l'existence personnelle, Tlazolteotl est surtout connue comme la dévoreuse d'immondices. Une fois au cours de sa vie, l'être humain devait avouer ses pires fautes et ses actes les plus noirs à Tlazolteotl, sans rien lui cacher. Cette personne recevait en retour l'absolution; aussi graves fussent-elles, toute impureté, toute souillure obtenaient le pardon. Tlazolteotl correspond à ces régions profondes de notre être qui nous effraient par leur étrangeté et leur puissance. Toutefois, en refusant de nous laisser tromper par son terrible visage, nous découvrons une infinie miséricorde. Tlazolteotl est la preuve que ce qui peut nous terrasser et nous détruire possède aussi le pouvoir de guérir et de pardonner. |
HATHOR Grande Déesse nourricière et Mère de toutes les divinités égyptiennes, Hathor apparaît le plus souvent sous les traits d'une vache. Déesse cosmique, Hathor règne sur les sphères célestes : le soleil émerge de ses entrailles et la lune de son sein. Elle est aussi la déesse de l'amour et de la joie, de la beauté et du plaisir des sens, de mê que la protectrice de toutes les femmes. Elle apparaît ici sous son autre aspect, celui de dame de la nuit et reine des enfers. Déesse à tête de lionne, Hathor cause la mort et remplit un rôle de destruction. Dans la livrée du léopard, Hathor personnifie la férocité et l'agilité de cet animal ; elle est maîtresse de la destinée et de la fatalité, prédatrice nocturne et sentinelle. Créatrice, pourvoyeuse, destruc-trice... Hathor incarne et embrasse toutes les facettes de l'existence. Elle nous rappelle que nous devons, nous aussi, prendre conscience et faire l'intégration de toutes les composantes de notre être. Certains aspects que nous pourrions tenir pour destructeurs concourent parfois à l'épanouissement de notre créativité et de notre compassion. |
THÉMIS L'une des plus anciennes déesses de la Grèce, Thémis fut également l'une des plus vénérées. Fille de Gaïa, divinité grecque de la terre, Thémis enfanta les trois Parques, qui distribuaient le bonheur et le malheur aux mortels et aux dieux selon leur bon vouloir. Représentée ici comme la dispensatrice des rêves, Thémis fut jadis interrogée à Delphes par ceux qui venaient consulter l'oracle. Incarnation même de la prophétie, elle rendait des oracles inspirés par son sens de la mesure et ses liens étroits avec la nature. Plus tard, les mythes grecs déplacèrent Thémis vers le mont Olymphe, où elle personnifia le droit dérivant de la loi et de la coutume, rappelant ainsi que l'organisation sociale est assujettie à la loi naturelle. Déesse en prise sur la réalité terrestre, Thémis évolue avec aisance dans l'univers mouvant et prophétique du rêve. Par sa sagesse, sa connaissance des profondeurs terrestres autant que des sphères célestes, Thémis assume la fonction de guide à l'intérieur de l'âme. |
FLORE Flore, "celle qui fleurit", est la divinité romaine des fleurs, des jardins et du printemps. Elle incarne la nature dans son ensemble et son nom vient à désigner la vie végétale. Flore est avant tout déesse de la floraison, y compris la floraison de la jeunesse. Pendant les derniers jours d'avril et les premiers jours de mai, on célébrait en son honneur les Floralies, des fêtes où tous les excès étaient permis; ces réjouissances furent probablement à l'origine de la danse du mât enrubanné et de la cueillette de bouquets de fleurs, des traditions symbolisant le retour du printemps et le réveil de la nature. Flore confère du charme à la jeunesse; c'est elle qui donne au vinson arôme, au miel sa douceur et à la fleur son parfum. Flore nous apprend à respecter ce qui croît, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de nous. Elle rappelle que nous devons être attentifs au plaisir, à la beauté du printemps et à la vie nouvelle partout où nous les rencontrons. |
MARIE Il existe une parenté entre Marie et les déesses lunaires du Moyen-Orien qui sont, tout comme elle, des divinités créatrices. Associée à la fois aux cieux et à la mer, ou à toutes les eaux, Marie est vénérée par les catholiques en tant que phare de l'Église et Stella Maris (Étoile de la Mer). Elle découvre l'étendue de sa puissance créatrice au moment de l'Annonciation, symbolisée par Gabriel, l'ange de la vérité à la nature de feu. C'est à cet instant que Marie accepte l'impératif de la création, l'exigence de faire jaillir la vie du centre même de son être. Marie est la déesse matrice, source de toute vie et de régénération. Elle est la mère de miséricorde et d'infinie compassion, vers laquelle nous nous tournons dans les moments difficiles. Elle rappelle qu'exercer la compassion à l'égard de soi-même nourrit la créativité et nous invite à nous montrer patients avec nous-mêmes. |
ARIANRHOD Divinité trinitaire et matriarcale du pays de Galles, Arianrhod personnifie l'aspect vierge-mère de la Déesse. Célèbre pour sa beauté, Arianrhod pourrait être assimilée à la déesse lunaire crétoise Ariane. À l'instar de toutes les déesses lunaires, elle prend un intérêt affectueux à toute forme de vie, en particulier à la verdue, la végétation terrestre. L'un des dérivés de son nom signifie "la mère féconde qui fait tourner la roue du ciel" alors que l'autre veut dire "roue d'argent". Son nom évoque son rôle de gardienne des cieux et des cycles et variations du temps. Arianrhod habite un château dans la constellation de la Couronne boréale, où elle veille sur les âmes des êtres qui s'entassent dans un purgatoire en attendant de renaître. Arianrhod, gardienne du temps, dispensatrice et protectrice de la vie, nous fait découvrir le caractère universel et cyclique de notre existence, sa présence nous nourrit pendant les périodes où de difficiles métamorphoses s'opérent dans notre âme. |
LILITH Lilith, déesse de l'abondance, de la fertilité et de la fécondité, vénérée au Moyen-Orient, fit don de l'agriculture à l'humanité. Première femme créée directement de la terre et première compagne d'Adam, elle refusa de se subordonner à lui de quelque manière que ce soit. Elle est associée au hibou, emblème des ténébres et de la sagesse cachée, car elle se révèle également une divinité féminine de la mort et de la transformation. Parfois représentée comme une figure démoniaque, car plusieurs se sentent menacés par son savoir occulte et son énergie sexuelle, Lilith a la réputation d'apparaître dans les rêves sous une forme terrifiante. Elle correspond à la fleur du lotus, dont le symbolisme particulier nous en apprend beaucoup à son sujet. Fleur exquise émergée de la vase, le lotus représente l'épanouissement spirituel et la plénitude de la sagesse. À l'exemple du lotus, Lilith nous défie de regarder en face le côté sombre qui se trouve en nous et de l'incorporer au tout que nous formons, afin que puisse s'exprimer la beauté unique de notre être. |
SÉLÉNÉ Reine des cieux étoilés et déesse de la lune dans la Grèce archaïque, Séléné conduit l'astre de la nuit à travers le ciel dans un chariot tiré par des chevaux ou des boeufs ailés. Elle correspond à la lune dans sa totalité ; lune croissante devenant pleine, lune décroissante disparaissant dans les ténèbres. Séléné descent des cieux pour rejoindre Endymion, un mortel dont elle s'est érpise. Celui-ci tombe alors dans un profond sommeil dont il ne s'éveillera plus. Nuit après nuit, Séléné continue de lui rendre visite. Plus tard, les mythes grecs associèrent Séléné à la pleine lune, tandis qu'Arrémis correspond à la lune croissante et Hécate, à la lune en déclin ; d'où l'identification de Séléné à Phébé, dont le nom signifie "brillante, lumineuse". Dans l'imagerie traditionnelle, elle est représentée avec un croissant de lune en guise de diadème, Séléné représente la plénitude de la vie ; toutes les phases de la lumière et de l'ombre se fondent sur son front d'argent. |
FEMME ARAIGNÉE La Femme araignée est une déesse très importante pour de nombreuses tribus indiennes du Sud-Ouest américain. Bien qu'elle possède un aspect destructeur, elle est presque toujours dépeinte comme une déité bienveillante. Dans la tradition keresan, la Femme araignée créa les êtres et les choses par le rêve, la pensée ou la parole ; elle enseigna aux humains à planter des semences. Chez les Cherokee, c'est une Grand-mère araignée qui apporta le soleil et le feu aux êtres humains ; elle les initia à la poterie et au tissage ainsi qu'à la pratique de la bénédiction cérémonielle. La Femme araignée donna le feu aux tribus Pueblo, Tewa et Kiwa. Dans le sous-continent indien, c'est également une Femme araignée nommée Biliku qui donna aux hommes le feu et la lumière. Les Hopis associent la Femme araignée à la chasse et à l'agriculture. Elle détient le pouvoir de donner et 'enlever la vie. Elle est pour eux la créatrice, celle qui façonna la lune et soutint l'émergence du genre humain. Cette déesse nous rappelle que le bien peut fleurir partout. Bien qu'on la traite parfois comme quantité négligeable, l'humble araignée possède le pouvoir de créer et d'enseigner. |
ISIS-OSIRIS L'une des premières déesses de l'Égypte ancienne, Isis est la mère et la dispensatrice de toute vie. Divinité féminine lunaire, Isis enfante le soleil, crée et soutient toute vie, apporte le salut à tous les peuples. Elle est également la déesse de la sagesse et de la médecine. Elle enseigna l'agriculture aux mortels. Osiris était le frère et l'époux d'Isis. Quand Osiris fut assassiné par son frère Seth, Isis se mit à sa recherche et finit par le retrouver, elle lui redonna la vie et conçut leur fils, Horus. Lorsque Seth s'empara de nouveau d'Osiris et découpa son corps en quatorze morceaux, Isis récupéra chacun des membres dispersés, à l'exception du phallus qui demeura introuvable, pour leur donner une sépulture. Isis personnifie la Déesse universelle, symbole de la plénitude de la féminité. Si elle peut riompher de la mort, elle n'est pas à l'abri de la douleur : alors qu'elle pleurait la mort d'Osiris, une de ses larmes tomba dans le Nil et provoqua un débordement du grand fleuve. Isis met en évidence les abîmes du sentiment dont les déesses elles-mêmes doivent faire l'expérience. |
APHRODITE "Scintillante d'or", telle est la description qui est souvent donnée d'Aphrodite : en sa présence le monde entier est nimbé d'une douce lumière dorée. "Née de l'écume", Aphrodite est associée à la mer vivifiante et créatrice ; elle évoque une impression de fraîcheur, de renouveau et d'espoir. Issue des déesses à tête d'oiseaux aquatiques vénérées en Europe au temps de la préhistoire, Aphrodite est souvent accompagnée d'oiseaux. Divinité de l'amour tant physique que spirituel, Aphrodite nous unit les uns aux autres. Elle représente la féminité dans toute sa perfection et règne sur les sentiments et les rapports humains. Aphrodite exige la maturité de ceux qui veulent vivre une relation authentique, et nous accorde sa bénédiction lorsque notre coeur s'ouvre à la plénitude de l'amour. |
HINA Hina est considérée par certains comme la plus importante déesse polynésienne. Certaines légendes la représentent comme la créatrice des déités, de l'univers et des êtres humains. Il est question dans l'un de ces récits de l'amour qu'elle porte à une anguille. Lorsque celle-ci est tuée, Hina enterre la tête de l'animal et voit surgir de la tombe quelques jours plus tard le tout premier cocotier. Mieux connue comme la dame qui vit dans la lune, Hina utilise l'écorce de mûrier pour fabriquer une riche étoffe de tapa, qui nous apparaît sous la forme d'un voile nuageux autour de la lune. Hina symbolise cette partie de nous-mêmes qui déploie des trésors de créativité pour nous redonner courage, même lorsque nous avons le sentiment que la mort et la déchéance nous entourent. |
EVE
PERSÉPHONE La version grecque du mythe de Perséphone reflète l'usurpation des mystères féminins par une mythologie patriarcale, bien que cette jeune fille, qui fut enlevée par Hadès, le roi des Enfers, soit avant tout connue en tant que fille de Déméter. Dans cette version, Perséphone personnifie la koré, l'aspect de la jeune fille chez la déesse. Son mythe illustre les cycles de la nature, car lorsque Perséphone séjourne dans le royaume souterrain, la nature est en sommeil, alors que son retour sur la terre s'accompagne du début du printemps. Perséphone est la déesse de l'âme, car c'est dans l'obscurité du monde souterrain (correspondant à l'inconscient) que celle-ci se forme. Dans les mystères orphiques, Perséphone est décrite comme l'initiatrice, la dispensatrice de sagesse, puisqu'elle est la déesse des mystères impénétrables et troublants, une divinité au pouvoir étrange et terrifiant. Perséphone symbolise la souveraineté sur les aspects les plus effroyables de notre |
WALKYRIE Divinité féminine des premiers âges, la déesse-oiseau crée et donne la vie tout comme elle apporte la mort et la régénération. La Walkyrie, une déesse du nord de l'Europe, incarne l'aspect destructeur de cette divinité. Lorsqu'elle se transforme en oiseau, la Walkyrie revêt l'apparence du corbeau, un animal associé depuis toujours à la magie et à la mort. Le nom Walkyrie signifie "celle qui choisit celui qui doit périr". En quittanr ce monde, le mourant a pour dernière vision le visage et la silhouette d'une Walkyrie. Les Walkyries jouent un rôle de psychopompe ; elles conduisent l'âme dans l'au-delà. Pour les Anciens, la mort s'inscrivait dans un processus cyclique menant de nouveau à la naissance ; le noir, symbole de la terre fertile et de l'abondance, était considéré comme une couleur bénéfique. La Walkyrie correspond à cette partie de nous-mêmes qui ne craint pas les lieux sombres ; elle peut nous y mener et nous faire passer de l'ombre à la lumière. Elle nous rappelle que les semences germent dans les ténèbres et que cette obscurité profonde est parfois nécessaire à notre propre connaissance. |
HÉRA Avant d'être présentée comme l'épouse de Zeus dans les mythes grecs, Héra apparaît au temps de la Grèce archaïque en déesse-reine, souveraine de plein droit issue d'une lignée matrilinéaire. Déesse toute- puissante aux multiples fonctions, présidant à tous les aspects de l'existence, Héra personnifie la femme complète. Les Grecs la vénèrent en tant que déesse du mariage et protectrice des femmes, car Héra veille tout spécialement sur chacune d'elles dans les moments difficiles. Son champ d'action s'étend à tout ce qui touche la progéniture, l'argent et la vie sociale. Héra est souvent représentée en compagnie d'un paon, figure emblématique de la beauté, du luxe et de l'immporalité. Le plumage ocellé de l'oiseau évoque le firmament étoilé; il sait en outre prédire le temps qu'il fera, un trait qui rappelle le rôle de maîtresse des saisons autrefois tenu par la déesse. Héra allie le sens pratique aux vertus nourricières; elle se révèle une divinité influente, dans sa pleine maturité, une figure éloquente de la suprématie de la reine intérieure. |
ÉPONA Déesse provenant de la Gaule, Epona fut principalement vénérée en tant que protectrice des chevaux et gardienne de la fécondité des juments et du bine-être des poulains. Seule déesse du panthéon celtique adoptée par les Romains, Epona est une divinité lunaire souvent représentée avec une corne d'abondance, emblème d'affluence et de profusion. Son symbolisme s'apparente à celui du cheval ; source de fécondité et d'inspiration, mais également manifestation de la mort, Epona exerce la fonction depsychopompe, de guide de l'âme en son dernier voyage. Jusqu'au douzième siècle, les rois irlandais revendiquant le trône devaient entre autres se soumettre à un rituel au cours duquel ils étaient enfantés symboliquement par Epona, représentée alors par une jument blanche. À une époque antérieure, l'accession à la royauté prescrivait que le roi soit uni à la déesse par un rituel de mariage. Chez elle dans le monde des vivants comme dans celui des morts, Epona est un puissant symbole d'indépendance, de plénitude, de connaissance intuitive, d'instinct et de vitalité. |
DÉMÉTER Grand divinité maternelle de la Grèce antique, Déméter préside à la vie et à la mort. Les Grecs insistèrent sur son rôle de déesse de l'agriculture, la désignant comme la source de toute fertilité et de toute abondance, la dispensatrice des dons de la terre. Déméter et sa fille Perséphone, que les Grecs nommaient "les deux déesses", représentent le cycle ininterrompu de la vie et de la mort, les deux phases de l'activité végétale terrestre. On se souvient de Déméter pour l'amour profond qu'elle portait à sa fille - lorsque Perséphone fut enlevée par Hadès, la douleur de Déméter fut si dévastatrice que toute la terre devint stérile. Déméter est représentée ici sous les traits d'une femme qui va enfanter, qui va donner la vie. La bénédiction de Déméter apporte la fécondité, les chances de succès, la plénitude de la vie et fait jaillir l'espoir et la joie. |
ISHTAR Ishtar est la déesse créatrice pluri-dimensionnelle des Babyloniens. Elle est source de vie et incarnation de la puissance de la nature. Déesse du temps, de l'amour comme de la guerre, législatrice et juge, Ishtar apporte l'abondance. Son nom, qui signifie "celle qui donne la lumière", est dérivé de son rôle de reine du ciel. Elle personnifie la planète Vénus, à la fois étoile du matin et du soir ; le cercle zodiacal lui tient lieu de ceinture. Ishtar descent aux enfers pour faire revenir à la vie Tammouz, dieu de la végétation, et restaure ainsi la fertilité de la terre. Lors de sa descente, Ishtar se découvre d'un voile à chaque porte qu'elle doit franchir. Quand elle séjourne dans le monde souterrain, la terre se met à dépérir et aucune vie ne peut germer. Ishtar apparaît comme un symbole puissant, aux multiples aspects, de la détermination qui permet de s'aventurer sans crainte dans le abysses du monde souterrain. Elle correspond à la féminité créatrice, agissante et courageuse. |
RHIANNON Déesse-Mère vénérée par les Gallois, Rhiannon incarne la vie, la mort et la renaissance car, dans son royaume, la mort s'accompagne toujours d'une régénération. Son nom est dérivé de Rigantona, qui signifie "grande reine". Experte de la métamorphose, Rhiannon peut revêtir à volonté les formes les plus diverses; elle prend souvent l'aspect d'une jument blanche. Déesse-muse, elle est accompagnée de trois oiseaux chanteurs ayant le pouvoir de ressusciter les morts ou d'endormir les vivants à jamais. Le roi devait son pouvoir à la reine Rhiannon et tout candidat au trône la rencontrait sous les traits d'un cerf, majestueux symbole du rajeunissement, de la beauté, de la force et de l'énergie masculine instinctive. Dans certaines variantes du mythe, elle est identifiée à Nimue ou à Viviane, la Dame du lac. Déesse de la nuit d'une merveilleuse beauté, Rhiannon rappelle que la mort et la renaissance s'équilibrent. Elle nous demande de vénérer notre nature animale et instinctive, source d'ordre, de créativité et d'abondance dans notre vie. |
ATHÉNA Dépeinte par les Grecs comme la déesse-vierge de la guerre et de la sagesse, Athéna, symbole de courage et d'amitié, exhorte souvent les guerriers à la clémence. Elle est particulièrement vénérée comme déesse de l'agriculture; elle créa l'olivier et inventa la flûte, le bateau, l'orfèverie et la cordonnerie. On lui doit le joug, qui sert à l'attelage des boeufs, et la bride, à celui du cheval. Athéna est la protectrice de tous les arts nobles et utilitaires. D'après un mythe grec, c'est Athéna qui aurait insufflé une âme aux hommes que Prométhée avait façonnés; elle l'aurait en outre aidé à voler le feu céleste. Athéna atteste de façon éclatante qu'il n'y a pas de limites à ce qu'une femme peut accomplir en usant de sa créativité et de son intelligence. |
ARTHÉMIS Artémis, antique maîtresse des animaux. fut probablement vénérée dès l'âge paléolithique. Elle règne sur la nature sauvage et prend grand soin de tout ce qui est libre et indompté. Artémis préside à la chasse et est reconnue comme la protectrice des chasseurs. Foncièrement individualiste et indpendante, Artémis fuit le commerce des hommes. Malgré sa nature parfois redoutable, la déesse est implorée pour obtenir guérison et consolation. Protectrice des naissances, elle soulage les douleurs de l'enfantement. Elle préside également à l'initiation des jeunes filles. Symbole rayonnant de l'autonomie féminine, Artémis nous rappelle la valeur de la solitude de même que l'importance de la préservation des espaces sauvages encore intouchés. Artémis nous fait connaître ces endroits dangereux qui suscitent la guérison malgré leur caractère menaçant. |
MÉDUSE Lorsque Méduse fut mise à mort, le cheval ailé Pégase naquit de son sang. Les Grecs la décrivent comme une terrifiante gorgone, une femme monstrueuse à la chevelure hérissée de serpents ; quiconque levait les yeux sur son visage était pétrifié. Néanmoins, son nom, tout comme les mots "mesure" et "médecine" procèdent d'un mot souche grec signifiant "protéger, régner sur". Méduse correspond à l'aspect funèbre de la Triple Déesse lunaire. Rencontrer Méduse, déesse associée au sang, c'est toucher le mystère du sang lunaire ou menstruel, sacré et terrible, identifié dans plusieurs mythologies comme la source de vie. Méduse personnifie l'énergie du serpent, sa force terrifiante, impersonnelle, électrisante. Pour une raison ou une autre, Méduse, qui incarne la croissance et la régénérescence, qui meurt afin que la mort puisse engendrer la vie, en vient à symboliser la peur, car regarder la divinité en face signifie confronter une réalité terrifiante. Pégase incarne l'instinct, la sagesse, l'imagination, la force vitale et la lumière de l'intuition. |
INANNA Antique Déesse-Mère des Sumériens, protectrice de la végétation et reine du ciel, Inanna participe à la fois de la terre et du ciel. Puissante, autonome et passionnée, elle est un déesse de fertilité aux multiples visages, source de tous les puits, ruisseaux et fleuves de la terre. Tous les ans, Inanna descend aux enfers afin de ressusciter son époux Doumouzi. À chacune des sept portes du royaume souterrain, Inanna abandonne une partie de ses ornements et arrive totalement dénudée devant sa soeur Ereshkigal, la reine des enfers. Ereshkigal tue sa soeur et la suspend à un crochet jusqu'au moment où Inanna elle-même est ressuscitée et retourne à son existence. Inanna représente les multiples aspects de la condition féminine; elle agit comme guide à travers les ténèbres de la mort et de la désintégration spirituelle et psychologique. |
DAME DU LAC Comme c'est le cas dans plusieurs traditions où la royauté est accordée par une déesse, la Dame du lac, une mystérieuse divinité celtique, investit Arthur de la puissance royale et du droit de régner en lui faisant don de l'épée Excalibur. Avant de mourir, le roi Arthur lui rendit l'épée, qui repose désormais près de la fée, dans les profondeurs du lac. Source de toute vie, les eaux correspondent depuis longtemps au domaine de la déesse. Le lac évoquant à la fois la puissance créatrice et la demeure des morts, les deux principales fonctions de la déesse consistent à donner la vie, et apporter le renouveau ou la mort. L'eau est le symbole de la conscience ainsi que de la révélation. Source d'une créativité inépuisable, la Dame du lac éclaire le chemin des royaumes mystérieux de l'émotions et du renouveau. Elle octroie l'énergie dont nous avons besoin pour régner sur notre propre vie. |
GAÏA Gaïa préexista à toute chose, même au temps. Gaïa l'éternelle, déesse maternelle de la terre préhistorique, incarne la fertilité mystérieuse, humide et active. Elle est l'énergie vitale elle-même; elle insuffle sa vie en surabondance à tout être animé ou inanimé. Elle est la terre et tous les pouvoirs de la terre. La déesse Gaïa n'est pas toujours consolatrice; indifférente aux conséquences, elle incarne la vie et la fécondité et il convient de s'approcher de sa puissance et de son énergie avec de grandes précautions. Tous les corps retournent à Gaïa, dans la terre noire et fertile, pour être dévorés par elle et en recevoir à nouveau la vie. En tant que déesse de l'âme, Gaïa nous rappelle que cette dernière croît dans l'obscurité et qu'elle doit finalement s'enraciner dans le corps, dans la terre. Elle souligne que nous devons être en prise directe avec la réalité naturelle et intégrer tous les aspects de notre être, qu'ils soient agréables ou désagréables, lumineux ou sombres. |
DIANE Diane est l'antique Dame des fauves, celle que les Romains nommaient Lucina, déesse de la Lumière. Elle protège tout ce qui est jeune et vulnérable, être humain ou animal. Déesse solitaire, Diane évolue dans les espaces sauvages et silencieux de la nature. Elle incarne l'identité primitive et mystique du chasseur et de la proie. Déesse lunaire, Diane correspond au croissant de la lune. Elle incarne la vierge indomptée, autonome, une déesse libre qui vit comme elle l'entend. Divinité tutélaire des femmes, elle est en rapport avec toutes les étapes de la vie féminine, de l'enfance à la puberté, en passant par l'accouchement, l'allaitement, la ménopause et la mort. Diane reflète cette partie de notre être qui est à l'aise avec l'état sauvage ainsi qu'avec notre nature primitive et instinctive. |
WALKYRIE Divinité féminine des premiers âges, la déesse-oiseau crée et donne la vie tout comme elle apporte la mort et la régénération. La Walkyrie, une déesse du nord de l'Europe, incarne l'aspect destructeur de cette divinité. Lorsqu'elle se transforme en oiseau, la Walkyrie revêt l'apparence du corbeau, un animal associé depuis toujours à la magie et à la mort. Le nom Walkyrie signifie "celle qui choisit celui qui doit périr". En quittanr ce monde, le mourant a pour dernière vision le visage et la silhouette d'une Walkyrie. Les Walkyries jouent un rôle de psychopompe ; elles conduisent l'âme dans l'au-delà. Pour les Anciens, la mort s'inscrivait dans un processus cyclique menant de nouveau à la naissance ; le noir, symbole de la terre fertile et de l'abondance, était considéré comme une couleur bénéfique. La Walkyrie correspond à cette partie de nous-mêmes qui ne craint pas les lieux sombres ; elle peut nous y mener et nous faire passer de l'ombre à la lumière. Elle nous rappelle que les semences germent dans les ténèbres et que cette obscurité profonde est parfois nécessaire à notre propre connaissance. |
ÉTAINE Etaine, dont le nom signifie littéralement "celle qui resplendit", était une déesse lunaire celtique, la seconde épouse de Mider, roi du monde souterrain. Fuamnach, la première épouse de Mider, devint jalouse d'Etaine et transforma cette dernière en mouche. Etaine tomba dans une coupe de vin et s'y noya. Après être revenue à l'existence, elle épousa le dieu de la fertilité, Eochaid. Mider vint défier victorieusement Eochaid aux échecs, en conséquence, Etaine eut à passer la moitié de l'année sur terre et l'autre, dans le monde souterrain. Etaine symbolise tout particulièrement la fertilité, la force et la vitalité de tout ce qui croît dans l'univers. Ayant apprivoisé la vie et la mort, Etaine enseigne que nous pouvons resplendir nous aussi, où que nous soyons, sur la terre ou dans les profondeurs du monde souterrain. |
KALTES Déesse lunaire, Kaltes est vénérée par les populations yougriennes de la Sibérie occidentale. Maîtresse dans l'art de la métamorphose, elle apparaît ici sous l'aspect du lièvre, un animal qui lui est consacré. Cette apparence témoigne de sa nature lunaire, car le lièvre appartient à la lune : les peuples de différentes cultures la contemplent afin d'apercevoir la silhouette du lièvre qui y habite. Puisque le lièvre est souvent considéré comme un intermédiaire entre les déités lunaires et les êtres humains, la manifestation de Kaltes sous cet aspect particulier confirme qu'elle est une divinité et accessible. Reconnue comme une déesse de la fertilité et du rajeunissement, Kaltes est invoquée par les femmes en couches et vénérée tout spécialement en tant qu'instigatrice du cycle de la vie. Même si elle inspire certaines craintes parce qu'elle peut déterminer le sort des êtres humains, Kaltes est surtout vénérée pour sa sagesse bienveillante. Kaltes est une initiatrice compatissante aux mystères de la vie. |
PERLE BLANCHE Certains prétendent que Perle blanche, également connue sous le nom de Femme de turquoise et Femme coquillage, est une forme juvénile de la Femme mutante. La couleur blanche correspond à l'aube et à la direction est. Créatrice et pourvoyeuse de toute vie, Perle blanche appela à l'existence les Navajo et leur donna un foyer. En guise de présent, elle leur remit des coquillages qui se transformèrent en épis de maïs et autres plantes comestibles. Elle leur fit don des animaux. Elle leur offrit la pluie et la beauté des fleurs. Avec le soleil, elle donna la vie à Tueur d'ennemis et Enfant de l'Eau, qui furent tous deux chargés de défendre leur nation contre ses adversaires. "Toutes choses autour de moi se régénèrent dans la beauté", raconte un chant navajo. Cela est dû à Perle blanche. Et c'est grâce à ses enseignements que nous découvrons la subtile harmonie présidant à l'expérience de la vie sur cette terre magnifique. |
GRANDE PRÊTRESSE
La prêtresse est la représentante directe de la Déesse sur terre. Elle prend en charge toutes les activités qui assurent la fertilité et la continuité de la création. Jadis, les prêtresses avaient souvent la responsabilité de faire pleuvoir, puisque la rosée et la pluie étaient un don de la Déesse. Elles étaient aussi chargées d'entretenir le feu sacré, symbole de l'étincelle de vie créatrice.
La Grande Prêtresse ne fait qu'un avec la Déesse-Mère, figure universelle se révélant sous des traits aussi divers que ceux d'Isis en Égypte, de Kuan-Ying dans l'ensemble de l'Asie, d'Athéna en Grèce et de Rhiannon chez les Celtes. Cette déesse à la sagesse et au savoir illimités tire la vie de son être propre et fait don aux hommes des eaux fécondes. Au moment voulu, elle enlève la vie de sorte que l'étincelle divine en chaque personne puisse poursuivre librement son voyage. Figure évocatrice de la sagesse innée en chacun de nous, la Grande Prêtresse nous demande de nous relier à l'étincelle divine intérieure et de la manifester dans le monde.
FEMME MUTANTE La Femme mutante est peut-être la déité pour laquelle les peuples autochtones du sud-ouest des États-Unis ont le plus d'attachement. Figure totalement bienveillante, la Femme mutante apporte au peuple l'abondance et lui dispense les enseignements qui permettent de vivre en harmonie avec toute chose. Lors de la cérémonie de l'initiation chez les femmes navajo, l'initiée accueille en elle le pouvoir de la Femme mutante pour apprendre l'amour, l'hospitalité et la générosité, et découvrir qu'elle est elle-même une source d'harmonie et de nourriture. La Femme mutante porte ce nom parce qu'elle peut à sa guise prendre les traits d'un nourrisson, d'une fillette, d'une jeune femme, puis d'une aïnée et vice-versa. Déesse profondément nourricière et extrêmement vivante aujourd'hui encore, la Femme mutante enseigne les secrets de la nature et initie aux cycles de la naissance et de la mort. |
PSYCHE Le mythe de Psyché raconte l'histoire d'une femme emmenée à un mystérieux château pour y épouser un monstrueux serpent ailé. Psyché finit par s'éprendre de son époux, qui lui rend visite la nuit dans l'obscurité la plus totale. Prévenue de ne jamais tenter d'apercevoir son visage, Psyché passe outre à cette interdiction et découvre que son époux est en fait Éros, le dieu de l'amour. Celui-ci se réveille en sursaut et s'enfuit pour ne jamais revenir. Psyché erra dans de lointaines contrées à la recherche d'Éros. Elle se rendit enfin chez Aphrodite, la mère d'Éros, qui lui donna à accomplir quatre tâches en apparence impossibles à réaliser. La dernière requérait de Psyché qu'elle descende aux Enfers et en rapporte un flacon d'onguent de beauté. En relevant les défis associés à l'exécution de ces tâches et en intégrant ces expériences, Psyché, l'innocente jeune fille, accéda à la maturité divine. Psyché rappelle avec éclat que la croissance est un impératif et que la vie nous mène dans les ténébres autant que dans la lumière, tout comme le papillon sort de sa sombre chrysalide pour voler dans la clarté du jour. |
FORTUNE La déesse romaine Fortune correspond à une déesse italienne d'une époque antérieure qui présidait à l'abondance terrestre et contrôlait la destinée de tous les êtres humains. Dérivé de Vortumna, "celle qui fait tourner l'année", son nom vient à symboliser le caprice qui commande l'existence et la chance, les hauts et les bas du destin épousant les cycles de la roue de la vie. Sa fête était célébrée en octobre. Fortune nous aide à faire face aux vicissitudes de l'existence; les perspectives qu'elle nous ouvre peuvent nous apporter la sérénité tandis que nous poursuivons notre voyage. |
BASTET La déesse égyptienne Bastet apparaissait sous les traits de chat, un animal que les Égyptiens vénéraient. Le terme mau, équivalent de chat, dénotait également la lumière et avait une parenté avec le mot "mère" dans la langue égyptienne. Animal à la fois lunaire et solaire, le chat représente le pouvoir du soleil tel qu'il se reflète dans la nature. Puisque le chat est un animal terrestre, Bastet se révèle aussi une Déesse-Mère de la terre, dispensatrice de vie et d'abondance. En contact actif avec sa nature sauvage et instinctive, Bastet protège aussi les femmes lors de l'accouchement. Comme le chat, elle défent farouchement son indépendance et n'a d'utre maître qu'elle-même. Bastet est l'une des déesses les plus joviales; les fêtes somptueuses célébrées en son honneur dans la cité de Bubastis étaient renommées pour leurs danses joyeuses. Lorsqu'elle incarne les aspects plus bénéfiques du chat, Bastet personnifie la vie et la fécondité. Archétype de la mère protectrice de toute vie, Bastet nous invite à imiter l'attitude enjouée et détendue du chat et à trouver l'occasion de célébrer la vie. |
TRIPLE DÉESSE Symbole des trois aspects de la Grande Déesse, la Triple Déesse, trinité originelle, constitue la plus ancienne représentation de la divinité multiple. C'est une image universelle, un motif présent dans toutes les parties du monde. La déesse aux trois visages est étroitement associée aux phases de la lune ; de même que la lune change d'aspect, la Grande Déesse endosse tour à tour ses nombreux rôles. La jeune fille, la mère et la vieille femme : tels sont le plus souvent les trois aspects de la grande divinité féminine. La jeune fille, déesse forte et individualisée ; la mère, divinité nourricière, la source de toute nourriture ; et la vieille femme, déesse de la mort et de la transformation. Ce symbolisme couvre l'activité de la déesse dans toutes les phases de l'existence : de la naissance à la mort et de la mort à la renaissance. La Triple Déesse réaffirme le caractère sacré de notre être, quels que soient notre âge ou le rôle que nous tenons dans la vie. Elle nous rappelle que sous ses nombreux visages, la Déesse est Une, à jamais présente et sacrée. |
SPHINX La mythologie antique dépeint le Sphinx comme une divinité lunaire, moitié femme, moitié animal. Cette déesse de la naissance et de la mort demeure en contact direct et actif avec sa nature instinctuelle. La plupart des mythes la présentent sous son aspect de déité de la mort et mettent l'accent sur son rôle de psychopompe. Souvent présentée sous l'apparence d'une lionne, elle participe du symbolisme solaire et royal de cet animal. Son sôle d'oracle, son inclination pour les énigmes, laissent penser qu'elle est la gardienne de l'ultime mystère. Symbole de force, de sagesse et de pouvoir royal, la déesse Sphinx rappelle que toute création suppose une part de destruction et qu'il est parfois nécessaire de s'aventurer dans les ténèbres pour trouver la clé d'un mystère. Cette image nous suggère qu'il y a de la beauté même au coeur de ce qui sème l'effroi. Pégase incarne l'instinct, la sagesse, l'imagination, la force vitale et la lumière de l'intuition. |
FEMME ARAIGNÉE La Femme araignée est une déesse très importante pour de nombreuses tribus indiennes du Sud-Ouest américain. Bien qu'elle possède un aspect destructeur, elle est presque toujours dépeinte comme une déité bienveillante. Dans la tradition keresan, la Femme araignée créa les êtres et les choses par le rêve, la pensée ou la parole ; elle enseigna aux humains à planter des semences. Chez les Cherokee, c'est une Grand-mère araignée qui apporta le soleil et le feu aux êtres humains ; elle les initia à la poterie et au tissage ainsi qu'à la pratique de la bénédiction cérémonielle. La Femme araignée donna le feu aux tribus Pueblo, Tewa et Kiwa. Dans le sous-continent indien, c'est également une Femme araignée nommée Biliku qui donna aux hommes le feu et la lumière. Les Hopis associent la Femme araignée à la chasse et à l'agriculture. Elle détient le pouvoir de donner et 'enlever la vie. Elle est pour eux la créatrice, celle qui façonna la lune et soutint l'émergence du genre humain. Cette déesse nous rappelle que le bien peut fleurir partout. Bien qu'on la traite parfois comme quantité négligeable, l'humble araignée possède le pouvoir de créer et d'enseigner. |
ISIS-OSIRIS L'une des premières déesses de l'Égypte ancienne, Isis est la mère et la dispensatrice de toute vie. Divinité féminine lunaire, Isis enfante le soleil, crée et soutient toute vie, apporte le salut à tous les peuples. Elle est également la déesse de la sagesse et de la médecine. Elle enseigna l'agriculture aux mortels. Osiris était le frère et l'époux d'Isis. Quand Osiris fut assassiné par son frère Seth, Isis se mit à sa recherche et finit par le retrouver, elle lui redonna la vie et conçut leur fils, Horus. Lorsque Seth s'empara de nouveau d'Osiris et découpa son corps en quatorze morceaux, Isis récupéra chacun des membres dispersés, à l'exception du phallus qui demeura introuvable, pour leur donner une sépulture. Isis personnifie la Déesse universelle, symbole de la plénitude de la féminité. Si elle peut riompher de la mort, elle n'est pas à l'abri de la douleur : alors qu'elle pleurait la mort d'Osiris, une de ses larmes tomba dans le Nil et provoqua un débordement du grand fleuve. Isis met en évidence les abîmes du sentiment dont les déesses elles-mêmes doivent faire l'expérience. |
APHRODITE "Scintillante d'or", telle est la description qui est souvent donnée d'Aphrodite : en sa présence le monde entier est nimbé d'une douce lumière dorée. "Née de l'écume", Aphrodite est associée à la mer vivifiante et créatrice ; elle évoque une impression de fraîcheur, de renouveau et d'espoir. Issue des déesses à tête d'oiseaux aquatiques vénérées en Europe au temps de la préhistoire, Aphrodite est souvent accompagnée d'oiseaux. Divinité de l'amour tant physique que spirituel, Aphrodite nous unit les uns aux autres. Elle représente la féminité dans toute sa perfection et règne sur les sentiments et les rapports humains. Aphrodite exige la maturité de ceux qui veulent vivre une relation authentique, et nous accorde sa bénédiction lorsque notre coeur s'ouvre à la plénitude de l'amour. |
HINA Hina est considérée par certains comme la plus importante déesse polynésienne. Certaines légendes la représentent comme la créatrice des déités, de l'univers et des êtres humains. Il est question dans l'un de ces récits de l'amour qu'elle porte à une anguille. Lorsque celle-ci est tuée, Hina enterre la tête de l'animal et voit surgir de la tombe quelques jours plus tard le tout premier cocotier. Mieux connue comme la dame qui vit dans la lune, Hina utilise l'écorce de mûrier pour fabriquer une riche étoffe de tapa, qui nous apparaît sous la forme d'un voile nuageux autour de la lune. Hina symbolise cette partie de nous-mêmes qui déploie des trésors de créativité pour nous redonner courage, même lorsque nous avons le sentiment que la mort et la déchéance nous entourent. |
EVE
Légende de la licorne
La légende de la licorne est connue du monde entier! On dit que le célèbre Noé a oublié la licorne et qu'elle s'est noyée. Mais il y a des tas d'autres légendes. De plus, la licorne est un mythe grec des plus importants! Elle était la monture des dieux. La légende dit qu'il existait des troupeaux de licornes qui vivaient dans la forêt enchantée. Parfois, certaines étaient domestiquées par des princesses ou des fées. Cependant, ces dernières n'enfermaient jamais leur monture de peur qu'elle se laisse mourrir de tristesse. Notre image de la licorne est généralement celle-ci: La belle princesse chevauchant une jolie licorne blanche à la crinière longue et bouclée. Pourtant, les licornes peuvent aussi être noires.
N'ètes vous pas tannés de voir des dessins et des jimages de licornes??? À quoi ressemble une VRAIE licorne?
La Licorne est un animal fabuleux, légendaire, d'un blanc éclatant, ayant la tête et les jambes d'un cheval et une longue corne au milieu du front ; une sorte de gazelle à corne frontale unique. La licorne est décrite comme un animal sauvage et très robuste, ressemblant à une chèvre, que seule peut capturer une vierge pure. L’animal lui-même tend à grandir, à s’adoucir, à devenir régulièrement blanc, à ressembler à un cheval.
La licorne est cet animal, porteur de symbolismes et de fantasmes divers, qui a hanté l’imagination d’écrivains et de peintres depuis l’Antiquité tardive jusqu’à la Renaissance et même au-delà. En fait, ce sont les artistes qui ont assuré son succès. Symbole de la sainteté et de la chasteté, elle est présente dans un grand nombre de tapisseries du Moyen Âge et très fréquente dans les armoiries héraldiques.
Comme tous les équidés, la licorne est un symbole ambivalent. Elle associe cruauté et sauvagerie à la soumission la plus extrême. De fait, elle est tantôt la monture d'hommes et de femmes sauvages, tantôt la bête qui pose sa tête sur le giron de la pucelle et docilement se couche à ses pieds, acceptant sa mort (rituel de la chasse à la licorne). La forme la plus classique de la légende la montre inséparable d’une jeune fille ; son histoire est donc celle d’un couple, et l’aspect érotique peut être tenu pour central même là où le symbolisme religieux prédomine en apparence. Aussi est-il absurde de voir dans la licorne un symbole de pureté : elle en est l’emblème, en raison de son lien ambigu avec une jeune vierge.
jusqu'au 18ème siècle, la licorne sera considérée comme une espèce exotique "réelle", car familière, habitant l'Ethiopie, la Chine ou l'Inde. Depuis l'Antiquité, les érudits fournissent de la licorne occidentale des descriptions très précises, quoique fort discordantes.
L'historien grec Ctésias, au 5ème siècle avant J-C, lui donne l'allure d'un onagre, avec une robe blanche et une tête pourpre ; il la dote d'un corne unique, longue et droite au milieu du front, dont la couleur, blanche à la base, devient noire puis écarlate.
Pline, au 1er siècle, mentionne un "cheval unicorne". Au 16ème siècle, l'animal est toujours décrit avec un corps de cheval, mais une tête de cerf, des pattes de chevreuil, ou des pieds d'éléphant et une queue de sanglier.
Nul, en tout cas, ne doute de l'existence de cet animal, accréditée par la Bible. Les nombreuses cornes vendues par les apothicaires constituent autant de preuves : ces longs appendices, censés prévenir les pestes, les convulsions et l'épilepsie, finiront exhibés dans les cabinets de curiosités de l'Europe entière.
Peu à peu, les savants chercheront à les attribuer à des animaux réels : rhinocéros, oiseau garde-boeuf, oryx algazelle, narval (ou licorne de mer)...
La licorne médiévale est un symbole de puissance, qu'exprime essentiellement sa corne, mais aussi de faste et de pureté. D'après une vieille légende de l'Inde, la licorne est douée d'un pouvoir magique. Sa corne sépare les eaux polluées, détecte les poisons et ne peut être touchée impunément que par une vierge (voir page 3). Devenue au Moyen âge symbole de pureté, elle fut adoptée dans l'héraldique, et figure dans de nombreuses armes, celles les plus connues sont celles d'Angleterre. C'est un animal de bon augure. La licorne concourt à la justice royale, en frappant les coupables de sa corne. |
La licorne symbolise aussi, avec sa corne unique au milieu du front, comme une flèche spirituelle, un rayon solaire ou l'épée de Dieu, la révélation divine, la pénétration du divin dans la créature. Elle combat contre l'éclipse de soleil qu'elle dévore. |
Elle représente dans l'iconographie chrétienne la Vierge fécondée par l'Esprit Saint. Elle est le symbole de la fécondité spirituelle et aussi le symbole de la virginité physique. Elle était devenue au Moyen âge la représentation de l'incarnation du Verbe de Dieu dans le sein de la Vierge Marie. La licorne devient par extension la figuration du christ, en ce qu'il opère des miracles et se sacrifie pour les hommes. Dans les conceptions médiévales de l'amour courtois, la licorne est douée du mystérieux pouvoir de déceler l'impur, voire même la moindre altération dans l'éclat du diamant. |
Ces êtres renoncent à l'amour par fidélité à l'amour. Le renoncement s'oppose à la possession, la survivance de la jeune fille à la révélation de la femme. Le mythe de la licorne est celui qui fascine le plus les cœurs corrompus. Elle est le symbole de la pureté agissante, sublimant la vie charnelle. |
Le symbolisme de la purification des eaux par la licorne a été repris maintes fois en peinture ou en gravure. Ainsi, sur cette médaille de 1560, on peut lire: CAETERE AEQUE AC SIBI, pour les autres comme pour soi-même, reférence à la description des propriétés de la licorne dans le Physiologus. Commentaire |
Sa corne unique a pu été comparée à une verge frontale, la licorne transcende néanmoins la sexualité. Des alchimistes voyaient en elle une image de l'hermaphrodite. Si en alchimie, la licorne symbolise le mercure, la Dame de la célèbre tapisserie est assimilée au Sel philosophal. La corne aux vertus si prisée des princes, notamment comme contre-poison, a longtemps fait l'objet d'une contrefaçon habile. En effet, la corne de Narval, mamifère marin aujourd'hui bien connu, lui était substituée, et sa forme spiralée renforcait encore l'impression d'authenticité. Combien d'utilisateurs auront été cependant empoisonnés ? |
Jan Jonston, historiae Naturalis | On retrouve trace de la croyance aux licornes jusqu'au milieu du XVIIè siècle. Ainsi, Jan Van Kessel le vieux (1626-1679) peintre anversois connu pour ses représentations animalières et ses panneaux naturalistes sur les continents, figure deux licornes et un monocéros au milieu de fauves sur la toute première vue de ses panneaux consacrés à l'Amérique, (Buenos Aires). Cette oeuvre est datée vers 1666, le moyen-age était bien loin, alors comment a-t-il pu imaginer cette créature et la situer dans le nouveau monde ? Son inspiration a probablement été puisée dans l'Historiae Naturalis du néerlandais Jan Jonston (1603-1675). En effet, ces trois créatures sont très proches des dessins du tome consacré aux quadupèdes de Jonston édité vers 1650-1652. |
D'autres animaux représentés par Van Kessel sont également très similaires aux planches de Jonston, y compris par leurs positions comme dans le panneau appellé Les Animaux, daté vers 1660 et dans lequel la vue des trois créatures est déjà présente, à l'identique, sur la troisième ligne des quarantes vues. Sur sa dixième planche de son tome des quadrupèdes, Jan Jonston représente des unicornes avec en paysage de fond, une scene de la célébre chasse à la licorne, qui se présente à une vierge assise. La onzième planche montre un onagre (onager aldro - wald efel) ainsi que deux unicornes. Ces deux dernières créatures semblent avoir été exactement reprises dans la peinture de Van Kessel consacrée à l'asie, notamment le panneau latéral sur le Suakin, où elles se chargent mutuellement;L'onagre de Jonston est repris dans la vue de Buenos Aires. | <dl><dd> Jan Jonston, historiae Naturalis </dd></dl> |
Le fait que des créatures imaginaires comme les dragons, les hydres, les licornes ou les basilics soient présents dans une histoire naturelle, rédigée en latin, avait sans doute du impressionner le public et tous les contemporains de Jan Jonston. Les clients de Van Kessel, amateurs de cabinets de curiosité ou de décors à la mode, goutaient plus au caractère riche, détaillé et coloré de ses magnifiques miniatures qu'à la véracité de l'existence des spécimens représentés.
recherches documentaires, réal. François Becuwe 1997-2007
| Habituellement représentée passante, elle peut être aussi saillante, dans la position du lion rampant.
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En défense quand elle a la tête baisée, accroupie quand elle est assise, (les pattes de devant posées au sol) . Quand ses antérieurs sont dressés dans l'air, elle est dite acculée. La licorne couchée semble plus rare. Franeau de Gommegnies qui blasonnait de gueules à la licorne assise d'argent, la queue relevée sur le flanc. C'est l'écu d'Hyon en Belgique. |
Dans les brisures, selon que les modifications d'émail touchent certains points de son corps, ont dit accornée (la corne), animée (les yeux), onglée (sabots). |
La famille le Val ou du Val, descendante en Champagne des comtes de Dampierre, originaires d'Ecosse. Blasonnement: de gueule à la tête de licorne d'argent.
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Louis de Luxembourg (+ 1475), comte de Saint Pol et connétable de France en 1465 arborait comme insigne la licorne couchée, tête à senestre. La devise était "mon mieux". L'animal ornera les jetons des comtes de Saint Pol jusque 1540 environ. |
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Dans cet exemple la licorne est présente sur l'écu comme en ornement, au niveau du timbre, sur le cimier d'un casque. (Ex-libris d'origine allemande). |
| Une licorne en défense, la ville de Vambek en Tchéchoslovaquie. |
D'argent à la bande d'azur chargée de trois têtes de licornes coupées d'or. Armes des Faie d'Epesse |
Gerunz de Saint Gall portait d'or à une licorne de gueules. Faidutti nous signale que la licorne est l'emblème de la famille Borromée (Italie), la bête faisant fuir une vipère, animal emblématique de la famille rivale, les Visconti. Clark indique, lui, que cet emblème est celui de la famille Farnese et renvoie au tableau du Domenichino conservé au palais de cette famille. Un ordre de la Licorne d'or aurait été fondé en 998 par un seigneur brabançon, comte d'Ostrevent a l'occasion de son départ pour la terre sainte. Mais plus de traces depuis. Un lecteur nous informe que ce personnage aurait été fabriqué de toutes pièces. |
Dans une île bleu-nuit, flanquée de quatre essences d'arbres différentes (pin, chêne, oranger et houx), on distingue la silhouette élancée d'une jeune femme élégante... La tapisserie représentant la Dame à la Licorne fait partie d'une série de six, dont l'histoire est longue et mouvementée. |
En 1882, le musée de Cluny achète à la ville de Boussac, au centre de la France, un lot d'objets d'origine médiévale, dont ces tapisseries murales. Le conservateur du musée estima à l'époque qu'il s'agissait de tapisseries françaises sorties d'un atelier ambulant, qui travaillait dans les pays de Loire.
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En 1965 et 1966, des experts internationaux les examinèrent, et cette thèse fut rejetée. Depuis, on incline à penser qu'elles sont originaires de Bruxelles, comme en témoigne leur haut degré de perfection et la technique complexe qu'elles révèlent. En outre, les personnages et les animaux qui y figurent rappellent le style puissant d'un excellent peintre, probablement Hans Memling, l'un des grands peintres bruxellois du XVe siècle. La présence de cet animal dans les armes britanniques contribua à des erreurs d'interprétation de cette série de tapisseries. |
La Dame à la Licorne apparaît aujourd'hui, avec tout son mystère, dans une salle ronde de l'Hôtel de Cluny à Paris. Sur la tapisserie, la plus représentée, la licorne contemple son image dans le miroir que lui tend la dame, au centre de la composition. A droite, se trouve un lion qui tient entre ses pattes antérieures une hampe, dont la bannière porte un blason " de gueules à la bande d'azur chargée de trois croissants d'argent". |
A ce propos, de nombreux experts se sont interrogés sur la signification de cet étendard. Certains ont suggéré que ces tapisseries aient pu être commandées par le prince Djem, fils infortuné de Mahomet II, le conquérant de Constantinople. L'idéal de ce prince, longtemps captif dans la Creuse consistait à réunir la Croix et le Croissant. |
Finalement Edmond du Sommerard, nommé conservateur du musée de Cluny en 1842, trouva la solution de cette énigme. Il s'agissait des armes des Le Viste, importante famille de juristes établie à Lyon, et dont plusieurs membres occupèrent des places en vue à la cour de Bourgogne. Le blason de cette famille à côté d'un lion, emblème de la noblesse, ne doit pas nous étonner : en effet, une demoiselle Le Viste épousa un gentilhomme dont la noblesse était d'épée. Ces emblèmes représentent l'union des deux familles. Ces tapisseries turent introduites plus tard par une descendante de cette union au château de Boussac, dont elle avait épousé le seigneur. Au cours d'un voyage dans la Creuse, George Sand découvrit ces tapisseries. Cette anecdote n'est qu'un épisode de plus dans l'histoire de la Dame à la Licorne. On admet maintenant que ces tapisseries représentent les Cinq Sens, facilement discernables malgré leur symbolique discrète. La vue est symbolisée par l'attitude de la licorne contemplant son image dans le miroir que lui tend la dame. Pour l'ouïe, la jeune femme tient un petit orgue. Le goût est évoqué par le geste de la suivante qui tend une coupe à sa maîtresse; de plus, le singe s'apprête à goûter un fruit, et le lion montre des signes de gourmandise. Dans la quatrième, l'odorat, la dame tresse une guirlande, et le symbole est accentué par la mimique du singe respirant une fleur. Au cinquième tableau, le toucher, la dame effleure d'une main la corne de l'animal au pouvoir magique et, de l'autre, elle tient fermement la hampe de l'étendard. |
Quant à la sixième tapisserie,connue sous le vocable "à mon seul désir", elle pourrait être une sorte de conclusion philosophique : la dame ne choisirait pas un bijou dans le coffret que lui présente sa suivante, mais, au contraire, y déposerait, en signe de renoncement, le collier qu'elle porte dans les cinq autres tapisseries. Selon certains auteurs, cette sixième tapisserie serait l'entendement, vertu qui, avec la vue et l'ouïe, définit les choses de l'esprit, alors que toucher, goût, odorat sont des sens de la matière. |
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