Jeune employé ou jeune cadre, vous donnez tous vos rendez-vous après une grosse journée parce que votre travail vous prend tout votre temps ? Retournez une situation parfois délicate (« il n’a jamais de temps pour moi, il n’y a que son travail qui compte ») en avantage pour vous.
À faire : pensez, le matin même, à mettre votre plus beau costume pour aller au bureau : veste et pantalon assortis dans des couleurs sombres (plutôt noir ou gris), chemise discrète et votre plus belle cravate.
N’oubliez pas les quelques B-A BA du costume bien porté : la chemise noire se porte un peu ouverte et sans cravate ; les chaussures sont plus belles assorties à la veste et cirées. Le soir, essayez d’arriver à l’heure, détendu et souriant malgré votre dure journée de labeur : elle remarquera forcément que vous avez fait un effort. Votre téléphone dépasse de votre poche ? Ne le cachez pas, mais faites de votre mieux pour ne pas y répondre à chaque fois qu’il sonnera, c’est-à-dire toutes les 2 minutes ! Dans la conversation, essayez de glisser combien vous êtes pris par votre travail (puisque c’est vrai), mais également combien il vous passionne et vous enrichit. Bref, présentez-vous comme ce que vous êtes certainement : un mec bien, sérieux, prêt à s’engager, réfléchi, calme et posé. En un mot : parfait !
À éviter absolument : un seul risque vous guette : celui d’être trop sérieux. Les sourcils froncés et les yeux fatigués par une journée un peu difficile ne sont pas un bon signe pour séduire, alors pensez à dormir correctement la veille. Mais surtout, ne prenez pas l’air trop « casé » (genre : j’habite dans un F3, j’ai un peu d’argent, je travaille sérieusement, il ne me reste plus qu’à trouver une femme !), sinon vous risquez de lui faire très peur. Sachez avoir l’air jeune, marrant, souriant.
Vous adorez courir les boutiques ? Vous aimez qu’on vous regarde ? Encore une fois, vous aurez une bonne occasion pour vous faire remarquer
À faire : vous commencez à le connaître, votre style dandy personnel. Vous n’avez plus qu’à assumer : petit foulard, chaussures invraisemblables, pantalon moulant, chemise légère sous une veste style « créateur » (on trouve de tout à petit prix, pas besoin d’aller faire les boutiques les plus chères !), bracelets, petit sac … Osez ce que vous aimez, et préservez votre côté original, un peu épicé. Le style dandy s’accorde parfaitement avec un physique plutôt mince, une belle voix mais qui manque de graves, des mains fines et une certaine confiance en soi – nécessaire quoi qu’il en soit quand il s’agit de séduire. Votre spécialité quand on en vient à discuter, c’est l’art contemporain, et vos lieux fétiches, les galeries d’art moderne – au moins en apparence.
À éviter à tout prix : le too much, c’est-à-dire le plus souvent le « tout à la fois ». Si vos chaussures brillantes en croco violet vous paraissent indispensables, vous pourrez vous passer de vos bracelets orange, de votre foulard vert pomme et de votre besace importée des States (prononcer « Staitss ») pour l’occasion. Évitez aussi, bien que ce soit tentant de choisir une eau de toilette originale, « l’eau pestilentielle » et autres nouveaux parfums qui risqueraient d’empoisonner (dans tous les sens du terme) votre soirée.
Évidemment, votre style, vous l’avez déjà : baggy, T-shirt large, hip hop, rap ou ska, vous maîtrisez complètement. Mais un petit coup de pouce est peut-être nécessaire quand même, quand il s’agit de préparer un rendez-vous.
À faire : préférez le jean au survêtement : un jean est plus neutre, et souvent aussi, beaucoup plus sexy ! Alors, n’hésitez pas, mettez aussi cette chance-là de votre côté. Si vous n’êtes pas très à l’aise en public, choisissez plutôt des couleurs sombres – le blanc, le rouge et le jaune sont à réserver à ceux qui sont très sûrs d’eux, et qui n’hésiteront pas à se mettre plus en valeur. Le polo est probablement un meilleur plan que le T-shirt, il rajoute un petit côté chic qui peut être bienvenu – mais il n’est absolument pas nécessaire. L’important, c’est toujours d’être à l’aise, naturel. N’hésitez pas non plus à jouer à fond la carte des accessoires : bracelets, ceintures fashion … Mais laissez de côté la casquette, vous n’avez pas besoin de vous cacher ! Jouez à fond vos atouts de séduction : comportement, démarche, et surtout, style affirmé
À éviter à tout prix : le baggy a du style, et se porte évidemment taille basse, mais attention au caleçon qui dépasse en dessous. Le « taille basse », c’est cool, à condition que vous ne passiez pas votre temps à le remonter parce qu’il tombe trop... Évitez également les T-shirts, pulls ou accessoires aux messages, logos ou dessins un peu agressifs, surtout si vous ne connaissez pas bien la personne avec laquelle vous avez rendez-vous. Il faut toujours qu’elle se sente en confiance avec vous, c’est crucial pour que le courant passe !
Avec ces 6 différents styles, vous avez déjà quelques idées « clé en main » pour réussir votre look. Mais si vous avez un rendez-vous ou une sortie ce soir et que votre garde-robe vous paraît totalement ringarde, pas de panique!
Le look est certes important mais pour séduire les femmes, rien ne vaudra votre attitude et votre prestance. Restez détendu, marrant, galant, sûr de vous… et elle ne s’apercevra même pas que vous portez la chemise couleur saumon que vous a offert votre grande tante
Dévoilez vous un peu
Les femmes apprécient que les hommes dévoilent un peu leurs sentiments en disant, par exemple : « J’ai passé un excellent moment avec toi, bla bla… ».
Ne soyez pas trop excessif pour autant, (du style « je n‘avais jamais encore ressenti l’amour au premier regard mais c’est chose faite… ») car vous passerez soit pour un mec désespéré soit, plus sûrement, pour un séducteur en série prêt à toutes les flatteries pour une nuit de sexe.
Mettez une touche d’humour
Un message bien écrit agrémenté d’une touche d’esprit fera chavirer votre belle. Les femmes adorent l’humour : d’après plusieurs sondages, 45% des femmes placent l’humour comme la principale qualité recherchée chez un homme. Prenez donc le temps de réfléchir à votre petite touche d’humour et la miss vous verra d’entrée de jeu comme un mec marrant avec qui on ne s’ennuie pas.
Gardez une certaine distance
Les femmes ont une furieuse tendance à tout analyser afin d’interpréter vos intentions. N’hésitez pas alors à brouiller les cartes. Terminez sur une salutation plus neutre pour qu’elle ne vous sente pas trop acquis.
Un « biz » est plus léger qu’un « je t’embrasse fort »… Et si le reste de votre message est tendre et chaleureux, elle se posera des questions quant à vos intentions (intéressé, pas intéressé ?). Bref, vous occuperez ses pensées et c’est là tout le but de la manoeuvre.
Ce qu’il faut éviter
Écrire en langage SMS
L’abus du langage texto risque de lasser votre lectrice. Recevoir un message du type « G paC 1 XLent’ swaré en ta Cie GspR vit te vr & te swet 1 tré bonn n8 » demande d’avoir un bon dictionnaire Français/SMS.
J’exagère le trait mais la lecture de ces messages n’est pas toujours facile et ne renvoie pas l’image d’un homme de « standing ». Elle se demandera même si ce n’est pas votre petit cousin de huit ans qui a rédigé le texto.
Faire des fautes d’orthographe
Le texte que vous allez écrire est court ; il est donc malvenu d’y faire des fautes. Les femmes font très attention aux détails comme par exemple l’orthographe de vos textos. Un message bien écrit révèle une certaine éducation qui vous rend attirant aux yeux d’une femme.
Être trop sexe ou au contraire trop réservé
Les premiers textos ne doivent pas être trop hot et trop lourds en insinuations. Sinon, vous avez toutes les chances de faire peur à votre belle et de ne plus jamais la revoir.
En revanche une autre erreur serait, à l’inverse, d’être trop sur la réserve et d’envoyer un texto insipide. Laissez transparaître un minimum vos intentions, avec finesse.
Exemple : « en tous les cas, sache que ça me ferait plaisir de te revoir très bientôt. Autour d’un café, je pense que ce serait un bon début non ?
Et non pas : « ce soir mon coloc n’est pas là et je sens qu’on pourrait bien s’amuser toi et moi si tu vois ce que je veux dire… »
Enfin sachez que le moment où vous enverrez votre message est également significatif. Vous pouvez envoyer un SMS le soir même de la rencontre si vous avez ressenti une sorte de « coup de foudre » immédiat (et réciproque).
En général, mieux vaut attendre le lendemain. Ce « texto du lendemain » signifie plus « C’était sympa, tu m’as bien plu, j’attends de voir la suite ». A vous de voir quel message vous souhaitez faire passer en fonction de la façon dont s’est déroulée la rencontre.
A partir du deuxième rendez-vous.
Le cinéma, c’est sympa, mais pas pour faire connaissance. Or, le premier rendez-vous sert à entrer en matière, même si vous connaissez déjà tout de la vie de la demoiselle en question suite à de nombreux tchats sur le net. De plus, vous saurez déjà si elle aime le cinéma et quel genre de film elle apprécie : imaginez que vous tombiez pile-poil sur celui qu’elle voulait justement aller voir (si c’est pas beau le hasard…) ! Ainsi, elle sentira que vous vous intéressez à elle et pas seulement pour tout ce qui se situe en dessous du menton.
Dans l’après-midi ou en fin d’après-midi.
Dans ce cas, évitez de prendre un jour où il fera un temps magnifique. Le soleil qui brille, les oiseaux qui chantent, même au milieu d’une pollution atmosphérique asphyxiante, ça plait aux femmes. Rester enfermé alors qu’il fait super beau, c’est pas top. Préférez plutôt une balade ou autre. Si la météo s’est plantée et que les nuages vous ont lâchement fait faux bond (jamais là quand on a besoin d’eux !), posez la question : « Il fait tellement beau que je me suis dit que ce serait dommage de rester enfermés. Qu’est-ce t’en dis ? ». Ainsi, une fois encore, elle se sentira prise en considération et vous ne risquerez pas de la décevoir si elle tenait vraiment à ce ciné. Par contre, si c’est en plein mois d’août et que l’alerte canicule est au niveau rouge vif, n’hésitez pas et optez pour la clim des salles de ciné !
En soirée.
Pourquoi pas. Mais attention à ne pas cumuler avec un resto : ça pourrait stresser la demoiselle si le film est après. Il ne faudrait pas être en retard !!! Et quoi de pire qu’une femme stressée par l’heure qui tourne ??? C’est faisable, mais attention au timing ! Ayez l’air décontracté, zen, rassurez-la. Et ne faites pas semblant d’être sûr de vous : soyez sûr de vous ! Le choix du film
Avant toute chose, demandez-lui si elle a une préférence du moment. Mais ne tombez pas dans le piège. Elle peut vous tester et vous laisser la lourde tâche de choisir à sa place. Et là, c’est pas top top méga top, surtout quand on a peur de décevoir. Mais ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous donner un petit coup de main :
Le film d’horreur
Commencez par vous assurer que la demoiselle aime ce genre de film, du moins ne rechigne pas trop à aller en voir un. Il s’agit tout de même d’un bon plan : effrayée, elle n’hésitera pas à réclamer une épaule solide. C’est le moment où jamais de vous montrer rassurant et protecteur. Pas la peine d’en profiter pour trop laisser divaguer les mains baladeuses : prise dans l’action, soit elle ne remarquera rien, soit elle y fera gaffe et risquera de mal le prendre. Commencez par lui prendre la main, puis voyez sa réaction…
La comédie débile
Là encore, il faut que les deux protagonistes apprécient le style. C’est ici un bon moyen pour se détendre les neurones et penser à autre chose. Ce n’est pas une raison pour oublier la raison de ce plan ciné. Vous pourriez, par inadvertance, laisser traîner votre main sur celle de l’autre (attention : il faut être à un stade avancé dans la certitude de la réciprocité). Ou bien faire tomber votre paquet de M&M’S à ses pieds (oups, pardon !) lors d’un éclat de rire (naturel l’éclat de rire, pas forcé). Il ne faut pas que ça vire au nul de chez nul : perso, je ne connais pas beaucoup de nana fan de Mickaël Youn, si vous voyez ce que je veux dire…
La comédie romantique
Avis aux damoiseaux : la plupart des damoiselles en sont friandes. C’est sympa, c’est marrant, ça finit bien. Pis ça peut donner une idée, comme ça, en passant, à votre conquête… Ainsi, prêtez attention à ce qu’elle vous dira en sortant du ciné, genre : « oh ! J’ai adoré quand il lui a fait la surprise ! Si seulement ça pouvait m’arriver … » Croyez-moi, ce ne sera pas dit par hasard… Et vous aussi vous pouvez être aussi subtil (si si, vous en êtes capable !) Si dans le film il y avait des répliques phares que s’échangeait le couple timidement, elles-mêmes évocatrices indirectement, utilisez-les avec un petit clin d’œil (s’il est minuit, arrangez-vous pour être sous un lampadaire histoire que le signe soit remarqué).
La demoiselle que vous convoitez a succombé à votre charme et souhaite vous revoir ou, pour les cyber-dragueurs, vous rencontrer en chair et en os. Excellente nouvelle !
Vous avez misé sur un bar. Excellent choix ! Un bar est plus original que l’habituel ciné/resto et crée plus d’intimité. Mais sans vous mettre la pression, ne laissez pas un mauvais choix d’endroit gâcher votre effort de séduction.
Je t'offre ma plus belle fleur, une chanson de Johny celle que tu aimes quand tu reves de moi
{Refrain:}
Retiens la nuit
Pour nous deux jusqu'à la fin du monde
Retiens la nuit
Pour nos cœurs dans sa course vagabonde
Serre-moi fort contre ton corps
Il faut qu'à l'heure des folies
Le grand amour raye le jour
Et nous fasse oublier la vie.
Retiens la nuit
Avec toi, elle parait si belle
Retiens la nuit
Mon amour, qu'elle devienne éternelle
Pour le bonheur de nos deux cœurs
Arrête le temps et les heures
Je t'en supplie
A l'infini
Retiens la nuit
Ne me demande pas d'où me vient ma tristesse
Ne me demande pas, tu ne comprendrais pas
En découvrant l'amour je frôle la détresse
En croyant au bonheur, la peur entre en mes joies.
{Refrain}
Je t'en supplie
A l'infini
Retiens la nuit.
le feu
Le feu, tu es le feu
Le feu est dans ma peau
Tes yeux sont comme des flammes bleues
Et ma vie est à feu et à sang
Tous tes baisers me brûlent le cœur
Et les mots que tu dis sont brûlants
Le feu, le feu
Le feu est dans ma peau
Lorsque ton corps n'est plus qu'un brasier
Que mes forces s'envolent en fumée
Je me consume de trop t'aimer
Et je brûle mes nuits pour te garder
Le feu, le feu
Le feu est dans ma peau
Comme un incendie tu as brûlé
Tout ce qui restait de mon passé
Quand tes cheveux sont des flammes dorées
Mon amour m'enchaîne à ton bûcher
Le feu, le feu
Le feu est dans ma peau
chanson je peux te faire l'amour
Y a des gars plein la ville
Tu n'as trouvé que moi
Tu n'as pas fait le bon choix
Du violon pour les filles
Y a longtemps qu'j'en joue pas
Faut pas compter sur moi
Tu veux du romantique et du sentimental
Tu n'peux pas tomber plus mal
C'est pas très poétique de te le dire comme ça
J'ai seulement envie de toi
Et tant pis si tu préfères t'en aller
Je n'peux pas te dire que je vais t'aimer
Mais je peux te faire l'amour
L'amour rien que pour l'amour
Mais je peux te faire l'amour
Tant pis si il n'y a pas d'amour
J'sais pas offrir des fleurs
J'aime pas prêter mon cœur
Même à une fille qui pleure
Elle était comme toi
Celle qui m'a pris un jour
Ce qui me restait d'amour
Y a des gars plein la ville
Et tu tombes sur moi
La chance est contre toi
C'est pas comme dans tes rêves
Ou comme au cinéma
J'ai seulement envie de toi
Et tant pis si tu préfères t'en aller
Je n'peux pas te dire que je vais t'aimer
Mais je peux te faire l'amour
L'amour rien que pour l'amour
Mais je peux te faire l'amour
Tant pis si il n'y a pas d'amour
Mais je peux te faire l'amour
L'amour rien que pour l'amour
Mais je peux te faire l'amour
Tant pis si il n'y a pas d'amour
Mais je peux te faire l'amour
L'amour rien que pour l'amour
Mais je peux te faire l'amour
Tant pis si il n'y a pas d'amour
Posté le 23.11.2006 par imagesfolies62
Posté le 16.11.2006 par imagesfolies62
Posté le 17.03.2008 par sandy07
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Selon certaines féministes, inspirées par les travaux de Marija Gimbutas, les sociétés de la préhistoire auraient connu des formes de pouvoir matriarcal, fondés sur le culte de la "Grande Déesse". Ce sont les femmes qui auraient inventé l'agriculture. Pourtant, elles auraient pâti de la seconde révolution néolithique, à l'origine de la sédentarisation, mais aussi de la guerre livrée à la nature et aux autres peuples. Surtout, les envahisseurs indo-européens auraient porté un coup fatal au matriarcat. Claudine Cohen remarque cependant que le culte de la mère peut exister dans des sociétés misogynes, et que rien ne permet vraiment de dire "ce qui dans les rares vestiges de la préhistoire ressortit à l'activité de l'un ou l'autre sexe". L'anthropologue Françoise Héritier a travaillé sur ce point.
Les sociétés méditerranéennes de l'Antiquité ont donné à la femme un sort peu enviable, à l'exception des Étrusques. Au IIe siècle ap. J.-C. l'empereur Marc-Aurèle délivre la femme romaine de l'institution de la manus, qui en faisait jusque là une mineure perpétuelle. Sans jouir d'aucun droit politique, elle peut désormais divorcer et se remarier, et elle a droit à la même part de l'héritage paternel que ses frères. Des appellations comme celle de "matrone" sont l'indice d'un statut social sans commune mesure avec celui de la femme grecque, enfermée dans le gynécée.
Le christianisme confère à la femme un statut ambivalent. Comme la Vierge Marie, il lui faut, au fond, allier la pureté et la maternité.
Ce furent leurs épouses qui convertirent les rois barbares au christianisme. Apparu au VIe siècle, le couvent, garant de sécurité matérielle, représente aussi la possibilité d'une vie spirituelle et intellectuelle. Les abbesses exercèrent un pouvoir égal à celui des abbés, et parfois des évêques. Cependant, l'Église, dès le XIe siècle et les réformes grégoriennes, s'efforça de limiter le nombre des religieuses et d'éliminer le pouvoir des femmes en son sein. Si l'émiettement de l'empire carolingien avait permis à un grand nombre de femmes nobles d'accéder au pouvoir politique et économique, voire militaire, la centralisation de l'État du XIIe siècle leur ferme cette perspective, note A. Michel. Éléonore d'Aquitaine (1133-1204) joua cependant en Angleterre et en Aquitaine un rôle politique, puis culturel, essentiel.
Surtout, du XIVe siècle au XVIe siècle, les femmes se voient confisquer par les hommes la plupart des professions et fonctions auxquelles elles avaient accès, en particulier l'exercice de la médecine populaire. Les guildesmisogynie des traités de théologie morale des XIVe siècle et XVe siècle est féroce ; la persécution contre les "sorcières" fait des dizaines de milliers de victimes. Christine de Pisan (1364-1430) plaide dans ce climat la cause des femmes, en particulier celle de Jeanne d'Arc. d'artisanes sont éliminées. La
Ni l'humanisme ni la réforme n'améliorent le statut de la femme. Luther dissout les communautés religieuses. Sa propre épouse, Katherine von Bora, donne l'exemple du retour de la femme au foyer. En France, au XVIe siècle, la femme mariée devient juridiquement incapable. Marie de Gournay (1566-1645), fille adoptive de Montaigne, exprime sa colère dans L'Égalité des hommes et des femmes et Le grief des femmes.
Du dix-septième au dix-neuvième siècle, l'importance accrue accordée à la vie de famille et à l'enfant a des conséquences contradictoires sur le statut de la femme. Son rôle dans l'éducation est clairement reconnu. Au thème du péché se substitue celui de la nature féminine, plus portée aux sentiments, à l'amour, qu'à la raison. Mais cela signifie également que la femme se doit de se cantonner à son rôle d'épouse et de mère (Rousseau, Kant). Dans les Salons, les dames de l'aristocratie comme la marquise de Rambouillet règnent sur la vie intellectuelle. Apparaît le type de la femme de lettres ou de sciences, mais aussi du bas-bleu ou de la précieuse. Condorcet théorise l'égalité des sexes.
Si les femmes participent activement à la Révolution française, ramenant en particulier de Versailles à Paris "le boulanger, la boulangère et le petit mitron" (journées du 5 et du 6 octobre 1789), les revendications de certaines, comme Olympe de Gouges, auteur de la Déclaration des droits de la femme, ne sont pas prises en compte par les Conventionnels - elle finira d'ailleurs sur l'échafaud. Le Code civil français de 1804 reflètera ce conservatisme. Comme le note G. Fraisse, certaines femmes auront cependant eu l'occasion d'exprimer une volonté politique, de prendre conscience de leurs problèmes propres, en même temps que de leur désir d'appartenir à la nouvelle société en qualité de membre actif. Le féminisme aura désormais partie liée avec la gauche, républicaine, utopiste puis socialiste. Pourtant, le thème bourgeois de la femme au foyer se répand dans les milieux populaires. Les syndicats se révèlent surtout soucieux d'interdire toute concurrence des femmes sur le marché du travail. Léon Blum accorde certes en 1936 quatre secrétariats d'État à des femmes, mais pas le droit de vote. Ce n'est qu'à partir des années soixante-cinq que les femmes font triompher en Occident l'idée de l'égalité des sexes ; certains estiment que la possibilité de maîtriser leur fécondité a représenté de ce point de vue la principale avancée.
Si certaines féministes entendent dissocier radicalement la révolution des mœurs impulsée par la lutte des femmes à partir des années soixante-cinq de la "révolution sexuelle", il y a, plus généralement, convergence de l'individualisme et du féminisme.
Dans le tiers-monde, femmes politiques (souvent les héritières de quelque héros national) et écrivaines jouent un rôle politique essentiel dans la lutte contre les régimes autoritaires et corrompus, qui prennent appui sur l'armée et le conservatisme des mœurs. Le statut et l'éducation de la femme sont une des clés de la sortie du sous-développement. Plus autonome et mieux éduquée la femme saura maîtriser sa fécondité, éduquer ses enfants, participer plus efficacement à la vie économique, où elle joue presque toujours un rôle essentiel.
les femmes sont plus diplômées que les hommes (en 1996, on comptait en France 1 133 900 étudiantes pour 928 000 étudiants), sans que les disparités disparaissent, tant en ce qui concerne les filières d'études que la vie professionnelle et le niveau des salaires. Depuis le début des années 1970, le nombre des femmes actives a augmenté de plus de trois millions en France, mais D. Kergoat note que de 1962 à 1992 ouvriers et ouvrières ont vu leur qualification suivre des mouvements inverses. Les classifications supérieures se masculinisent, les catégories d'ouvriers non qualifiés se féminisent encore davantage. Dans les autres domaines d'activité, cependant, le meilleur niveau de formation initiale va de pair avec l'accès aux postes d'encadrement et de commandement, tout spécialement en Île de France (Jacques Scheibling). Faut-il en conclure qu'il suffit, pour que les femmes de pays moins développées aient accès aux postes de responsabilité, d'améliorer leur formation ? C'est malheureusement moins simple.
La femme, grande oubliée du développement ?
Si, au moment de la décolonisation, les stratégies de développement des pays nouvellement indépendants se sont orientées en premier lieu vers l'éducation, il faut attendre les années 1970 pour que les organismes internationaux et les administrations des pays du tiers-monde prennent conscience du rôle fondamental de la force de travail de la femme dans la survie des populations rurales de ces régions. « Pivot essentiel de la vie des familles, c'est elle qui devrait être au centre de la formation », considère Willy Randin[6]. De nombreux projets d'éducation informelle (non scolaire) à destination des femmes rurales se limitent aux conseils domestiques. Les femmes ont pourtant d'autant plus besoin de formation agricole qu'elles se voient souvent confier les champs les plus difficiles à cultiver, au Niger par exemple. La femme doit encore assurer des activités commerciales ou artisanales, complément d'autant plus nécessaire que, parfois, le mari utilise pour lui-même ses propres revenus, la femme devant acheter seule les biens pour la consommation familiale. L'éducation des femmes joue enfin un rôle économique indirect. La femme est chargée d'éduquer les enfants, elle peut leur transmettre une mentalité mieux adaptée à l'économie moderne, «l'idéologie de la réussite individuelle » (Anne Guillou). L'hygiène permettra aussi de pallier les conséquences économiques de maladies trop fréquentes qui diminuent la productivité des agriculteurs. La contraception comme le recul de l'âge du mariage soulagera l'économie du poids de la démographie. Ainsi, la politique volontariste de la Tunisie à l'égard des femmes, amorcée dès 1966, leur a donné accès à l'enseignement et à l'emploi (selon les chiffres de l'Unesco, les étudiantes représentaient en 1996 44,5% des 121 700 étudiants tunisiens). Cela a pu contribuer à la baisse du taux de fécondité, aujourd'hui voisin de celui de l'Occident.
u
La charge même de travail qui pèse sur la femme rend particulièrement difficile le suivi assidu d'une formation. Les petites filles sont souvent considérées comme une force de travail d'appoint, domestique en particulier, voire mariées précocement. De plus le garçon continue le lignage, quand le capital culturel et professionnel de la fille appartiendra pour ainsi dire à son mari, c'est-à-dire à un autre lignage. Au Bénin, on tolère plus facilement la scolarisation des cadettes que celle de l'aînée, mais seul le garçon sera soutenu financièrement. Notons pourtant que c'est au plus fort de la vague islamique que l'alphabétisation des femmes a connu des progrès fulgurants au Maghreb, passant en Algérie, selon l'Unesco, de 24% en 1980 à 49% en 1995 (Tunisie, 32% et 55%; Maroc, 16% et 31%). En 1998, le taux d'activité des femmes marocaines de plus de 15 ans atteignait 33%. Si l'éducation des femmes est rendue difficile par la lourdeur même des tâches de reproduction et de production qui leur incombent dès l'enfance, elle peut finalement être facilitée par des investissements modiques : en Afrique, construction de moulins à mil ou de puits. Le défaut de moyens de transport peut gêner tant l'accès à la formation que l'engagement de la femme dans des activités rémunératrices, commerciales et artisanales. Mais selon Ester Boseru, insister uniquement sur le rôle économique traditionnel de la femme pourrait bien conduire à la cantonner dans les tâches les moins productives et les moins rémunératrices.
Dans les villes des pays peu développés, l'alphabétisation des femmes est devenue monnaie courante. Mais les jeunes citadines reçoivent rarement une éducation qui leur offre des débouchés professionnels dans le secteur moderne, sauf en ce qui concerne les carrières commerciales. L'école ne cherche guère à stimuler leur intérêt pour les matières liées à la vie professionnelle, ou sinon les oriente vers un champ restreint d'activités, comme le secrétariat, l'enseignement ou les métiers médico-sociaux. E. Boseru remarquait que lorsque les Universités s'ouvrent aux jeunes filles, elles se rassemblent d'abord dans les facultés de Lettres, puis en Médecine et dans les branches apparentées. Selon elle, les jeunes filles auraient intériorisé la coutume qui veut que les femmes s'occupent des enfants et des malades. Il y a cependant des pays, comme la Thaïlande, où il est de tradition que la femme exerce un métier. Elle entre alors directement en compétition avec les hommes sur le marché général du travail. Il n'y a pas en fin de compte de lien direct entre le niveau d'étude des femmes et celui de leur activité, comme le montre le cas de la Grèce. À l'inverse de ce qui s'est passé en France, l'emploi féminin diminue en Grèce depuis le tournant des années soixante. Les femmes grecques ne constituent qu'une force de travail d'appoint, au moindre coût. Elles seront aussi les premières licenciées. En Afrique, la déconfiture du système scolaire rend difficile la réussite scolaire des jeunes filles. Même lettrée, la jeune fille n'aura que bien peu de chance de trouver un emploi salarié qualifié, domaine monopolisé par les hommes. Selon Anne Guillou, l'instruction marginalise la femme par rapport à l'ordre traditionnel. La classe lettrée s'étoffe, mais ces femmes ont bien du mal à s'intégrer socialement et économiquement, en raison justement du sous-développement comme de la structure toujours très traditionnelle de la société.
Le féminisme désigne d'abord un courant d'idées lié à la dénonciation de l'oppression subie par la femme. Parce que les revendications des femmes sont inséparables d'une critique globale de la société et des représentations, le féminisme a depuis 1965 calqué sa rhétorique sur celle des partis ouvriers ou de libération des peuples colonisés (Women Movements). Actuellement, les thèmes féministes, très diffus, sont plutôt intégrés à une vision démocratique et libérale des rapports entre les individus.
Le féminisme et l'image de la femme.
Le corps de la femme constitue le terrain privilégié de la confrontation des féministes et de leurs adversaires. Dans la théorie féministe, pour celui qui est considéré comme paternaliste, la femme ne serait au fond que l'instrument de la reproduction, ou de la jouissance. Pour les féministes, les femmes ont dû revendiquer et obtenir, contre cette représentation, certains "droits" : le droit de se cultiver et de travailler en dehors de la maison, ou de disposer de leur salaire, la liberté de disposer de leur corps (droit au divorce, à la contraception, sans oublier la levée des restrictions concernant la recherche de paternité, en 1993). Elles ont également lutté pour que le viol soit systématiquement condamné.
Selon Bourdieu[7], cependant, l'aliénation de la femme se fait aussi de façon plus subtile, lorsqu'elle croit par exemple se reconnaître dans les activités de séduction, se définissant ainsi par et pour le regard de l'autre, et non comme sujet autonome. Plus généralement, s'agit-il, comme le croyaient certains romantiques allemands, de libérer le propre de la femme, afin qu'il nourrisse enfin la culture et la société dans son ensemble, influence et civilise le comportement des hommes ? (Différentialisme) Ou bien cette prétendue nature féminine n'est-elle que le sous-produit de la domination masculine ? C'est là la problématique essentielle que le féminisme contemporain se doit de résoudre, en pratique comme en théorie.
La lutte des sexes ?
Malgré le radicalisme sectaire qu'on leur prête, les féministes post-soixante-huitardes n'ont pas fait de leur mouvement une structure fermée. Elles ont opté pour une multitude de petits groupes très réactifs. C'est que les femmes ne constituent pas une classe économique, encore moins une nation. Elles ne peuvent pas espérer construire une société par exclusion des hommes. Il s'agit plutôt pour elles de créer les conditions sociales de leur épanouissement. Cette stratégie a permis indiscutablement une bonne diffusion des thèses de la critique féministe dans les partis, les syndicats et la société entière. Historiquement, les premières féministes ne séparaient pas leur action des mouvements d'émancipation comme les Lumières, puis, au dix-neuvième siècle, les partis politiques républicains ou les socialismes utopique et marxiste. Des femmes comme Louise Michel se sont battues lors de la Commune aux côtés des hommes. Pour certaines féministes, c'est la gauche politique qui n'a pas été à la hauteur de ses idéaux universalistes et égalitaires. Selon Edith Thomas, la cause des femmes a réuni tous les hommes, ou presque, contre elle, y compris ceux de gauche ; quand ils en parlent, les historiens marxistes ne voient dans la "question féminine" qu'un aspect de la "question sociale".
Sociologues et surtout anthropologues comme Françoise Héritier considèreraient plutôt que la domination de la femme par l'homme n'est pas propre à une époque ni à une société données. Selon cette dernière, cette domination s'enracine dans les structures de l'imaginaire symbolique, ce qui ne veut en aucun cas dire que la femme est par nature réellement inférieure à l'homme.
Pourtant, quelle que soit la réalité de ces invariants structuraux, dans une perspective féministe, la fausse évidence de la supériorité masculine serait inséparable du fonctionnement d'institutions historiques, comme l'Église, la famille, l'école, qui entendraient persuader la femme de son infériorité. Les féministes considèrent que le succès des femmes dans tous les domaines, dès lors qu'elles y ont accès, suffit à le démontrer. Il y aurait donc bien une lutte entre les sexes, qui constituerait une constante de l'histoire et de l'anthropologie, lutte larvée ou ouverte, parfois sanglante, lutte qui s'expliquerait par la volonté des hommes de maintenir la femme dans un état perpétuel de tutelle et de s'approprier le contrôle de sa fécondité. Ainsi, les hommes des sociétés traditionnelles seraient bien moins ouverts que les femmes à la modernité : ils auraient beaucoup de privilèges à y perdre.
Du moins en Occident, le succès des idées féministes est plus éclatant que celui du féminisme politique, qui ne s'est finalement manifesté dans l'histoire contemporaine que de façon épisodique. Ce succès, même relatif, est sans doute une des raisons de la désaffection à l'égard du militantisme féministe. Outre l'action militante, l'émancipation de la femme s'expliquerait par le déclin de l'influence de l'Église, par la généralisation du travail féminin salarié et son contrecoup sur la cellule familiale, par les progrès des conceptions libérales des mœurs et de l'individu. En France, les femmes obtiennent le droit de vote en 1944, le planning familial est créé en 1956 par Mme le Dr Veil.
La loi Simone Veil (janvier 1975) qui dépénalise l'avortement est définitivement adoptée en 1979. En 1992, Véronique Neiertz fait voter la loi qui pénalise le harcèlement sexuel au travail, les violences familiales et les commandos anti-I.V.G. Mentionnons enfin le principe de la parité politique, inscrit dans la constitution en 1999. La loi donne souvent l'impression de courir après les mœurs, mais traduit aussi la volonté politique de lutter contre les inégalités entre les sexes et de promouvoir la dignité de la femme.
Mais certaines questions sont plus complexes : la garde des enfants, généralement attribuée à la femme en cas de divorce, reproduit la division traditionnelle des rôles. Si les femmes ont le droit de travailler et de disposer de leur salaire, cela n'entraîne pas un partage équitable des tâches domestiques, qui alourdissent leur journée et entravent de fait leur carrière professionnelle. Le libéralisme a joué un rôle important dans l'émancipation de la femme, mais il tend aussi à restreindre les protections contre les discriminations salariales ou celles qui concernent l'emploi et la carrière. Ainsi, le temps partiel est souvent contraint et tend à devenir la norme chez les femmes. La réussite des femmes se fait surtout dans des domaines qui subissent une certaine désaffection de la part des hommes, comme la fonction publique ou l'enseignement. En revanche, les femmes occupent moins de 5% des postes de direction en science de l'Union européenne, et environ 2% des postes de numéro un ou deux des entreprises françaises de plus de 500 salariés. Certaines professions se sont cependant féminisées sans trop perdre de leur "valeur sociale": droit, médecine, journalisme.
Ailleurs dans le monde, l'accès des femmes aux études supérieures n'a pas toujours conduit à l'égalité avec les hommes, ni même à la remise en cause des statuts traditionnels. Dans nos régions, un certain culte de la violence et des conduites viriles, en particulier dans les milieux populaires, pourrait selon les féministes conduire à une remise en cause de l'égalité des femmes et des hommes
Le personnage de la femme indienne mariée à un Blanc est le plus utilisé et le plus creusé. Il s’agit, dans La Captive aux yeux clairs, de la belle Teal-Eye qui parvient à séduire l’aventurier Boone, dans la Flèche brisée de Sunsiharé dont tombe amoureux le capitaine Jeffords, dans Au-delà du Missouri de la jeune pied-noir qui convainc le héros d’abandonner son ancienne existence, dans La Dernière Chasse, de la mystérieuse Indienne dont s’éprend Sandy, et de "Look", l’épouse indienne que Martin Pawley achète sans le savoir dans La Prisonnière du désert. Ajoutons à ce personnage celui, unique, de la femme de l’Indien Massaï dans Bronco Apache, qui par de nombreux traits ressemble à nos héroïnes et justifie qu’elle trouve sa place parmi elles.
Ce personnage a un rôle très fort et légitime qu’il soit souvent interprété par de très belles actrices hollywoodiennes, qui lui donnent une consistance à la hauteur de son importance. Toutefois ces actrices sont rarement véritablement indiennes, Hollywood ne disposant pas à l’époque de star d’origine amérindienne. Le rôle de l’Indienne est jouée par des actrices typées (à l’image de l’actrice latino-américaine Maria Elena Marquez dans Au-delà du Missouri) ou des stars hollywoodiennes, assez maquillées pour que soit crédible leur teint basané (Elizabeth Threatt dans La Captive aux yeux clairs, Jean Peters dans Bronco Apache ou Debra Paget, si fréquemment solicitée qu’elle jouera une "autre" Indienne dans Le Tigre du Bengale de Fritz Lang).
Le rôle de l’Indienne dans chacun des films où elle est apparaît dans un des rôles principaux est très important. Très souvent, il motive l’action : c’est la recherche de Debbie qui fonde la quête d’Ethan dans La Prisonnière du désert, c’est son amour pour Sunsiharé qui incite Jeffords à redoubler d’efforts pour conclure la paix entre Blancs et Indiens (La Flèche brisée). Parfois, la femme indienne représente le seul intermédiaire possible entre le Peau-Rouge et l’homme blanc, et cela certainement par le fait même de sa féminité, qui, une fois reconnue, oblige l’homme blanc à lui témoigner un minimum de respect.
Quels sont les traits de caractère de l’Indienne ? Traditionnellement, celle qu’on appelle parfois la "squaw" par mépris et dédain, est discrète, obéissante, prête à tous les sacrifices. On peut compter sur elle, car elle est d’une grande noblesse.
le mythe de PocahontasLe western entend revenir aux origines de l’Amérique voire aux origines du monde : sa conception de la femme est celle d’une "Eve reconnue dans sa condition organique et pour les motivations spécifiques de sa féminité même" (Astre et Hoarau, Univers du western). L’Indienne au cinéma, comme Pocahontas, représente donc la femme originelle, modèle de féminité authentique. Elle est le symbole de la pureté des terres que les Anglais découvrent. Dans la Captive aux yeux clairs, le vieux roublard Calloway fait ainsi l’éloge du "Haut-Missouri, sauvage et joli comme une vierge. Aucun Blanc ne peut souiller [ce] pays".
L’héroïne indienne, à l’image de son territoire, se doit donc d’être vierge. La jeune Sunsiharé de La Flèche briséeLa Dernière Chasse n’est pas réellement son fils. Ce fait est important dans le film : c’est la première chose que demande le sanguinaire et raciste Charlie à la jeune femme lorsqu’il voit qu’elle a échappé à son massacre ; il insiste plusieurs fois sur la question. L’Indienne, pour sauver l’enfant, le fait effectivement passer pour son fils ; et Charlie y voit la liberté de la séduire puisque sa virginité n’est plus en cause, et qu’il ne risque pas de souiller une "terre" pure. Quant à l’autre héros, Sandy, qui est sincèrement amoureux de la jeune femme et ne tente jamais d’abuser d’elle, il ne se satisfait pas de sa réponse. Son insistance est récompensée : ayant confiance en lui, l’Indienne lui révèle la vérité. L’amour entre les deux héros sera donc possible, puisque la pureté de la jeune femme est en fait assurée. vient juste de passer le cap de la puberté, et on apprend que l’enfant qui accompagne l’Indienne de
Les métaphores symbolisant pureté et virginité sont constitutives du genre. Comme dans les cérémonies de mariage chrétiennes, l’Indienne qui se marie est habillée en blanc. L’Indienne est bien la nouvelle Eve de l’Amérique : Charlie la surprend se baignant nue dans la Dernière Chasse et elle déclare dans La Flèche briséeAu-delà du Missouri, elle n’hésite pas à montrer ses jambes du genou à la cheville lorsqu’elle monte à cheval, et à dénuder ses épaules jusqu’à la poitrine dans La Captive aux yeux clairs, alors qu’il serait inconcevable pour une femme blanche de sortir en public sans ses lourdes jupes. L’Indienne semble faire partie de la nature sauvage des Etats-unis et sortir des eaux telle une Vénus américaine. Elle est l’image même de la sensualité, telle Teal-Eye qui perd sa jupe après être tombée dans l’eau ou qui serre contre son corps nu celui, gelé, de Deakins, pour lui redonner vie. qu’elle a lavé deux fois ses vêtements dans la rivière en attendant son amant... La nudité, pourtant prohibée par le code Hays, semble naturelle pour représenter la femme indienne. Dans
"On représentait d’ordinaire la Princesse comme une femme d’une vingtaine d’années, belle et vigoureuse. Son visage et sa démarche sont empreints d’une grande noblesse ; elle a le teint basané et la chevelure longue et noire" (L. Fiedler, Le Retour du Peau-Rouge). Cette description de Pocahontas fait de la plupart de nos héroïnes ses descendantes. Celles-ci sont parfois de véritables princesses dans le récit : Kammah dans Au-delà du Missouri et Teal-Eye dans La Captive sont respectivement petite-fille et fille de chef. Kammah est décrite comme une indienne de sang pur, "fière, forte et belle" ; elle n’est pas comme les autres jeunes filles, facilement attirées par les colifichets qu’on leur offre.
Cette origine princière donne aux jeunes Indiennes le droit au respect dû à leur rang. Ainsi, dans La Captive, lorsque les explorateurs parviennent au village indien, Teal-Eye se fait attendre quelques jours avant de faire son apparition, habillée richement. Calloway ordonne alos à ses compagnons de se lever : "Teal-Eye a un rang élevé ici", il faut respecter les coutumes. Kammah, dans sa première scène est accompagnée par une sorte de chaperon, peut-être une dame de compagnie (Au-delà du Missouri). Les héroïnes des autres films ne sont pas des princesses, mais elles en ont l’aspect : toutes ont de très longs cheveux noirs, souvent nattés ; elles sont jeunes alors que leurs époux paraissent souvent beaucoup plus vieux (ce qui fait dire à Sunsiharé, âgée de seize ans, qu’elle ne sait rien du monde et n’a pas d’expérience). Elles sont également très belles et remarquées pour cela. Dans La Dernière Chasse, l’Indienne qui accompagne Sandy est décrite comme une "good-looking" squaw. Dans La Captive, Boone, dont on connaît le racisme anti-indien, découvre le visage de Teal-Eye et déclare : "Jolie, pour une Indienne !" Cette remarque est intéressante car elle montre aussi à quel point l’Autre, celui dont le physique apparaît différent et étrange, est souvent d’abord qualifié de "laid", la beauté semblant être une caractéristique unique à la civilisation dont on fait partie.
Mais ces Indiennes-ci sont séduisantes, et elles attirent la concupiscence des hommes, parmi lesquels elles sont souvent seules. Ainsi Teal-Eye, Kammah et l’Indienne de La Dernière Chasse sont, dans chacun des films où elles apparaissent, la seule femme au milieu d’un groupe d’hommes pendant une durée indéterminée (mais souvent très longue) : elles sont l’objet d’un désir que les hommes ont du mal à réprimer, d’autant plus qu’en sa qualité d’Indienne, elle serait moins respectable qu’une femme blanche. L’Indienne est à l’origine d’une compétition entre les hommes pour gagner ses faveurs, et encore une fois, elle est donc ainsi au coeur de l’avancée du récit. Kammah est littéralement vendue aux enchères par son père adoptif au début d’Au-delà du Missouri ; Sunsiharé préfère le Blanc Jeffords à l’Indien qui l’a demandée en mariage, ce qui provoque la colère de celui-ci. L’Indienne exacerbe la haine entre Sandy et Charlie dans La Dernière Chasse et détruit leur amitié, qui se révèle entièrement factice ; Teal-Eye provoque la jalousie de Deakins envers Boone : le premier désire plus que tout au monde avoir le bonheur qui est offert au second, car il comprend la valeur de l’amour. Devant l’irrespect avec lequel Boone traite sa nouvelle épouse, Deakins se retient de le tuer. La femme est ainsi l’objet d’une nouvelle "guerre", mais cette guerre met au jour les conflits larvés entre deux hommes ; mieux encore, elle éclaire les luttes intérieures d’un homme.
La princesse Pocahontas, par le biais de sa légende d’"amour entre les bois", traduit le mythe de la réconciliation des races et celui de l’équilibre avec l’Amérique originelle. Par l’alliance avec l’Indienne, le colon européen devient réellement américain et les héritiers du couple seront à l’image du territoire. Dans La Captive, "le pionnier découvre dans le visage de cette Indienne aux yeux clairs, l’image de celui qu’il est devenu" (Veillon, Le cinéma américain). L’amour qu’éprouve l’homme blanc pour cette femme qui l’obsède au long de l’histoire lui permet de se découvrir, et de remettre en cause tous ses préjugés. Admettre le bouleversement de son identité est parfois difficile. Boone refuse les sentiments qu’il éprouve pour Teal-Eye à cause de ce qu’elle représente pour lui : sa haine est tenace, mais pour elle, il accepte de détruire le scalp de l’Indien qu’il portait sur lui depuis le meurtre de son frère. L’amour agit ainsi comme une rédemption.
C’est le cas également pour Flint Mitchell (Au-delà du Missouri), qui découvre petit à petit les sentiments qu’il éprouve pour sa femme indienne, épousée parce "qu’elle ne pouvait pas [lui] faire du mal et pouvait [lui] faire beaucoup de bien", et notamment lui servir d’intermédiaire pour faire du commerce avec les Pieds-Noirs... D’abord instrumentalisée, l’Indienne devient vite le point de repère par rapport auquel le héros va se définir et se découvrir. L’incompréhension qui règne souvent dans le couple, puisqu’aucun des héros ne parle la lnague de l’autre (mis à part Jeffords dans La Flèche brisée et l’Indienne de La Dernière Chasse, qui a été éduquée par des missionnaires), n’empêche pas la conversion rapide du Blanc au mode de vie indien. Flint Mitchell quitte ses amis pour élever son fils parmi ceux qui sont devenus les siens, Boone accepte de rester avec Teal-Eye, et cet amour lui permet de découvrir sa vraie dimension d’homme. Sandy, dans La Dernière Chasse, abandonne la chasse au bison qu’il finit par voir comme un crime, à la lumière de son amour pour la jeune Indienne. Quant à Massaï, le guerrier indien de Bronco Apache, c’est à la tenacité et au courage de sa compagne qu’il doit son revirement total : il renonce à la lutte désespérée qui le condamnait pour se consacrer à la vie familiale, à laquelle il devra sacrifier sa liberté pour rester en vie. Cet amour-rédemption est un sentiment presque religieux, mais d’une religiosité quasiment païenne. Flint Mitchell le souligne lorsqu’il déclare à sa femme qu’elle est "pleine de magie", et donc un peu sorcière, puisqu’à elle seule elle révise son opinion des Indiens. C’est pourquoi cet amour est toujours consacré par un mariage, qui témoigne de la pureté des relations amoureuses qui doivent exister entre l’Indienne et le Blanc.
Enfin, ce personnage de princesse indienne est très haut en couleurs, et se définit de façon originale par sa double appartenance féminine et indigène. Elle est l’Eve de l’Amérique, la Femme par excellence. Elle rend possible la vie commune entre civilisation blanche et civilisation indienne, événement que l’on ne saurait imaginer après une simple paix entre guerriers. Bien que dans chaque film, elle soit individualisée par un rôle déterminé, elle est souvent plus qu’un simple personnage. Elle est constituée comme un archétype. A la manière de son homologue masculin, l’Indienne n’a souvent qu’un prénom, parfois même elle reste anonyme tout au long du film, comme pour mieux renforcer son caractère universel. Lorsqu’elle a un prénom, il n’est jamais anodin : "Sunsiharé" signifie "Etoile du Matin". "L’étoile signifie l’espoir" : Sunsiharé symbolise à elle seule l’esprit idéaliste du film, la réconciliation entre deux peuples qui se sont voués une haine tenace pendant des décennies.
Dans ces westerns, l’Indienne est d’un courage sans égal, capable d’endurer la même vie que les hommes blancs ; à elle seule, elle peut mener des hommes à leur destination, et montre l’exemple lorsqu’ils hésitent (Kammah franchit ainsi la première un obstacle dangereux). Enfin, elle leur sauve la vie, telle Teal-Eye qui part seule à la recherche des hommes de sa tribu pour sauver les explorateurs blancs. L’Indienne observe une dévotion totale et sans réticence à l’égard de l’homme qu’elle aime - parfois aussi de ceux qui l’entourent - et qu’elle veut sauver. Le western est coutumier de cette situation, qui, paradoxalement pour le genre, renverse tous les arguments misogynes : l’homme menacé ou blessé est protégé ou soigné par la femme, et cela est d’autant plus étonnant quand il s’agit d’une étrangère qui ne devrait pas se préoccuper de celui qui n’appartient pas à son peuple.
La femme indienne peut aussi à l’inverse être d’une très grande violence, mais elle n’en est que plus respectable et noble dans un univers auquel elle ne fait que s’adapeter. La véritable princesse ne peut être comme Look (La Prisonnière du désert) totalement soumise à son époux. Alors que Look supporte sans rien dire l’agressivité de son époux, Kammah jette des casseroles à la tête de son mari ivre et refuse qu’il la touche, et Teal-Eye tente de récupérer le scalp que détient Boone, armée d’un couteau et luttant contre lui. Quand il le faut néanmoins, l’Indienne accepte les humiliations : ainsi de l’héroïne de La Dernière Chasse, qui endure les coups de Charlie par sacrifice pour l’enfant qu’elle veut pouvoir nourrir ; en échange de cette brutalité et pour conserver sa dignité, elle refuse de parler à Charlie, ce qui le rend fou. Quant à Teal-Eye, elle accepte le départ de son époux et ne le retient pas, car elle comprend l’importance de sa liberté.
Au moment où l'Occident vote des lois en faveur de l'égalité hommes-femmes, la position de la femme hindoue en Inde reste aujourd'hui précaire.
Toute l'éducation des filles est tournée vers le seul jour important de leur vie : le mariage, date à laquelle elles deviennent des femmes respectables. La société hindoue est régie depuis plus de 2000 ans par les lois de Manu lesquelles stipulent : "Dieu attribua à la femme la colère, la malhonnêteté, la malice et l'immoralité. De la naissance à la mort, elle dépend d'un homme, tout d'abord de son père, puis de son mari, et après le décès de celui-ci, de son fils." Le mariage serait donc le moyen de juguler le vice porté par les femmes.
La conversation entre Shiva et Umâ, rapportée dans le Mahabharata défini le rôle de l'épouse hindoue. Umâ répond au dieu de l'ascèse :
"les devoirs de la femme sont crées par le rite des noces quand, en présence du feu nuptial, elle devient l'associée de son seigneur pour l'accomplissement de tous actes justes. Elle doit être belle et douce, considérer son mari comme son dieu, le servir dans la fortune comme dans l'infortune, la santé et la maladie, obéissant même s'il lui commande des actes contraires à la justice ou des actes qui peuvent conduire à sa propre destruction. Elle doit, levée tôt, servir les dieux, entretenir la propreté de sa maison, soigner le feu sacré domestique, ne pas manger avant les besoins des dieux et des hôtes soient satisfaits. Elle est dévouée à son père et à sa mère et au père et à la mère de son époux. La dévotion à son seigneur est l'honneur de la femme. C'est son ciel éternel."
Par le mariage, la femme devient la servante de son époux. Gardienne du foyer, elle veille à la satisfaction des besoins de son mari. En respectant le pativrat (voeux de consécration à l'époux), la femme accompli son dharma. Le mariage n'autorise donc aucun épanouissement personnel des femmes. Elles sont comme une propriété que transmet le père à la belle famille.
La naissance d'une fille, au sein d'une famille hindoue, est vécue comme une calamité. A tel point que dans certaines cliniques, lorsque l'échographie révèle une fille de sexe féminin, les mères préfèrent avorter. De nombreux bébés filles sont tuées dès la naissance. Le sex ratio sur l'ensemble du territoire est de 927 filles pour 1000 garçons. Il atteint même un chiffre alarmant au Pendjab de 793 filles pour 1000 garçons. Les filles sont de véritables fardeaux puisqu'il faut les élever, les nourrir et payer la dot au moment du mariage, celle ci atteignant parfois des sommes faramineuses. Pourtant interdite par la loi de 1961, elle est toujours exigée par la belle famille.
Le pays est en train de mesurer l'ampleur de la catastrophe qu'il a lui même engendrée. L'Inde compte aujourd'hui des milliers de "branches nues", des jeunes hommes qui ne pourront pas se marier et donc avoir des enfants, faute de trouver une épouse. On estime leur nombre à 30 millions d'ici 2020, soit 12 à 15% de la population adulte.
La femme mariée est soumise à l'autorité de ses beaux parents et de son mari. De nombreux rapport révèlent que les violences faites au femmes sont croissantes. On note une augmentation de 75% des crimes commis envers les femmes dont le viol, l'attentat à la pudeur et la torture par la belle famille. L'assassinat des jeunes mariées est fréquent mais de plus en plus dénoncé. On compte chaque année en Inde plus de 7000 femmes brûlées vives dans de savantes mises en scène pour cause de dot impayée. Les lois de Manu le précisent "un mari même ivrogne, lépreux, sadique ou brutal doit être vénérée comme un dieu".
A la mort de son époux, la femme perd encore plus de sa considération sociale. Les veuves héritent rarement de leur mari défunt bien que la loi prévoit le partage entre la veuve et les enfants. La croyance hindoue indique que la femme ne mérite pas de survivre à son époux et doit s'immoler sur le bûcher funéraire. Cette pratique appelée sati a été interdite pendant la colonisation britannique en 1829.
Cependant la vapeur semble aujourd'hui se renverser. Depuis une vingtaine d'années, les mouvements féministes ont fait leur apparition et leur statut s'améliorent. Certaines femmes accèdent désormais à des postes traditionnellement réservés au hommes.
Un moyen pour les femmes d'accéder à la reconnaissance sociale est de pratiquer le culte d'Amman. Cette divinité du sud de l'Inde est un autre aspect de la déesse mère. Symbolisée par une pierre à l'entrée des villages, elle représente les forces élémentaires de la forêt. Lors des fêtes, les femmes absorbent du bétel, de la marijuana et de l'alcool pour entre en transe. Après avoir accompli les rites purificatoires, le pujari brise une noix de coco sur la pierre d'Amman. A ce moment, les femmes emportées par le son des tambours entrent en transe. Possédées par la déesse, les participants veulent les toucher pour absorber une partie du pouvoir d'Amman.
En Inde, moins de 10% des sâdhus sont des femmes, la plupart sont veuves. Appelées "sadhvi", elles sont peu acceptées dans les sectes de sâdhus en raison de leur "influence corruptrice". La croyance hindoue veut que les femmes renaissent d'abord en homme pour être libérées du cycle des réincarnations.
INTRODUCTION
Première publication le 19 novembre 2004
Aujourd’hui, dans les trois religions qui sont présentées comme monothéistes, judaïsme, christianisme et Islam, la femme ne fut jamais considéré comme Dieu. Le concept d’un Dieu masculin semble avoir toujours existé. Pourtant, la prédominance très ancienne de la déesse-mère est un fait indiscutable. Dieu fut d’abord une femme. Soyons plus clair : Dieu fut d’abord Déesse. En effet les Vénus stéatopyges (aux fesses grasses) furent les premières divinités (ayant visages humains) de l’histoire de l’humanité (voir aussi les statuettes aurignaciennes stéatopyges). Dieu en tant que potentat unique et masculin n’a pas de tout temps existé dans nos croyances.
Avant de parler des femmes de l’antiquité, jetons un coup d’œil sur une catégorie de femmes persécutées à la fin du Moyen Age : Des guérisseuses, diabolisées par une Église à la recherche de boucs émissaires pour confronter son unité face aux hérésies, deviennent ces sorcières qui vont connaître l’enfer sur terre. Ces hommes misogynes de l’Inquisition vont exorciser leur haine de la femme, coupable selon eux d’un péché originel. Le pape Innocent VIII (qui porte mal son nom) promulgue en 1484 la bulle Summis desiderantes affectibus où il exhorte les prélats à réprimer encore plus durement la sorcellerie. Il était admis que la femme était davantage tournée vers les pratiques magiques et qu’elle était plus souvent « un monstre ». Les femmes représentent plus de 80% des persécutés et lorsqu’elles sont reconnues coupables de sorcellerie, elles sont brûlées. « Elles sont plus méchantes » dit un ouvrage de l’époque. L’occident médiéval est donc très marqué par une domination totale de l’homme sur la femme. La femme est d’abord sous l’autorité de son père et lors d’un mariage éventuel, sous l’autorité de son mari. L’épouse doit obéir à son mari ; c’est lui qui gère les biens. La répression de l’adultère est au détriment exclusif de la femme : sur la plainte du mari, la femme convaincue d’adultère est enfermée à temps ou à perpétuité dans un couvent et perd sa dot ou son douaire. Le discours, souvent antiféministe, découle en partie du statut d’Ève dans la Bible. En effet, la Bible donne à la femme la responsabilité du péché originel : « La femme vit que l’arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu’il était, cet arbre, désirable pour acquérir le discernement. Elle prit de son fruit (défendu par Yahvé) et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. »
Après ce rappel, nous proposons de comparer la condition de la femme africaine de l’époque pharaonique avec la condition des femmes mésopotamiennes, grecs, romaines, hébreux et arabes de l’Antiquité.
LA FEMME MÉSOPOTAMIENNE
Les lois babyloniennes, réunies pour la première fois en 1750 avant J.-C. dans le Code d’Hammourabi, précisent que le chef de famille (évidemment un homme) est propriétaire de son épouse et de ses enfants. La femme ne peut pas disposer de sa dot librement. La dot est transmise aux enfants mâles après son décès. Pour l’épouse, un divorce relève d’un véritable « parcours du combattant ». Les lois, écrites en Mésopotamie, proclamaient la supériorité de l’homme.
L’Historien Hérodote a écrit à propos d’une loi de Babylone : « la plus honteuse des lois de Babylone est celle qui oblige toutes les femmes du pays à se rendre une fois dans leur vie au temple d’Aphrodite pour s’y livrer à un inconnu ...Celles qui sont belles et bien faites sont vite de retour chez elles, les laides attendent longtemps sans pouvoir satisfaire à la loi ; certaines restent dans le temple pendant trois ou quatre ans ».
LA FEMME HEBREU
Yahvé créa l’homme à son image mais la femme est tirée de l’homme.(Gn 1/26, Gn 2/18, Gn 2/22) Puis la femme commet le premier péché de l’histoire de l’humanité (Gn 3/6), celui qui coûtera la vie à l’homme. A Sodome, c’est encore une femme qui désobéit (la femme de Lot, Gn 19/26). Puis dans la montagne, les deux filles de Lot font boire du vin à leur père pour coucher avec lui ( Gn 19/30 à 19/38 ). Pour la purification de la femme accouchée, on précise : si elle enfante une fille, elle reste deux fois plus longtemps impure que pour l’accouchement d’un garçon. ( Le Lévitique 12 ).
D’après Yahvé : un homme entre vingt et soixante ans vaut 50 sicles d’argent alors qu’une femme n’en vaut que 30. La valeur d’un individu est fonction de son sexe et de son âge. ( Le Lévitique 27 ) Lorsque Miryam, ainsi qu’Aaron, parla contre Moïse à cause de la femme kushite qu’il avait prise, seule Miryam est punie, bien qu’Aaron se reconnaisse lui-même aussi coupable qu’elle ( Les Nombres 12 ). Samson, un héros local, est consacré au Dieu Yahvé dès le sein de sa mère, et son "naziréat" est la source de sa force. Il est trahi par une femme, Dalila. Athalie (841-835 avant J.-C.) entreprend d’exterminer toute la descendance royale.(2 R 11/1)
On peut rajouter ce que dit l’Hébreu Paul : (Paul est un homme qui déteste les femmes. Il suffit de lire ses épîtres pour s’en convaincre) Paul est celui qui dit : « Le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; et le chef du Christ, c’est Dieu. », « Ce n’est pas l’homme, bien sûr, qui a été créé pour la femme, mais la femme pour l’homme. », « Que les femmes soient soumises à leurs maris comme au Seigneur : en effet, le mari est le chef de sa femme... », « Pendant l’instruction, la femme doit garder le silence, en toute soumission. Je ne permets pas à la femme d’enseigner ni de faire la loi à l’homme. Qu’elle garde le silence. C’est Adam en effet qui fut formé le premier, Ève ensuite. Et ce n’est pas Adam qui se laissa séduire, mais la femme qui, séduite, se rendit coupable de transgression » (1Cor 11/3, 1 Cor 11/8 à 11/9, 1 Cor 14/34 à 14/35, Ep 5/21 à 5/24, Col3/18, 1 Tm 2/11 à 2/14, Tt 2/5).[nb : Paul est aussi appelé Saul dans la Bible ] Remarques : Paul est un Pharisien, Hébreu fils d’Hébreux ( Ph 3/5 à 3/6 ) et il est citoyen romain de naissance ( Ac 22/22 à 22/29 ).
Or les pires ennemis de Jésus d’après les évangiles sont les Sadducéens et les Pharisiens. Pour Jésus, les Pharisiens sont des hypocrites ( Mt 15/1 à 15/7, Mt 22/15 à 22/18, Mt 23/15, Mt 23/27, Mt 23/29, Mc 7/5 à 7/6, Mc 12/13 à 12/15, Lc 12/1 ). La justice des pharisiens n’est pas bonne : « Car je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux. » (Mt 5/20) Pour Jésus, les Hébreux n’ont pas la foi car ils ne croient pas en lui. (Mt 8/9 à 8/12) Les épîtres de Paul sont en contradiction totale avec le message humaniste et universel de Jésus. D’après plusieurs évangiles apocryphes c’est une femme, Maria la Magdaléenne, qui était l’apôtre principal de Jésus.
Simon Pierre contredit aussi Jésus quand il dit dans l’Évangile apocryphe de Thomas : « les femmes ne sont pas dignes de la vie »
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